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[Chroniques] Nos aventures en Magnamund


Chrysalid

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L'orbe ancien (suite du Mystère d'Yrsonor)

Chat Silencieux et Tobiah (14-mar-2)

 

Uras, 5 PL

Après avoir passé deux jours à se reposer et panser leurs blessures dans une chambre mise à leur disposition par le propriétaire du manoir, à Yrsonor, les aventuriers envisagèrent de retourner au Monastère Kaï pour faire leur rapport quant au succès de leur mission. Toutefois, Sionas vint les trouver pour leur demander un dernier service. En effet, il leur avoua qu'il s'attendait à trouver quelque édifice ancien dans les environs, bien que d'après ses calculs, celui-ci aurait dû se trouver un peu plus en amont. En effet, sa famille recherchait un artefact ancien dans la région et ce, depuis plusieurs générations. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il avait fait construire son manoir ici même.

Au début, Chat Silencieux lui fit comprendre que la mission pour laquelle le Monastère Kaï les avait envoyés était accomplie. Les ouvriers étaient tous retrouvés et la menace des Vazaghs était écartée – quand bien même la présence de telles créatures ici en Sommerlund avait un je-ne-sais-quoi d'inquiétant. A présent remis sur pieds, le jeune Seigneur Kaï se devait de retourner auprès de ses maîtres faire son rapport. Mais Sionas lui présenta les documents que sa famille et lui étudiane depuis des décennies, et il lui montra qu'il avait existé jadis un consortium de sages et de magiciens ayant regroupé leurs connaissance dans le but de créer un objet puissant capable d'affronter les Maîtres des Ténèbres. Hélas, s'il avait fini par localiser l'emplacement approximatif de leur antre, il ignorait tout ce qui concernant l'objet en question.

Évidemment, la mention d'un objet capable d'affornter les éternels ennemis du Sommerlund fut un argument de poids, et Chat Silencieux accepta de mauvaise grâce d'aller visiter les tunnels que leur récente incursion avait mis à jour.

Ainsi, au matin de midvoka, le 21e jour du mois d'Uras, le Seigneur Kaï retourna dans les grottes des vazaghs, accompagné de Tobiah que l'endroit intriguait. Ils profitèrent qu'Elwing se fut absentée à la Pelotte de Laine pour envoyer un message à ses maîtres, afin d'y aller sans elle, l'endroit pouvait être dangereux. A la lumière de leurs lanternes, ils s'engagèrent alors dans cet ancien repaire, qui devait exister depuis des âges très anciens, à la recherche de cet artefact dont ils ignoraient tout.

Ils avancèrent avec prudence, mettant à jour d'anciennes chambres et diverses salles de réunion ou d'études. Ici et là, ils découvrirent un pendentif au motif d'étoile et un autre au motif de lune. Bien que Kaï et Ishir semblaient avoir été présents dans les croyances de ces sages anciens, la déesse de la lune semblait avoir préséance.

Au bout d'un couloir, ils furent arrêtés par une épaisse porte à deux serrures massives, et espérèrent trouver les clés correspondantes au cours de leur exploration.

Par chance, ils découvrirent un passage dissimulé dans une grande salle, au bout duquel l'une des grosses clés recherchées pendait au bout d'une corde.

Dans une salle innondée, ils durent résoudre une énigme impliquant des vasques de 3 et 5 gallons ; le but étant de réussir à en cumuler 4. Là, ils trouvèrent une petite clé.

Plus loin, ils mirent le feu à une pièce envahie de petits serpents, hélas trop nombreux pour pouvoir être évités sans danger. Au fond de la pièce, un SERPENT GÉANT était lové autour d'un coffre de bois. Chat Silencieux l'affronta, épée à la main, soutenu par les flèches acérées de Tobiah, jusqu'à ce qu'un coup d'épée bien placé mette fin à la menace. Enfin, dans le coffret qu'ils purent déverrouiller avec la petite clé, ils découvrirent une seconde grosse clé.

De retour devant la double porte, ils l'ouvrirent et accédèrent à une salle décorée de motifs d'étoiles, de soleils et de lunes. De tels motifs se retrouvaient sur les dalles au niveau du sol ; Chat Silencieux flaira là un piège. A l'aide de son épée, il testa différentes dalles et constata qu'en pressant celles qui portaient le motif solaire, cela déclenchait un piège à fléchettes. De fait, ils purent traverser sans peine : au fond, un gros orbe de verre noir trônait sur un piédestal de pierre. Ils hésitèrent à le toucher, alors Tobiah usa de son don de prescience pour tenter de deviner s'il serait dangereux de s'en emparer. Son intuition le rassura, et il put ramasser l'artefact.

Puis les deux aventuriers quittèrent les lieux.

Par contre, une fois dehors, ils refusèrent de livrer l'artefact au Seigneur Sionas. Il leur semblait indispensable que les sages de Toran y jettent un œil avant d'envisager de le laisser entre les main d'un magicien indépendant. Bien qu'il fut profondément déçu de ne pouvoir mettre la main dessus immédiatement, il comprit le choix des aventuriers et accepta de les accompagner au Monastère Kaï où il leur faudrait se rendre à présent...

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Retour au Monastère

Chat Silencieur et Tobiah (28-mars-2)

 

Uras, 5 PL

Au lendemain de leur exploration souterraine, le 25e d'Uras, Chat Silencieux et Tobiah du Dessi prirent la route du sud en direction du Monastère Kaï, accompagnés par le magicien Sionas qui ne souhaitait pas quitter l'Orbe Ancien depuis sa découverte. N'ayant plus de chariot à disposition, ils effectuèrent le voyage à pied, arrivant finalement à destination dans la matinée de Liodag, le 27e d'Uras.

Mais une surprise de taille les y attendait : le Monastère était silencieux et ses portes étaient closes. Le jeune Seigneur Kaï avait beau héler, nul ne vint lui ouvrir. Inquiet, il longea le mur d'enceinte par la droite et se rendit à la Poste Est qu'il trouva ouverte, mais devant laquelle un homme en guenilles était assis d'un air nonchalant. Celui-ci s'appelait Corin et, mendiant, il lui arrivait parfois au cours de l'année de se rendre au Monastère Kaï où il recevait toujours un bon accueil. Mais cette fois-ci, il avait trouvé les lieux déserts et n'avait pas osé entrer. Et cela faisait bien trois jours qu'il espérait voir un être vivant ! Le Monastère était désert depuis trois jours ? En effet, les seuls individus qu'il avait rencontré en arrivant trois jours plus tôt étaient un groupe d'individus dont une femme à la silhouette filiforme et un homme "fort-en-gueule" qui venait manifestement d'ici. Mais cette description ne rappela rien ni personne à Chat Silencieux.

Tous entrèrent alors dans l'enceinte et constatèrent effectivement que la grande place, habituellement grouillante d'activité, ne présentait pas le moindre signe de vie. Il y avait bien deux gardes qui dormaient à proximité, mais ils ne réagirent à aucun stimulus, pas même lorsque Chat Silencieux leur donna quelques coups de pieds. Alors ils commencèrent à visiter les lieux, et trouvèrent ici et là des occupants de la noble institution, installés à leurs postes respectifs, mais systématiquement endormis et impossible à réveiller. C'est dans le réfectoire, situé au-dessus de l'armurerie, qu'ils trouvèrent l'essentiel de la population, mais évidemment, tous dormaient profondément. Alors le mage du Dessi usa de son pouvoir pour tenter de déceler l'éventuelle nature magique de ce sommeil inexplicable, mais il ne sentit rien.

Derrière eux, Corin s'était installé à une table et avait commencé à manger sous le regard attentif de Chat Silencieux. Peu après, le mendiant s'endormit sans pouvoir rien faire pour lutter contre cela – la nourriture était donc droguée. Parmi les victimes, il repéra un élève qu'il connaissait, Écureuil Malicieux, qu'il tenta de réveiller avec une giffle bien placée, mais celui-ci parvint à peine à entr'ouvrir les yeux. Lorsque Chat Silencieux lui parla de l'état dans lequel se trouvait tout le Monastère, celui-ci évoqua les étrangers venus un peu plus tôt, qui avaient demandé à rencontrer le doyen Chant des Tempêtes. Enfin une piste ! Le jeune homme quitta les lieux à grandes enjambées et se rendit aussitôt dans la Tour du Soleil où il trouva le bureau du doyen. Mais sans surprise, celui-ci ronflait profondément, la tête posée sur son bureau. Il ne fut pas aisé de l'extirper de son sommeil, et le jeune apprenti n'eut d'autre choix que de lui administrer une violente giffle, grâce à laquelle notamment, Chant des Tempêtes souleva lourdement la tête. Depuis les profondeurs de son état léthargique, il reconnut la voix de Chat Silencieux, et comprit immédiatement ce qui se passait lorsque celui-ci lui parla du Monastère endormi. En réponse, il lui répondit : "C'était les feuilles de moutarde". Puis il retomba dans le sommeil.

Mais le jeune homme n'eut pas le temps de réfléchir à ce fameux épice que déjà, un cri retentissait dans la cour. Il quitta donc le bureau quatre à quatre et déboula dehors – le cri provenait des cuisines : l'un des jeunes assistants du cuisinier venait de se réveiller, et il découvrait le désastre ! Chat Silencieux et Tobiah le calmèrent, et il leur avoua que les dernières personnes à être venues au Monastère étaient envoyés par Garath d'Homlgard, fournisseur officiel de toutes sortes de denrées telles que, oui, les épices.

