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Les larmes d'Ashani (pour MJ et joueurs ayant joué le scénario)


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Posté(e) (modifié)

Bonjour,

C'est un post qui pourrait faire de gros spoiles à des joueurs souhaitant participer à ce scénario.

Évitez donc de lire la suite si vous souhaitez profiter de cette aventure 😉

(Je n'ai pas trouvé de moyen de mettre du texte en spoile)

Edit Kroc : on sélectionne le texte et on clique sur l’icône « œil ».       

Révélation

Merci Kroc 👍

Révélation

Faisant suite au scénario d'intro en cours, notre groupe se dirige vers Miark. Comme d'habitude, je bidouille et m'approprie l'histoire. Je me pose donc des questions concernant cette ville et ses habitants.

- Les raisons invoquées dans le MTM pour maintenir la tradition est la croyance dans l'existence des gemmes et le souhait de devenir riche. Je trouve cela un peu léger pour que les citoyens d'une ville décident de garder le secret sur le Grand Concours. Comment avez-vous justifié et joué cette partie de l’histoire ?

J'ai quelques idées bien sûr comme accentuer durant la partie les inégalités dans Miark, la pauvreté ou l'influence du pouvoir des Ashashas. Valoriser les échanges avec Bromuald par le commerce du sel contre d'autres denrées (le retour d'une caravane serait alors l'occasion de montrer la pauvreté de la population, le contrôle des Ashashas... Cela valorisera aussi les conflits entre les brosseurs de peau...)

Je reste cependant curieux de vos trouvailles et des idées que vous avez mis en place pour animer cette ville.

- Le plan de la ville montre des cultures autours de Miark; Je ne les imagine pas très productives dans cet environnement et vous?

- La question de l'eau se pose aussi. L’Yeupe étant imbuvable, il reste les puits dans lesquels l'eau reste plus ou moins salée (pouvant faire varier son utilité) et la capture de l'eau de pluie.

Merci de vos retours.

Modifié par tham45
  • Scriptarium
Posté(e) (modifié)
Révélation

Fondamentalement, il faut que tu voies ça comme un sacrifice humain dans un rite de fertilité, avec très probablement une influence aztèque dans l'écriture du scénario.

Le schéma de base est :

1 un héros-dieu s'est sacrifié/a été sacrifié et sa mort a apporté la pluie / les bonnes récoltes / la richesse.

2 pour assurer à nouveau les mêmes bénéfices, on rejoue la fin de la vie du héros et le sacrifice final, grâce à une victime qui joue le rôle du héros et l'incarne de manière de plus en plus marquée, avec en parallèle un éloignement du commun des mortels.

Ici tu as clairement un motif pluie : le pays aride, les larmes, l'héroïne qui chante comme une casserole (blague non aztèque) ; avec un raccourci eau de pluie - gemmes apportant la richesse et une correspondance sang versé sous le fouet - gouttes d'eau - larmes.

Du coup, l'accueil en ville, l'inscription au concours, la transformation symbolique en homme-chat et l'hébergement gratuit dans un endroit séparé sont justes les premières étapes d'une suite d'événement ritualisés qui éloignent la victime de la société, la transforment en une incarnation du héros, pour finir avec la reproduction de la mort elle-même.

Pourquoi les habitants n'avertissent pas les joueurs :

1 ils croient à leur rituel et le voient comme quelque chose de nécessaire à la bonne marche de la ville et à leur survie ;

2 les victimes sont de fait déjà averties (même si on ne leur dit pas quelles sont les conséquences de gagner le concours, la légende n'est pas secrète, le sort des chats gagnants non plus, il n'y a qu'à rassembler les éléments) et acceptent leur sort (personne ne les pousse à participer, ils signent un contrat) ;

3 si ça se trouve, la gagnant rejoint Ashanishanishade ce qui est vraiment très très bien, avant de se réincarner (ce qui est une réalité tangible dans le monde de RdD), donc il ne s'agit pour lui que de subir un moment désagréable sur le chemin d'une plus grande félicité. Pas de quoi en faire un drame ;

4 les victimes sont faites autres pour que les habitants les identifient au héros sacrifié et non à leur soeur ou le beau-frère (on prend des étrangers, on les transforme par le tatouage, on les sépare du groupe en les mettant dans un lieu séparé), ce qui atténue l'empathie ;

5 étant donné les enjeux, il est tout à fait probable que quelqu'un qui se mettrait en tête d'interrompre le rituel finirait  assez vite dans un sac dans le fleuve, donc un habitant qui n'adhérerait pas à cette "religion" aura tendance à la boucler en se dédouanant moralement par le 2 et le 3.

Religieusement, ça se tient. D'autant plus qu'il y a objectivement des gemmes pour corroborer ces croyances.

Modifié par udhessi
Posté(e) (modifié)
Révélation

- Concernant la question de l'eau, l'utilisation des puits me paraît tout à fait crédible. Après, il ne faut pas oublier qu'à Miark tout est toujours trop salé. On peut donc considérer que le goût des habitants à l'égard du sel est atypique et qu'ils supportent de boire une eau plus ou moins salée dans leur vie de tous les jours.

- En ce qui me concerne j'ai fait tourner les cultures de façon classique. Il faut quand même qu'il y ait du rendement pour nourrir, même médiocrement, tout une ville. Mais tu pourrais y apporter la touche que tu souhaites, pourquoi pas.

- Enfin, pour l'explication du maintient du rituel, je m'en suis tenu à la motivation donnée. Une tradition se suffit à elle-même en tant que tradition.

Il ne faut pas oublier non plus que les lieux traversés sont d'abord marqués par le rêve et les traumatismes du 2e Age. Les gens sont tous plus ou moins timbrés, chacun dans son style.

A Miark leur traumatisme collectif est là, et je crois qu'il ne faut pas chercher plus d'explication de type misère sociale ou autre. Je trouve cela bien plus inquiétant que de rechercher des causes très rationnelles et réalistes.

Oui, ils sont fous et obsessionnels. Aussi caricaturaux et singuliers que nos propres rêves à nous. Et il en est bien souvent ainsi, de ville en ville, de déchirure en déchirure...  (cf L'Empire du roi joueur)

 

Modifié par Pharnaüm
Posté(e)

Merci beaucoup pour vos réponses @udhessi et @Pharnaüm.

Vos réflexions m'ont permis de cerner ma question et de poser les bases permettant d'adapter le scénario. 

Les options que je vais exploiter forment un texte un peu trop grand et présentant trop de spoiles pour le poster ici. Sur simple demande, je le tiens pourtant à disposition de ceux qui le souhaitent .

Attention, elles ne sont que le résultat de mon ressenti, de ce que j'aime travailler avant de présenter une aventure et de ce qui me semble pouvoir plaire à notre groupe.

A chacun ses Larmes.

A chacun son voyage :)

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