Peu à peu, une piste se formait autour des fournitures expédiées par Holmgard. Le mage du Dessi tenta même d'exploiter l'Orbe Ancien récupéré à Yrsonor, en espérant voir quelque indice, mais les images qui prirent naissance dans la sphère furent des plus nébuleuses. Chat Silencieux décida alors de se rendre à Holmgard pour interroger ce Garath, il prit un cheval à l'écurie, Tobiah monta en croupe, et tandis que Sionas et le jeune assistant de cuisine s'occuperaient du Monastère en leur absence, les deux aventuriers s'élancèrent sur la route au grand galop. Régulièrement au cours du trajet, Tobiah interrogea son intuition pour savoir s'ils suivaient la bonne route, et peu à peu, il devenait évident que c'est à Holmgard qu'ils devaient se rendre. Ils mirent quelques heures à quitter la forêt, et finirent par traverser le pont d'Alema. Mais lorsque la nuit tomba, ils sentirent leur monture s'épuiser considérablement. Finalement, ils lui rendirent sa liberté et poursuivirent leur route à pieds.

Tobiah et Chat Silencieux parvinrent enfin à Holmgard au beau milieu de la nuit. Les gardes les laissèrent entrer lorsqu'ils reconnurent l'uniforme des Kaï, puis les deux hommes exténués s'enfoncèrent dans les rues sombres, tout juste éclairées par de petites lanternes accrochées aux carrefours, à la recherche d'un lieu où dormir. Par chance, en suivant la longue Avenue de la Madelon, qui donnait plein sud, ils finirent par découvrir la taverne du Chant Gris, où la tenancière leur accorda un lieu où dormir car elle semblait avoir un respect particulier pour les Kaï.

Le lendemain, le 28e d'Uras, à peine reposés par une nuit trop courte, ils entamèrent leurs recherches dans le quartier, à la recherche... de quoi d'ailleurs ? À nouveau, Tobiah tenta d'interroger l'Orbe Ancien, et il finit par apercevoir une enseigne, ainsi qu'un objet étrange équipé d'engrenages et d'une longue-vue comme... un sextant ? Leurs recherches les menèrent tout au fond de l'Allée de l'Ombre, situé à la frontière entre le Vieux Quartier et le Quartier Ouest, dans la boutique du Sage Herboriste Kolanis. Un herboriste ? Cela devenait intéressant. Hélas, celui-ci ne semblait pas savoir grand chose de cette affaire. Il leur confirma qu'une jeune femme à la silhouette filliforme, nommée Élicia, lui avait commandé de grandes quantités de feuilles de moutarde ces dernières semaines, mais il ne semblait pas être au courant de quoi que ce soit au sujet du Monastère. Fin psychologue, Tobiah comprit vite que cet homme n'avait rien à voir dans l'affaire.

Restait le fameux Garath d'Holmgard dont la maison à plusieurs étages s'élevait un peu plus au nord, juste en face de la taverne du Prince Fedor. Il s'avéra rapidement que Garath était un grossiste, qui se contentait d'acheter des fournitures pour les revendre. A priori, il n'avait rien à voir avec ce qui était arrivé au Monastère; Mais là où Chat Silencieux ne sut s'il fallait faire confiance à ce commerçant, Tobiah se rendit compte qu'en réalité, il se moquait d'eux ! Il glissa l'information à l'oreille du Seigneur Kaï, qui revint s'imposer devant Garath, l'obligeant à leur faire visite les lieux. Hélas, Garath sut les tromper. Il s'enferma derrière une porte que Chat Silencieux fut obligé de défoncer, puis derrière une seconde auquel le Seigneur Kaï réserva le même sort... et enfin ils découvrirent une vaste salle des collections où de nombreux objets, manifestement de valeur, étaient exposés sur des socles, parmi lesquels un sextant. Mais il n'eut pas le temps d''approfondir que déjà, Garath sortait de sa collection l'un de ces fameux Fusils de Bor qu'il braqua sur lui ! Chat Silencieux s'agenouilla derrière son bouclier en criant "À terre !" à l'attention de son compagnon du Dessi, mais le fusil explosa littéralement entre les mains du commerçant qui, le visage noirci et les cheveux en arrière, se retrouva aussitôt avec la lame du Seigneur Kaï sous le menton.

Lorsque Tobiah revint avec une escouade de gardes, Garath n'eut d'autre choix que de tout avouer, ajoutant néanmoins que l'endormissement de tout le Monastère n'était évidemment pas dans ses intentions. Il voulait seulement récupérer le vieux sextant en possession du doyen Chant des Tempêtes en insistant sur le fait que cet objet lui revenait de droit. C'était peut-être vrai, mais c'était désormais l'affaire de la justice d'Holmgard.

Enfin, Chat Silencieux et son compagnon du Dessi reprirent lentement la route du Monastère à pied, qu'ils rejoignirent en 3 jours. À leur grande surprise, tout le monde les y attendait ! En effet, Sionas avait bien œuvré pour aider à la reprise, et un pigeon voyageur avait été envoyé au Monastère depuis Holmgard pour les informer de l'affaire. Chant des Tempêtes fut heureux de récupérer son sextant volé, et leur demandé s'ils avaient eu vent du livre. Quel livre ? En effet, Garath avait bien évoquyé un livre mais au cœur de l'action, nul n'y avait prêté attention. Le doyen du Monastère tenterait bien de le récupérer en traitant directement avec les autorités de la capitale.

En attendant, une grande fête eut lieu pour célébrer la résolution de cette affaire peu commune, au centre de laquelle se trouva Chat Silencieux qui, pour tout dire, était peu habitué à être à ce point mis sur le devant de la scène...

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Retour en 51 PL, cette aventure est la suite de l'épisode Dans la Forêt d'Oxalar

Xanar

Mordrum et Tobiah, maîtrisé par Chrysalid (3/4/2)

Hagalas, 51 PL • 2 jours

Tobiah était un mage du Dessi qui aimait voyager. Depuis des décennies, il errait de royaume en royaume pour rencontrer des gens et découvrir de nouvelles cultures. Il avait déjà visité les Pays de la Storn, le Palmyrion, la Talestria, poussant même jusque dans les Montagnes de Bor, où les nains lui avaient fait bon accueil. Or, ses pas l'avaient amené, au cours de l'année précédente, dans le royaume du Sommerlund, où il avait eu l'opportunité de rencontrer un Seigneur Kaï (pas forcément très agréable) et une Sœur de l'Étoile de Cristal (encore très jeune et sans expérience). À leurs côtés, il avait vécu ses premières aventures dans le Sommerlund, un royaume de petite taille, mais fier et possédant un indéniable potentiel. En effet, vénérant Kaï, le dieu du soleil, il semblait être en confrontation directe avec les Royaumes des Ténèbres et leurs maléfiques seigneurs. Et durant les mois qui suivirent, alors même que Tobiah rencontrait d'autres étudiants de la Guilde de Toran, il comprit que si un royaume avait la capacité de repousser les armées de glocks, c'était bien le Sommerlund. Et son intuition ne le trompait que rarement. Il n'aurait pas été surpris si un beau jour, un Mage de Toran ou un Seigneur Kaï aurait trouvé comment affronter les Maîtres des Ténèbres...

Il vécut ainsi à Toran durant quelques semaines, jusqu'à ce que sa présence finisse par arriver aux oreilles du Haut Conseil de la Guilde. Et dès ce jour, les choses se dégradèrent. En effet, une vieille rivalité opposait les Membres de l'Étoile de Cristal aux Mages du Dessi, et la présence d'un tel individu ici, à Toran, ne plaisait pas du tout aux dirigeants de la Guilde. Peu à peu, les étudiants que fréquentait Tobiah se raréfièrent, et certains vinrent même le provoquer. Le Mage comprit que sa présence n'était alors plus désirée, et qu'il devrait probablement bientôt quitter ce fier royaume.

Peu après les fêtes de Fehmarn, Tobiah reprit la route. Depuis quelques temps déjà, il avait à l'esprit qu'il devrait rentrer chez lui pour faire valoir ses dernières expériences et réclamer un nouveau statut. Or, le moment était venu. De fait, il s'engagea vers le sud, quitta les frontières du Sommerlund par la contrée de Ruanon, traversa pour la première fois de sa vie le royaume de Vassagonie, dont le peuple belliqueux lui parut fort peu plaisant, pour arriver finalement après une longue route en son royaume, le Dessi. Là, il reçut son Bâton de Sorcier, symbole de son statut, et en profita pour explorer les arcanes de la Sorcellerie, une discipline qu'il ne maîtrisait pas encore totalement.

Enfin arriva le moment de son départ – et il désirait ardamment retourner en Sommerlund, car il était persuadé que la clé de la défaite des Maîtres des Ténèbres se trouvait là. Hélas, l'un de ses amis lui apprit qu'une étrange malédiction semblait être apparue dans les dernières prophéties : le nord du Sommerlund venait d'être frappé d'une malédiction. Et celle-ci s'étendait. Bien que les Mages du Dessi ne soient pas du genre à intervenir dans les affaires du monde, il sembla que ce mal était destiné à affecter les royaumes voisins... Le nord du Sommerlund ? La région de Toran donc ? Tobiah n'avait sans doute pas imaginé retourner au Sommerlund si vite, mais cette nouvelle l'inquiéta au-delà de toute mesure. Fort heureusement, il fut soutenu par ses supérieurs, qui mirent à sa disposition une Nef du Ciel, un navire volant capable de couvrir de grandes distances à une vitesse considérable. Or, au moment de son départ, Tobiah interrogea lui-même les oracles, et il réalisa qu'il aurait un rôle prépondérant à jouer dans cette affaire, mais qu'il ne pourrait y arriver seul. Il lui fallait des alliés. En poussant ses interrogations plus loin, il découvrit qu'il devrait se rendre... en Ogia ?

Quelque part au nord de la Talestria, dans une forêt frontalière avec le territoire esclavagiste d'Ogia, s'élevait le Fort Varn, une tour de guet que n'habitaient que trois gardes. En effet, le domaine d'Ogia n'était que peu actif depuis longtemps, aussi une maigre surveillance était-elle suffisante. Or, deux voyageurs s'y étaient rendus dans l'espoir de mener une enquête. Elwing et Mordrum avaient pris un repas en présence du capitaine Belkin, trop heureux d'avoir une visite, avant leur départ imminent. Or, quelle ne fut pas leur surprise lorsque, quittant la tour, ils tombèrent nez-à-nez avec Tobiah, le Mage du Dessi qui était tout aussi surpris qu'eux ! Ainsi donc, les oracles avaient poussé Tobiah à s'allier à Elwing, une jeune magicienne de Toran sans expérience du terrain qu'il avait rencontré l'année passée, et à... un nain ? À sa grande surprise, le nain le reconnut : en effet, tous deux s'étaient côtoyés lors de son voyage à Bor quelques années plus tôt. Mais Mordrum n'était alors qu'un nain parmi d'autres, et il lui fut difficile de se souvenir de lui précisément.

Quelque peu décontenancé par cette rencontre, Tobiah accepta les prophéties et vint raconter à ses deux nouveaux alliés qu'un mal venait de s'abattre sur le Sommerlund. Il n'en savait pas la nature, mais il savait qu'il devait agir. Si Mordrum ne prêta pas attention à cette nouvelle, Elwing, quant à elle, manifesta une plus grande inquiétude ; après tout, le nord du Sommerlund, c'était chez elle... Hélas, elle ne pouvait pas accompagner Tobiah dans l'instant, elle avait une mission à remplir avant tout. En effet, elle était venue ici pour enquêter sur l'Ogia, un état esclavagiste qui de tous temps avait menacé la Talestria et les royaumes voisins. Or, suite à une défaite remontant à quelques années, il semblait s'être calmé. Elwing devait s'en assurer. Quant à Mordrum, il était là pour enquêter sur la dispatition d'une arme puissante créée par son peuple et dérobée par les armées des Ténèbres.

Comprenant qu'il ne pourrait pas bénéficier de l'aide de ces deux compagnons tant qu'ils n'auraient pas remplis leurs missions respectives, Tobiah décida de les accompagner, en échange de leur aide ultérieure.

Grâce au capitaine Belkin et à ses deux soldats, les aventuriers atteignirent la frontière d'Ogia. Il les prévint de la présence d'une tour de guet proche, aussi s'y engagèrent-ils de nuit. Avec mille précautions, ils se glissèrent jusqu'à la tour de Tukor où ils repérèrent plusieurs silhouettes, dont un glock qui sortait régulièrement pour faire une ronde. Dès lors qu'il fut passé, ils tentèrent de se fondre dans les ombres et de passer inaperçus, mais un soldat dissimulé derrière les créneaux les repéra et cria l'alerte : Mordrum lui tira une charge dans la tête pour le compte, mais c'était trop tard. Deux soldats glocks et un capitaine Drakkarim quittèrent l'édifice pour les attaquer de front ! Si les glocks n'effrayèrent pas les trois aventuriers, le Drakkarim les inquiéta beaucoup plus. Mordrum lui tira une balle dans le torse alors qu'il avançait à grands pas. Tobiah lui décocha à son tour une décharge de son bâton de sorcier, qui le fit à peine chanceler. Il fallut attendre que Mordrum puisse lui tirer dessus une seconde fois pour enfin réussir à le tuer !

Mais une fois les glocks morts, les trois aventuriers comprirent que ce combat leur offrait une opportunité sans commune mesure. Tobiah pourrait se vêtir de l'armure du Drakkarim, il était assez grand pour que cela soit assez crédible. Mordrum volerait un uniforme à l'un des glocks – il lui faudrait juste trouver une astuce pour dissimuler sa barbe, quant à Elwing... sa fraîche jeunesse et sa silhouette fluette ne lui permettrait pas la moindre crédibilité si elle prenait le second uniforme glock. Alors il fut décidé qu'elle passerait pour une esclave, une esclave de grande valeur eu égard à sa beauté et sa jeunesse, sans compter la qualité hors norme de sa robe de magicienne.

Le lendemain, au petit matin, le groupe quitta alors la tour de Tukor pour traverser les collines en direction du nord. Le seul endroit où ils pourraient mener une enquête serait dans la cité de Xanar, mais comment s'y rendre autrement ? Cependant, qui viendrait à soupçonner un drakkarim accompagné d'un sous-fiffre glock et d'une esclave ?

Ils marchèrent ainsi quelques heures dans les collines ; Elwing détestait devoir marcher avec les bras attachés dans le dos et maintenue comme un chien, et elle le fit savoir de bien des façons. Ils finirent pas arriver à un campement où ils croisèrent quelques glocks accompagnés par d'étranges humanoïdes aux horribles difformités, à moins que ce ne soit des mutations ? Fort heureusement, ceux-ci s'écartèrent pour les laisser passer. L'un des glocks adressa une phrase à Tobiah, mais celui-ci lui répondit par un geste de dédain, et ils purent quitter les lieux sans être inquiétés.

Ce rapide échange mit en évidence un problème qui pourrait prendre de plus grandes proportions à Xanar : parmi eux, nul ne parlait le giak ni aucune autre langue noire. Comment passer inaperçu sans jamais échanger la moindre parole avec qui que ce soit ?

Après quelques kilomètres de marche, et un nombre de vociférations croissant de la part d'Elwing qui, la fatigue aidant, ne cessait de trébucher, ils finirent par arriver dans une grande plaine dévastée, recouverte d'innombrables campements occupés par une foule entière de glocks et autres créatures difformes, et au centre de laquelle s'élevait la terrible Xanar. Les trois aventuriers grimés traversèrent la foule jusqu'à la grande porte où, après avoir échangé sur la marche à suivre, ils s'engagèrent dans la ville en poussant leur 'esclave' sans ménagement pour paraître plus crédible aux yeux des gardes. À nouveau, Tobiah esquiva une remarque du garde de faction à l'aide d'un geste de dédain, puis tous trois de s'engager dans l'avenue principale de Xanar, peuplée de glocks, d'esclaves et autres créatures en tous genres. Hélas, ils n'avaient pas encore réglé le problème de la langue. Alors ils décidèrent de changer de stratégie. Ils allèrent se cacher au fon d'une ruelle sombre pour se débarasser de leurs déguisements. Tobiah abandonna son armure de Drakkarim et modifia son équipement pour se donner un air de mercenaire oriental, se couvrant la tête d'un turban et salissant ses vêtements pour avoir l'air plus crédible. Mordrum, quant à lui, laissa tomber ses braies de glock et accentua son aspect de mercenaire en se salissant le visage. Il ne passerait pas pour autre chose qu'un nain de toutes façon, ne restait plus à espérer qu'ils arriveraient à être assez crédibles... Quant à Elwing ? L'adolescente ne pourrait de toutes façons pas se faire passer pour autre chose, alors elle resterait ligottée comme esclave... Puis tous trois, le cœur battant, retournèrent dans l'avenue principale et se mêlèrent à la foule de créatures. Peu à peu, ils réalisèrent qu'on les observait avec surprise...

Plus loin, ils repérèrent ce qui ressemblait à une taverne glock, un lieu d'ordinaire peu recommandable, mais avaient-ils le choix, s'ils souhaitaient trouver des contacts ? Alors ils s'y engagèrent et, ignorant les visages marqués de stupeur qui se posèrent sur eux, allèrent s'asseoir à une table en prenant des airs de fière arrogance.

Autour d'eux, les occupants reprirent leurs conversation en se désintéressant d'eux, alors même que les aventuriers tentaient de jouer leurs rôles. Mordrum ne parvint pas à être assez crédible dans le rôle du 'méchant vendeur d'esclave', mais Tobiah, bien plus crédible, parvenait régulièrement à le rabaisser comme s'il était son serviteur personnel. La jeune mage à la robe bleue n'avait guère de rôle à jouer, car elle détestait cette situation de plus en plus à mesure que le temps passait, au point qu'elle en vint à détester ses deux compagnons. Ils la traitaient véritablement comme si elle était leur esclave, et même s'ils retenaient leurs coups lorsqu'ils faisaient mine de la brusquer quelque peu, elle n'avait pas l'habitude d'être traitée de la sorte.

Un rapide échange avec le tavernier difforme qui tenait les lieux leur permit de comprendre qu'il ne pourrait leur être d'aucune aide. Puis survint dans la salle un gradé Drakkarim qui posa sur eux un regard sévère. Il retira son heaume, dévoilant un visage dur, un cou de taureau et un regard bestial. Sa peau était abîmée par le temps et son crâne chauve était constellé de cicatrices. C'était donc cela, un Drakkarim ? Ressemblaient-ils tous à cela ? Elwing ne put cacher sa surprise.

Le gradé s'approcha d'eux et leur demanda ce qu'ils faisaient ici, il ne les avait jamais vu auparavent. Tobiah lui répondit qu'ils étaient là pour vendre "ce joli p'tit lot", en désignant Elwing, car elle était très belle et encore intacte, et qu'il espérait en tirer un bon prix. La jeune femme grimaça en entendant ces mots d'une cruelle vulgarité, 'encore intacte', mais elle serra les dents sans pouvoir s'empêcher de maudire tout ce qui l'avait menée dans cette ville maudite. Le Drakkarim la regarda et son regard se durcit encore. Il demanda à en voir plus, et Elwing se mortifia. Sans se démonter, Tobiah accepta pour peu qu'il allonge la monnaie. Le Drakkarim jeta une pièce d'or sur la table, "pour voir", et il attendit. Alors, sous le regard horrifié de la jeune magicienne, le mage du Dessi se leva vers elle et, lui empoignant le décolleté d'une main ferme, lui arracha son corsage avec force, faisant sauter toutes les couture et les boutons de sa robe jadis splendide. Pétrifiée, elle se retrouva alors seins nus face à cette énorme brute au regard invasif, qui détailla chacune de ses courbes, la pureté de sa blanche peau et les promesses de sa poitrine encore jeune. La scène, qui ne dura pas plus de quelques secondes, parut une éternité à Elwing. Enfin, Tobiah la recouvrit en indiquant au Drakkarim qu'il en avait assez vu. S'il la voulait, il devrait payer.

Alors le capitaine répondit qu'elle vaudrait certainement 5, voire 6 pièces d'or, et il exigea qu'on la lui réserve pour la prochaine vente aux esclaves. Tobiah et Mordrum acceptèrent à la condition qu'il leur donne une information dont ils avaient besoin. Le nain lui parla alors du fameux fusil à deux canons et quatre coups qui avait été volé dernièrement à Bor, et dont il souhaitait savoir ce qu'il était devenu. Le Drakkarim ne savait rien au sujet de cet objet, mais il savait qui pourrait les renseigner.

Le rendez-vous fut donné au marché aux esclaves qui serait organisé le lendemain au soir.

Un peu plus tard, lorsque tous se retrouvèrent dans une chambre de l'auberge, Elwing exigea aussitôt qu'on lui retire ses liens, puis elle explosa de colère envers ses deux geôliers et tous les traitements qu'elle avait subis depuis qu'ils étaient entrés dans ce pays maudit, hurlant sa frustration d'avoir été traitée littéralement comme n'importe quelle esclave ! Conscients d'avoir dû dépasser certaines limites – dans le but de ne pas briser leur couverture toutefois – Tobiah et Mordrum la laissèrent crier tant ils savaient qu'ils méritaient sa colère...

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Les esclavagistes

Mordrum, Elwing et Tobiah, maîtrisé par Chrysalid (9/4/2)

 

Hagalas, 51 PL • 2 jours

Dans une petite chambre à trois lits d'une quelconque auberge de Xanar, au 18e jour d'Hagalas 51, Elwing hurlait tout ce qu'elle pouvait contre ses deux compagnons de voyage et la façon dont elle avait été traité depuis la veille au matin. Ligottée, trainée à travers les terres d'Ogia, insultée, traitée en esclave, jetée en pâture aux yeux immondes d'un seigneur Drakkarim, voire même à toute l'auberge, et pire encore, sa somptueuse robe bleue déchirée sans la moindre considération ! C'était plus qu'elle n'en pouvait supporter. Durant un temps qui leur parut interminable, elle les insulta sans qu'ils ne lui répondent quoi que ce soit, se contentant de la laisser vider son fiel jusqu'à ce qu'elle se fatigue elle-même.

Durant la nuit qui suivit, et au cours de la journée du lendemain, ils demeurèrent enfermés dans la chambre – Mordrum devait s'occuper de ses blessures, et tous devaient mettre au point une nouvelle stratégie pour la rencontre prévue ce midvoka au soir. Il fut rapidement décidé qu'Elwing, en tant qu'esclave, resterait à l'auberge, "enfermée" dans la chambre, tandis que Tobiah et son "serviteur" Mordrum iraient visiter le marché aux esclaves prévu ce soir. À la fois énervée d'être à nouveau cantonnée au rôle de la jeune esclave, et soulagée de ne pas devoir être confrontée directement au peuple local, elle se résigna. L'idée serait surtout d'amener le Drakkarim ici même à l'auberge, et de le droguer à l'aide d'une herbe du sommeil que Tobiah avait dans ses affaires (voir l'épisode Retour au Monastère).

Le mage et le nain arrangèrent à nouveau leurs frusques pour avoir l'air de mercenaires sans pitié, puis ils quittèrent l'auberge. Il ne fut pas difficile de trouver le lieu du marché, car toute la ville s'y rendait. Drakkarim suivis par leurs sbires glocks, créatures difformes aux odeurs infectes, investisseurs étrangers venus de diverses contrées, cette fois-ci, le mage et le nain se sentirent un peu moins dévisagés par les autochtones.

La place du marché, vaste, était noire de monde. Les deux aventuriers durent jouer des coudes pour se glisser jusqu'à une première estrade où un homme au regard cupide vendait des jeunes gens de belle constitution – un humain qui vendait des humains, Mordrum ressentit une profonde aversion pour ce personnage. Un peu plus loin, ils aperçurent une estrade sur laquelle défilaient des jeunes filles de toute beauté, à peine vêtues de guenilles déchirées. Ici, les prix dépassaient aisément les 1 pièces d'or, montant bien au-delà de la somme proposée la veille pour Elwing ; Tobiah et Mordrum échangèrent des regards entendus. Puis ils réalisèrent que si Elwing avait dû être vendue sur ce marché, ç'aurait certainement été chez ce vendeur. Alors ils décidèrent de rester ici assez longtemps – si leur Drakkarim devait venir, il se montrerait certainement à cette estrade en particulier. Hélas, au bout d'une bonne demi-heure sans le voir, le nain finit par se demander s'il n'y avait pas une embrouille quelque part. Flairant quelque chose, il proposa de rentrer à l'auberge ; le Drakkarim n'aurait-il pas profité de leur absence pour enlever leur jeune amie ? Il fut aussitôt décidé de retourner à la chambre.

Mais au retour, Mordrum repéra un peu plus loin un groupe d'esclaves quitter la place du marché, escortés par une escouade de mercenaires. Or, il vit une naine parmi les captifs ; cette seule vision le figea sur place, les yeux écarquillés ! Une naine ? En regardant un peu mieux autour de lui, il remarqua qu'il y avait quelques nains parmi les pauvres ères vendus sur les estrades. Pire encore, il repéra quelques nains... parmi les esclavagistes. Un élan s'empara de lui, tandis que, les yeux écarquillés, il sembla vouloir libérer l'inconnue, mais il fut stoppé par Tobiah, dont les pouvoirs venaient de lui souffler que s'ils se lançaient dans cette entreprise, ils ne pouvaient récolter que des ennuis, et que cela ne rapporterait rien à leur enquête. Dévasté, Mordrum se jura de rentrer à Bor pour prévenir les autorités de son pays de ce qui se passait ici, afin qu'une grande armée de nains se réunisse pour venir raser cet endroit abject ! Tobiah eut tout le mal du monde à lui rappeler l'urgence du moment puis, lorsqu'enfin il parvint à capter son attention, tous deux retournèrent à l'auberge où ils retrouvèrent Elwing, à leur grand soulagement.

Pendant un moment, les trois aventuriers crurent que le Drakkarim les avait oublié, ou qu'il était passé à autre chose, d'où son absence supposée du marché aux esclaves – en vérité, ils n'y avaient pas passé beaucoup de temps, et n'avaient observé que peu d'estrades pour véritablement être certains qu'il n'y était pas venu. Peu à peu, Elwing et Mordrum commencèrent à évoquer l'idée de quitter cet endroit au plus vite. Bien que leurs missions respectives n'aient été que partiellement remplies, tous deux refusaient catégoriquement de rester plus longtemps en ces lieux monstrueux.

Mais comme la nuit était venue, le nain et le mage s'en allèrent manger tout en laissant Elwing enfermée dans la chambre, ne serait-ce que pour maintenir leur couverture auprès des occupants de l'auberge.

C'est à cet instant que quatre imposants Drakkarim débarquèrent dans la salle à manger, dont leur contact de la veille. Celui-ci les accusa de ne pas être venus au marché, ce que Tobiah réfuta sans se démonter. Puis d'indiquer qu'Elwing lui avait bien été réservée et qu'elle attendait gentiment dans la chambre. Imperturbable, le Drakkarim leur jeta une bourse de 6 pièces d'or sur la table en les informant qu'il irait "essayer la marchandise" pendant qu'ils les laisserait avec ses trois compagnons – l'un d'eux avait des informations pour eux. Imperturbable, Tobiah lui donna la clé de la chambre alors même que Mordrum se décomposa sur place. Et ils devraient tous deux rester là à faire causette pendant qu'un drame allait se dérouler à quelque pas ? Il suivit du regard le guerrier en armure alors que celui-ci s'engouffrait dans le couloir. Tobiah lui glissa qu'il leur faudrait faire confiance à Elwing, ils n'avaient pas le choix.

Une fois que le Drakkarim eut disparu dans la chambre, ses trois compagnons échangèrent grassement sur ce qui allait se passer, puis ils discutèrent avec Tobiah, celui-ci menant pratiquement la conversation alors même que Mordrum en fut incapable. Ils leur apprirent que l'arme naine était bien passée par ici, à Xanar, apportée par le Général Gamorr et ses glocks. L'un des trois Drakkarim le savait car il travaillait souvent avec le nadziranim Shiznagh, un scientifique qui développait du matériel pour l'armée des Maîtres des Ténèbres et pour l'armée d'Ogia, qui peu à peu se relevait en vue d'une nouvelle attaque massive contre les royaumes voisins. Or, Shiznagh avait eu cette arme entre les mains pendant quelques jours dans le but d'en fabriquer d'autres.

Bien que cette conversation fut des plus instructives, Mordrum ne parvint pas à écouter quoi que ce soit. Il ne cessait d'imaginer ce qui était en train de se passer dans la chambre d'Elwing. Finalement, n'y tenant plus, il prétexta de devoir aller aux toilettes, et disparut dans le couloir sans que personne ne se doute de rien.

Lorsque le Drakkarim entra dans la chambre, Elwing se mortifia. Sa silhouette imposante se découpant dans l'entrebaillement de la porte, rehaussée par une armure puissante aux nombreux ornements guerriers, aurait terrifié n'importe qui. La jeune fille de 17 ans tout juste était paralysée, elle perdit littéralement le contrôle de ses paroles et, alors qu'elle tentait de lui proposer une chope de bière afin de détendre l'atmosphère "avant de commencer", elle ne parvint qu'à bégayer maladroitement. Elle ne jouait pas la comédie, elle était véritablement paniquée. Le Drakkarim ignora ses paroles et ferma la porte à clé, puis se dirigea vers elle sans véritablement la regarder. Il la voyait, mais ne semblait pas avoir plus de considération que s'il avait fixé un objet, ou un morceau de viande. Il lui attrapa le bras avec vigueur, et la jeune fille tenta de faire appel à sa magie, en vain. Le guerrier lui arracha son corsage, lui arrachant un cri. Elle tenta à nouveau de faire appel à sa magie, et cette fois, sous l'effet d'une Prompte Amitié, le geste du Drakkarim s'interrompit, et ses yeux se posèrent enfin sur elle. À présent, il la voyait, et ne se sentait plus du tout capable de lui faire de mal.

Toute tremblante, elle lui proposa de s'asseoir sur le lit pour échanger avec elle une chope de bière. Docilement, il en but une grande lampée alors même qu'Elwing fit mine d'en boire un peu. Il résista un moment, et finit par s'effondrer en ronflant bruyamment. Lorsqu'elle quitta la chambre, exultante de bonheur, elle fut attrapée par Mordrum qui arrivait juste. Il la repoussa à l'intérieur pour éviter que les compagnons du Drakkarim ne l'aperçoivent, et constata qu'elle avait réussi. Alors il n'hésita pas un instant et empoigna sa hache pour trancher la gorge du guerrier ennemi. Enfin, il ouvrit la fenêtre pour que la jeune fille puisse s'enfuir par la cour intérieure, mais non sans lui avoir couvert les épaules avec une couverture, sa robe bleue ayant été tellement déchirée depuis la veille qu'elle ne couvrait plus grand chose.

Dès qu'elle fut dehors, le nain referma la fenêtre et retourna auprès de Tobiah et des trois Drakkarim en faisant mine de revenir des toilettes. Il montra à son ami du Dessi la bourse d'or qu'ils avaient empochée, et lui rappela qu'ils avaient obtenu les informations qu'ils étaient venus chercher. Dès à présent, plus rien ne les retenait ici. Les Drakkarim acquiescèrent et commandèrent une autre bière, le temps que leur acolyte "en finisse", ce qui, apparemment, pouvait prendre un moment.

Tobiah et Mordrum retrouvèrent Elwing dans la cour intérieure et prirent un long moment pour discuter de la suite des évènements. Elwing désirait ardamment quitter Xanar, de même que Mordrum que les dernières découvertes semblaient avoir brisé. Il sembla même se contenter des maigres informations que Tobiah avait récolté à sa place. Le mage du Dessi, quant à lui, insista pour exploiter cette piste alors même qu'il n'était pas venu pour ça. Mais pourquoi négliger une piste encore chaude ?

Une nouvelle stratégie fut mise en place. Ils retournèrent dans la ruelle où ils avaient abandonné leurs déguisements la veille, et Tobiah remit l'armure du Drakkarim. Par contre, Mordrum et Elwing se déguisèrent tous deux en esclaves – le nain ne pouvait décemment pas se faire passer pour un glock ici, en pleine ville. Quant à la robe bleue d'Elwing, elle était bien trop voyante pour qu'elle la garde sur elle. Sans compter que dès l'instant où le meurtre du Drakkarim viendrait à être découvert, ils seraient tous trois recherchés comme meurtriers et fugitifs...

La nuit était tombée. L'étrange trio se lança alors dans les rues de Xanar, mené par un Drakkarim portant un fusil de Bor, un bâton du Dessi et une hache, suivi par un nain presque nu et une jeune fille à peine vêtue d'une couverture. Ces derniers avançaient voûtés, comme s'ils obéissaient aveuglément à leur maître tout puissant. Ils trouvèrent sans problème le bâtiment qu'ils cherchaient. Le garde à l'entrée s'inclina lorsqu'il vit le Drakkarim s'approcher, et lui indiqua où trouver Shiznagh. Quelques couloirs plus loin, ils rencontrèrent enfin le fameux inventeur nadziranim, enfoncé jusqu'au cou dans des plans du fusil de Bor qu'on l'avait chargé de reproduire. Il leur raconta que le général Gamorr était venu plus tôt avec cette arme mais qu'il ne la lui avait laissée que quelques jours, bien trop peu pour qu'il ait véritablement le temps de l'étudier. De là à la reproduire... Tobiah eut une idée : il ordonna à Shiznagh de s'écarter pour laisser son "nain domestique" jeter un œil à ses croquis ; il aurait certainement quelques conseils à lui donner pour qu'il puisse mener sa tâche à bien. Ainsi fut fait, et Mordrum eut tout loisir de visiter l'atelier à la recherche de la moindre information qu'il pourrait dégoter. Et la pêche fut bonne, car il découvrit que Gamorr rassemblait une armée dans un seul but : il voulait attaquer le Sommerlund dans les jours à venir, et cette arme devait l'y aider. Cette mission imprévue rejoindrait-elle finalement celle que Tobiah s'était octroyée ?

Une fois dehors, les trois compères échangèrent sur la suite des évènements. Prévenir les autorités du Sommerlund ? C'était bien trop loin ! C'est alors que Tobiah leur parla de la Nef du Ciel, le bâtiment grâce auquel il était venu quelques jours plus tôt. Évidemment, la première difficulté serait de la rejoindre hors des frontières d'Ogia.

Ils quittèrent la citadelle où travaillait Shiznagh et descendirent la longue avenue en direction de la porte sud de la ville, par laquelle ils étaient entrés. Hélas, bien que les rues fussent moins peuplées à cette heure de la nuit, ils croisèrent quelques escouades de glocks en patrouille. Ils tentèrent bien de paraître crédibles dans leurs rôles respectifs, mais ce ne fut pas une mince affaire. De prime abord, Elwing eut bien du mal à se tenir voûtée tout le trajet. Par moment, elle reprenait sa démarche naturellement aérienne, et il sembla qu'un glock le remarqua. Tobiah tenta bien de lui mettre une "violente" claque pour qu'elle se "souvienne de sa place", mais il ne fut pas plus crédible. Plus loin, ils comprirent qu'ils étaient suivis. Et lorsqu'ils arrivèrent en vue de la porte sud, un contingent entier de glocks les y attendait.

Pendant un instant, ils envisagèrent de continuer tout droit en sortant leurs armes pour commencer à canarder en tous sens, mais un rugissement résonnant dans les rues interrompit tout ce beau monde. Les glocks se figèrent et s'éparpillèrent dans les rues alentours, tandis qu'un énorme reptile humanoïde armé d'une impressionnante hache, un GOURGAZ, venait leur barrer la route. Tobiah et ses "esclaves" échangèrenr des regards entendus : la stratégie ne changerait pas. Il redonna ses armes à Mordrum et dégaina son propre Bâton de Sorcier, et tous de canarder le monstre sans délai. L'artilleur nain le toucha à l'épaule, puis il empoigna sa hache. Le mage lui décocha une décharge d'énergie qui, à la surprise générale, lui explosa violemment sur le torse. Mais le monstre s'avançait toujours. Elwing recula derrière ses deux compagnons et se protégea derrière un Bouclier Insivible de Déflexion. Lorsque le reptile arriva sur eux, il porta un violent coup de hache au nain qui eut l'impression d'être littéralement coupé eu deux. Mais il tint bon. Tobiah frappa et frappa encore, insuflant toute sa volonté dans son bâton. Chaque coup était accompagné d'une violente explosion qui le surprenait lui-même. La dernière explosa littéralement sur le torse du monstre qui fut projeté en arrière sous la violence du choc ! Celui-ci s'affala, inerte, au point que tous les glocks alentours poussèrent de grands cris de stupéfaction ! Mais le temps qu'ils ne s'organisent et ne se rassemblent pour attaquer les étrangers, ceux-ci étaient déjà loin...

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Le Calice de Barrakeesh

Chat Silencieux et Tobiah (19-avr-2)

 

Ingwas 5 PL - Perthro 51 PL

Tobiah, le mage errant venu du Dessi, avait passé quelques jours au Monastère de Kaï où il avait pu converser avec de nombreux étudiants au sujet de leur religion, de leur patriotisme et de leurs fameuses disciplines. Durant tout ce temps, le mage Sionas avait patiemment attendu que les spécialistes pussent à loisir étudier l'Orbe Ancien trouvé dans les souterrains d'Yrsonor (que Tobiah n'avait rendu qu'avec regrets), participant lui-même aux conciles, apportant ainsi son expertise éclairée. Finalement, au bout d'un mois, les Maîtres décidèrent que l'Orbe serait envoyé à l'école de Toran, dans la Guilde de l'Étoile de Cristal, où des spécialistes versés dans les Arts de la Magie donneraient leurs propres conclusions sur cet artefact.

C'est ainsi que, le 3e jour d'Ingwas, alors que le froid de l'hiver s'étendait lentement sur le pays, un petit groupe composé de Sionas d'Yrsonor, de Tobiah du Dessi et d'un jeune Seigneur Kaï en formation quittèrent les murs du monastère pour escorter l'Orbe jusqu'à Toran.

Dès ce jour, Tobiah demeura à Toran afin d'apprendre ce qu'il pouvait sur la magie telle qu'elle était pratiquée ici. En maintes occasions, il put rencontrer divers étudiants autour d'une choppe afin d'échanger sur leurs visions de la magie, assez divergentes. Il découvrit alors que la prétendue rivalité séculaire qui existait entre les mages de Toran et ceux du Dessi ne semblait pas affecter les plus jeunes. Au milieu de ces jeunes, il rencontra une amie de Chat Silencieux nommée Lorelei.

Cette situation dura quelques semaines au cours desquelles il fit de nombreuses rencontres des plus agréables. Mais au bout d'un certain temps, sa présence dans la ville parvint aux oreilles des Maîtres de la Guilde, qui ne la virent pas d'un bon œil. Qu'un mage du Dessi vienne passer quelques jours à Toran était déjà une chose, mais qu'en plus il pactise avec leurs propres élèves, cela relevait de l'ingérence pure et simple ! À la mi-Ehwas, il fut remis en place par l'un des responsables et dès ce jour, dut se faire plus discret. Il prit quelques jours pour dire au-revoir aux étudiants avec qui il avait sympathisé, puis, peu après les fêtes de Fehmarn, décida de quitter la ville. Depuis un certain temps, il envisageait de rentrer au Dessi pour faire valoir ses nouvelles expériences, peut-être le moment était-il venu...

Le liodag 3e de Berkano, Tobiah quitta ainsi la belle et grande ville de Toran et se dirigea vers le sud. Le 8e de Berkano, il arriva au Monastère de Kaï où il vint dire adieu aux amis qu'il s'y était fait, parmi lesquels Chat Silencieux, quoi que celui-ci puisse en dire. En apprenant son départ vers le sud, le Maître Corbeau Sage lui demanda si Barrakeesh était sur sa route – le mage du Dessi n'ayant jamais traversé la Vassagonie, il envisageait effectivement de prendre cette itinéraire. Corbeau Sage fut enchanté de cette nouvelle, et dans la foulée, donna à Chat Silencieux pour mission de se rendre au Palais de Barrakeesh pour remettre un parchemin à Zanim Cheloum, une vieille connaissance à lui. Le jeune Seigneur Kaï accepta de mauvaise grâce, car il n'avait jusqu'alors jamais quitté les frontières du Sommerlund. Il n'avait néanmoins guère le choix.

Curieusement, il sembla cette fois-ci que la présence de Tobiah l'incommodait un peu moins.

Les deux aventuriers se rendirent alors à Holmgard qu'ils atteignirent le 13e de Berkano. Là, ils prirent une cabine à bord de l'Hydre Bleue, un navire marchand en partance vers le sud. Le départ eut lieu le lendemain à la première heure.

Le voyage fut long, et les tempêtes, bien qu'occasionnelles, furent parfois violentes, au point que Chat Silencieux et Tobiah en subirent de lourdes conséquences. Il parcourrut ainsi plus de 262 kilomètres en 36 jours de voyage, longeant les côtes des Terres Sauvages, et contournant le Durenor, avant d'atteindre enfin la magnifique cité de Barrakeesh le 19e jour de Perthro. Et c'est avec la clarté d'un soleil de printemps que les deux voyageurs posèrent leurs yeux pour la première fois sur les splendides dômes d'or et les minarets majestueux qui surplombaient le port. Le Seigneur Kaï demanda des conseils à un habitué des lieux appelé Premo Dihil afin d'éviter toute erreur culturelle par simple méconnaissance des tradutions locales. Il fut surpris d'entendre qu'il ne fallait pas regarder les femmes dans les yeux...

Lorsque l'Hydre Bleue accosta, une escouade entière de soldats enturbannés, des "Sharnazim", vint interroger chaque voyageur pour connaître la raison de leur présence à Barrakeesh. Évidemment, l'uniforme de Chat Silencieux les interpela mais lorsqu'il exhiba le parchemin cacheté de son Monastère destiné à Zanim Cheloum, le Sharnazim l'informa qu'il l'escorterait personnellement jusqu'au Palais.

Ainsi fut fait, et les deux voyageurs furent menés directement au bâtiment le plus fastueux de toute la ville, visible même depuis le port. Ils suivirent donc le Sharnazim à travers les rues fastueuses de la cité d'or jusqu'au palais où, après avoir attendu dans une salle remplie de riches tentures et de coussins brodés de fil d'or, ils rencontrèrent enfin le fameux Zanim Cheloum – celui-ci était en réalité un proche conseiller du Zakhan. Zanim maîtrisait aisément le Sommlend et fut amusé de constater que son vieil ami Corbeau Sage lui avait envoyé un apprenti. Il lut le message avec intérêt puis remercia les voyageurs d'avoir effectué un tel trajet. Enfin, ils discutèrent des affaires en cours, puis Zanim observa les deux étrangers avec l'air pensif, avant de les abandonner quelques instants. Lorsqu'il revint, il leur parla d'un problème urgent pour lequel ils pourraient l'aider. Le Seigneur Kaï et le mage du Dessi échangèrent des regards intrigués, puis Zanim les mena rencontrer le Grand Zakhan Abdallah lui-même. Celui-ci, sur la suggestion de Zanim, accepta de leur parler d'une enquête urgente qui, si elle n'était pas suivie d'effet, l'obligerait à exécuter tous les occupants du Palais car tous étaient suspects. Et cela incluait Zanim lui-même.

Le Zakhan leur parla d'un mariage devant se dérouler 3 jours plus tard entre le jeune Izdaram, son propre neveu, et Naïama de Teph, la fille d'un seigneur avec qui une alliance était nécessaire. Or, le fameux Calice des Unions, indispensable relique employée au cours de tous les mariages depuis des générations dans sa famille, venait tout juste d'être volé. Il avait fait exécuter les gardes qui avaient failli à leur tâche mais il restait à retrouver le Calice lui-même. Et ce, avant 48 h ! Durant l'entretien, le Zakhan fut le seul à parler. Les deux étrangers se contentèrent d'acquiescer, ayant bien compris qu'ils traitaient avec un individu qui n'acceptait aucun refus. L'affaire vut entendue, et l'enquête commencerait immédiatement.

Pour commencer, Tobiah demanda tous les détails à Zanim concernant les suspects potentiels, tous ceux qui auraient intérêt à empêcher ce mariage. Il fut question de Kilij mais cette piste ne sembla guère convaincante. De son côté, Chat Silencieux préféra se concentrer sur les lieux du vol pour y récolter des indices. Le Calice avait été volé dans la salle des trésors, un lieu qui contenait en tout et pour tout une douzaine de reliques appartenant au royaume ou à la famille du Zakhan, et dont un piédestal était vide. Il remarqua que le socle avait été légèrement déplacé récemment, mais rien d'autre qui ne sembla pertinent.

En poussant ses investigations, le Seigneur Kaï finit par remarquer qu'une dalle de verre avait été déplacée et mal remise en place, sur le vitrail qui surplombait le socle du Calice. Alors tous trois se rendirent à l'extérieur, dans les jardins du Palais, où Chat Silencieux commença à grimper au mur en s'accrochant aux briques proéminentes. Il prouva ainsi que le Calice avait été volé par quelqu'un d'extérieur au Palais, mais que pour le retrouver, il leur faudrait un autre angle d'attaque...

Ensuite, tous trois se rendirent chez le futur marié, Izdaran, et les deux étrangers furent surpris de rencontrer un jeune homme de 15 ans à peine, malingre et entouré de piles de livres digne d'un bibliothécaire. Ils discuttèrent avec lui du mariage – il maîtrisait assez bien le commun du nord – et il sembla accepter cette union purement politique car c'était son devoir. Seuls Chat Silencieux et Tobiah semblaient choqués par ces traditions dans lesquelles les parents choisissaient les époux avant même leurs naissances. Mais Izdaram ne s'en formalisait pas, tout était normal pour lui. Même Zanim fut surpris de ces questions ; pour lui, cette façon de faire était normale.

Puis Tobiah prit Chat Silencieux à l'écart pour lui glisser à l'oreille que tout sonnait faux, dans ce discours que le jeune homme récitait comme une leçon bien apprise. En outre, il avait remarqué qu'Izdaram n'avait jamais croisé le regard de Zanim. Alors ils tentèrent quelque chose. En élevant légèrement la voix, ils prétendirent (en Sommlend) qu'Izdaram était bien le voleur. Ils remarquèrent l'adolescent se raidir, preuve qu'il comprenait bien le Sommlend. Cela leur permettrait de lui parler sans que Zanim ne le comprenne. Cependant, ils auraient besoin d'une vraie conversation avec lui, et en privé ! Alors Tobiah affirma devoir retourner dans les jardins pour mener une recherche approfondie, prétextant avoir besoin de l'aide de Zanim, qui l'accompagna en grimaçant, manifestement contrarié de devoir laisser Izdaram seul avec un étranger. À peine ceux-ci furent-ils dehors que le jeune homme se lâcha : non, il ne voulait pas de ce mariage avec une jeune fille qu'il ne connaissait pas du tout. Lui était un amoureux de la culture et des livres, et ce mariage ne lui permettrait pas de vivre la vie qu'il voulait. Peu à peu, Chat Silencieux parvint à lui faire avouer qu'il avait effectivement organisé le vol du Calice. Hélas, les menaces du Zakhan sur la vie de tous les employés du Palais pesaient désormais sur sa conscience. Izdaram lui avoua qu'il avait engagé un certain Shamaïr, rencontré par l'intermédiaire du restaurant Le Glaive et le Luth. Hélas, pour racheter le Calice, il faudrait certainement le lui payer une fortune. Le jeune homme donna une bourse de 2  pièces d'or et, avec un déchirement évident, lui donna aussi un livre qu'il enveloppa dans un carré de soie.

Enfin, Chat Silencieux quitta le Palais et alla chercher Tobiah dans les jardins, lui proposant d'aller chercher un lieu pour dormir cette nuit.

Une fois débarassés de Zanim, ils purent échanger leurs informations et partirent en quête du fameux Shamaïr. Ils mangèrent au restaurant Le Glaive et le Luth et demandèrent au chef, malgré la barrière de la langue, comment rencontrer Shamaïr. En guise de réponse, celui-ci leur désigna une plaque d'égoût dans la rue en répétant "Bagadarooz".

Enfin, tard dans la nuit, Tobiah et Chat Silencieux s'enfoncèrent dans les égoûts de la ville en quête d'une cachette, mais tout ce qu'ils trouvèrent fut un Plaakh embusqué qui les attaqua avec violence. La créature s'aggripa au visage du mage et malgré ses tentatives, le jeune maître Kaï ne parvint pas à le lui retirer. Le combat sembla désespéré, lorsqu'une silhouette survint, projeta Chat Silencieux sur le côté – le cho l'assoma – avant de se pencher sur Tobiah...

Tous deux s'éveillèrent quelques 12 heures plus tard, allongés dans un hammam, à peine vêtus d'un drap autour de la taille. Topbiah avait mal au visage et Chat Silencieux avait une douleur lancinante à l'arrière du crâne. Ils surmontèrent ces difficultés et quittèrent la pièce pour traverser tout un institut où des clients nombreux baignaient dans des eaux chaudes ou se faisaient masser par de belles femmes. Un servant vint à leur rencontre et les mena à une salle où leurs vêtements et équipements sêchaient auprès d'un feu de cheminée. Or, à peine eurent-ils fini de se rhabiller qu'un homme à la moustache arrogante et aux longs cheveux noirs vint les accueillir dans un commun du nord très partiel. C'était Shamaïr lui-même, et celui-ci comprit bien la situation. Il semblait même s'y être attendu. Par contre, il affirma pouvoir revendre le Calice au moins 1  Couronnes d'or. Il ne le leur rendrait pas pour moins de 6 . Chat Silencieux lui donna les 2  pièces et le fameux livre, que Shamaïr identifia comme un trésor inestimable du fait de ses illustrations magnifiques à chaque page. Il entendit bien qu'Izdaram avait dû faire un lourd sacrifice pour s'en séparer, mais c'était à ses yeux une épreuve nécessaire pour qu'il puisse comprendre son rôle dans cette affaire, et les responsabilités qui l'incombaient. C'est ainsi que l'on grandit. Chat Silencieux fut surpris par la philosophie du personnage, qui n'avait a priori rien d'un vulgaire voleur.

En échange de ce trésor, il leur donna le Calice, et leur proposa de venir profiter de son institut s'ils venaient à repasser dans le quartier un jour futur.

De retour au Palais, Tobiah et Chat Silencieux prétendirent avoir pisté le voleur jusqu'à son antre. Ce vol n'était que le fruit d'un hasard, et le voleur avait fini avec l'épée dans le gosier. Cela n'était nullement le fruit d'un complot politique. Le Zakhan accepta leurs explications avec circonspection, mais il ajouta que, s'il les remerciait grandement pour leur efficacité, il leur demandait de quitter son pays et de ne jamais y revenir. En effet, il se contenterait de ces explications même s'il avoua ne pas y prêter beaucoup de crédit.

De fait, ils quittèrent le Palais du Zakhan sans un mot et rejoignirent l'Hydre Bleue au plus vite, espérant ne plus remettre les pieds dans ce pays...

Le soir même, le navire reprenait sa route vers le sud. L'affaire aurait pu se terminer là, mais le soir même, le Seigneur Kaï repéra une silhouette se glisser entre deux coursives. La prenant en chasse, il tomba nez-à-nez avec... Izdaram !

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Eh ben, quel rythme !

Vous faites comment pour jouer en période de confinement ? 😜

Ben… on fait comme d'habitude, on joue les soirs. Comme ma chérie et moi ne sommes pas des "indispensables", nous sommes confinés à la maison depuis plus d'un mois. On choisit nos dates surtout en fonction de nos joueuses qui sont toutes deux infirmières… Et comme toujours, on joue les soirs quand nos enfants dorment. Pas le choix. Par contre, c'est sur Discord...

Nouvelle aventure hier soir - attention à la chronologie des évènements. Le Calice de Barrakeesh se situe AVANT l'arrivée de Tobiah en Ogia.

La nouvelle aventure que je vous mets en ligne juste là dans la foulée se situe tout de suite après la fuite de Tobiah, Mordrum et Elwing de Xanar.

Oui, on triche un peu avec la chronologie, ça nous permet de jouer avec les joueurs qui sont présents même quand on n'a pas tout le monde, et en plus, ça permet de compléter certains passages ou de remplir certains trous dans la narration - par exemple, le Calice de Barrakeesh est un one-shot entre Chat Silencieux et Tobiah un soir où seule la joueuse de Tobiah était dispo ; en même temps, on a pu ainsi raconter une partie du voyage qu'a entrepris ledit Tobiah lors de son voyage de retour vers son Dessi natal (retour déjà évoqué dans une aventure antérieure).

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La Lune Sanglante se lève : Le combat final

Mordrum, Elwing et Tobiah, maîtrisé par Chrysalid (23/4/2)

Hagalas, 51 PL • 9 jours

Les trois aventuriers s'enfuyaient à travers les collines désolées au sud de Xanar, plongée dans l'obscurité d'une nuit sans étoiles, mettant le plus de distance possible entre eux et la cité maudite. Hélas, les glocks avaient rapidement reprit leurs esprits et s'étaient organisés en escouades pour tenter de les rattraper. Lorsque les premiers cris en langue giak parvinrent à leurs oreilles, Tobiah, Mordrum et Elwing comprirent qu'ils n'allaient pas assez vite – les courtes jambes du drodarin ralentissaient tout le groupe. Alors ils grimpèrent sur les hauteurs d'une colline qui surplombait la vallée de Xanar et se cachèrent dans les fourrés. Peu après, une première escouade de glocks s'engagea le long du sentier sans les remarquer. Puis une deuxième quelques minutes plus tard. Il était évident que l'ennemi allait lancer des recherche en masse jusqu'à ce qu'ils puissent les rattraper. Très vite, les trois fuyards décidèrent de suivre un itinéraire parallèle, loin du sentier suivi par les glocks, bien trop évident. Bien entendu, Tobiah et Mordrum n'eurent aucun mal à s'orienter dans ce territoire inconnu, et le nain dut prendre Elwing par la main pour la guider tant celle-ci était perdue.

Des heures durant, ils avancèrent lentement, prenant régulièrement le temps de vérifier qu'ils allaient dans la bonne direction. Quand il devint évident que les glocks se cantonaient à la route du sud, sans penser aucunement à explorer les environs, ils envisagèrent d'accélérer le pas, mais un cri strident provenant des hauteurs les fit raviser leur jugement. Les armées de Xanar comportaient donc des créatures ailées, aussi les trois aventuriers durent-il ralentir leur progression bien plus encore, se glissant d'un abri à un autre pour éviter d'être repérés par ces monstres ailés.

Après une longue nuit passée à ramper, pour ainsi dire, le jour se leva sur l'Ogia, et les trois aventuriers en profitèrent pour presser un peu le pas. Ils savaient qu'ici, ils n'avaient rien à craindre des glocks, dont ils entendaient encore régulièrement les voix de l'autre côté de la colline, et les patrouilles volantes semblaient assez rares. Hélas, à peine se détendirent-ils un peu qu'un nouveau cri retentit dans le ciel : ils étaient repérés ! Aussitôt, un énorme KRAAN ailé chevauché par un GLOCK vint se poser à quelque mètres d'eux. Son hurlement tintait encore aux oreilles des héros qui canardèrent la créature avec tout ce qu'ils avaient. Plombs, décharges magiques, voire même quelques Impulsions Électriques qu'Elwing commençait lentement à maîtriser. La bête fit montre d'une résistance impressionnante à leurs attaques, mais en retour, elle donna à Mordrum un puissant coup de griffes qui faillit le jeter à terre pour le compte.

Une fois les ennemis abatus, les trois compagnons poursuivirent leur route vers le sud. Au bout de quelques heures de route, ils arrivèrent en vue de la forêt d'Oxalar à la lisière de laquelle s'élevait la Tour de Tukor, où une véritable armada de glocks les attendait. Il était hors de question de les attaquer de front, alors ils envisagèrent de faire un large détour autour de la zone gardée, de se glisser subrepticement dans les ombres de la forêt en espérant passer inaperçu. Hélas, les glocks patrouillaient sur de larges distances, et les aventuriers finirent par être repérés, en effet, les patrouilles s'aidaient de LOUPS MAUDITS à l'odorat efficace. En désespoir de cause, terrifiés à l'idée d'affronter une armée d'ennemis, les trois aventuriers grimpèrent dans un arbre tout proche. Seule Elwing eut bien du mal à se hisser dans les hauteurs. Alors Mordrum se laissa retomber et il aida la jeune fille à se mettre à l'abri. Par contre, il n'eut pas le temps de remonter car un loup fonçait sur lui à toute vitesse. Le nain dut lui décocher plusieurs coups de son fusil pour le mettre à terre.

Dans les hauteurs de l'arbre, Tobiah s'apprêta à décocher une décharge de son bâton de sorcier, lorsqu'il remarqua une échelle de corde descendant des hauteurs nuageuses, qui pendait juste à côté de lui. La nef était là ! Après maintes hésitations, il y grimpa, bientôt suivi par la jeune fille du Sommerlund. Le nain, quant à lui, les suivit de peu, et aussitôt le navire volant prit de l'altitude.

Lorsqu'Elwing monta à bord, elle fut surprise d'être accueillie par Chat Silencieux, le Seigneur Kaï si désagréable qu'elle avait déjà côtoyé l'année passée. Apparemment, il avait fait partie du voyage qui avait mené Tobiah jusqu'ici. Très vite, tous se retrouvèrent dans les appartements du Capitaine Morgan pour une réunion importante. Au cours de celle-ci, il leur servit des verres de rhum, qu'Elwing refusa. Cependant, elle avait été si choquée par ses dernières aventures que tous insistèrent, même le Seigneur Kaï, pour qu'elle vide une chope. Bien que surprise par l'attention de Chat Silencieux qui ne l'avait pas habituée à cela, elle refusa de plus belle. Mais accepta de s'aller prendre quelque repos dans une cabine.

Pendant ce temps, le Capitaine de la Nef volante, le Mage du Dessi, l'Artilleur de Bor et le Seigneur Kaï échangèrent sur la prochaine destination : même si Mordrum voulait à tout prix prévenir les autorités de Bor de ce qu'il avait découvert en Ogia, le danger qui planait sur le Sommerlund était plus urgent, et c'est à Holmgard qu'ils devraient tous se rendre dès à présent.

Le voyage dura 6 jours au cours desquels la Nef contourna les montagnes qui les séparaient des Royaumes des Ténèbres. Enfin, en début d'après-midi du 26e jour de Hagalas, la Nef volante se posa dans le port de la capitale du Sommerlund sous les regards ébahis des passants. Lorsque le groupe débarqua, une escouade de chevaliers en armures vint les accueillir. La présence du Seigneur Kaï, seul représentant officiel arborant un uniforme encore reconnaissable, leur ouvrit les portes du château du roi pour une réunion avec les plus hautes autorités du royaume.

Dans une salle de pierre ornée de nombreux drapeaux, ils furent accueillis par des hommes importants arborant armures somptueuses et regards chargés de gravité. Lorsque Mordrum leur raconta qu'une armée des ténèbres se préparait à attaquer le Sommerlund, le Maréchal des Armées du Nord leur répondit qu'en cet instant, toutes les armées du nord était mobilisées par une sombre malédiction qui s'était abattue autour de Toran. Il leur parla d'une bête qui était apparue un mois et demi plus tôt, puissante et féroce, et qui n'avait eu de cesse depuis lors de tuer tout ce qu'elle avait croisé. Or, la menace de ce monstre manifestement invincible commençait à atteindre Toran, la deuxième cité la plus importante et la plus peuplée du royaume. L'Armée du Nord avait littérlement bouclé toute la zone à l'ouest de Toran, évacué les quelques paysans que la bête n'avait pas encore tués, et elle empêchait quiconque de s'y aventurer. Bien sûr, qu'une telle horreur ait pu être lâchée sur le Sommerlund peu avant l'annonce d'une attaque, cela ne pouvait être une simple coincidence...

Pour protéger le Sommerlund efficacement, l'Armée du Sud ne suffirait pas, mais l'Armée du Nord ne pouvait décemment abandonner la garde de Toran... Etait-ce le seul choix qui leur était laissé ? Sauver Toran ou le royaume ? Si Toran tombait, le Sommerlund tomberait aussi, à moyen terme...

Et puis Mordrum leur fit une autre proposition : ils étaient 4, une Sœur de l'Etoile de Cristal, un Seigneur Kaï, un Mage du Dessi et un Artilleur de Bor. Ensemble, ils s'occuperaient de la bête et permettraient de libérer l'Armée du Nord qui, ainsi, pourrait accueillir les troupes des ténèbres le moment venu. Mais le temps pressait, il leur fallait agir immédiatement. Évidemment, n'ayant aucun autre choix, le Roi Myranar III leur donna carte blanche.

Avant leur départ, on leur parla d'un spécialiste, un sage nommé Geroyn habitant à Toran, qui semblait avoir étudié la bête.

Avant de retourner au port, Mordrum amena Elwing se choisir une nouvelle robe qu'il lui paya de sa poche – une promesse est une promesse. Après tout, elle ne pouvait continuer à se promener en tenue de matelot éternellement... Ayant enfin retrouvé sa superbe, elle rejoignit ses compagnons sur la Nef volante qui reprit la route sans délai.

Le lendemain en fin de matinée, le 27e de Hagalas, le navire se posait dans le port de Toran où ils débarquèrent dans l'instant. D'un pas pressé, ils traversèrent la ville jusqu'à une petite rue du Quartier Est où ils s'arrêtèrent devant une maison quelconque dont la façade était décorée d'étoiles argentées incrustées. Ils y furent accueillis par un vieil homme très surpris de les voir. Devant leur détermination à affronter la bête, il accepta de leur raconter comment les Seigneurs des Ténèbres avaient créé un "Dogue des Tourments" pour affaiblir le Sommerlund, et comment Andus, un Agent de l'Étoile, avait été selon toute probabilité sa première victime alors qu'il essayait de prévenir la menace. C'est là que Lorelei, une Sœur de l'Étoile de Cristal, et Héra, une Chevaleresse Protectrice du Royaume, étaient intervenues, découvrant son cadavre et ramenant ses affaires ainsi que la nouvelle de la menace. En étudiant les documents trouvés sur le corps d'Andus, Geroyn avait trouvé quelques similitudes avec des démons des glaces. Ses recherches étaient parvenues à mettre en évidence un lien avec un ancien peuple, les Suukons, dont il ne restait dans la contrée qu'une crypte ancienne encore inexplorée. Très vite, Héra et Lorelei y avaient été envoyées dans l'espoir d'y trouver une façon de lutter contre le Dogue des Tourments. Hélas, elles n'étaient jamais revenues, probablement massacrées par la bête.

La nouvelle de la mort de Lorelei sembla affecter Chat Silencieux qui l'avait connue jadis, et renforça sa détermination à affronter la menace.

Mais tout cela s'était déroulé un mois et demi plus tôt. Entre temps, il avait eu le temps de faire des recherches et avait découvert que la crypte était sensée contenir une arme fabriquée jadis avec la technologie de ce peuple ancien, une arme puissante dont le nom, traduit en Sommlend moderne, devrait donner quelque chose comme "Majilune". Or, il serait profondément logique que cet objet soit capable de blesser ce monstre.

Ensuite, Geroyn évoqua le fait que la bête, pour une raison inconnue, semblait toujours revenir au même endroit. Sa "zone de chasse" s'étendait de plus en plus autour d'un "centre", aire approximative où elle avait l'air de revenir toujours.

Cependant, Geroyn hésitait à les laisser partir affronter la bête. Car si celle-ci semblait affectée par la magie, mais pas par les armes traditionnelles, elle gonflait après chaque affrontement, se gorgeait de la puissance de ses victimes et devenait chaque fois plus dangereuse, c'est pour cela que nul Seigneur Kaï n'y fut envoyé, et que Lorelei fut la seule mage de Toran qu'il tua. Une interdiction fut proclamée pour empêcher cet animal de gagner en puissance.

Mais les quatre aventuriers refusèrent d'entendre ses explications, insistant sur le fait que nul n'avait le choix. En outre, ils étaient équipés d'un navire volant, ce qui leur donnait un avantage considérable pour aller explorer la zone dangereuse. Devant cette détermination, Geroyn s'inclina, puis il sembla avoir une idée...

Tous quittèrent les lieux, et les 4 aventuriers retournèrent à la Nef volante, direction l'ouest de Toran à la recherche de la bête. Pendant un temps, ils évoquèrent l'idée d'aller visiter cette Crypte des Suukons dans l'espoir d'y trouver le fameux Arc de Majilune, mais Tobiah, usant de ses pouvoirs, sentit que l'arme ne s'y trouvait plus. Héra et Lorelei avaient bien trouvé l'objet qui devait être perdu dans les terres désolées.

Car en effet, le spectacle qui défilait sous la Nef était terrifiant : fermes détruites, végétation morte, cadavres de paysans, corps d'ours et autres animaux mutilés de la pire façon qui soit, terre grise à perte de vue... la bête n'avait pas perdu son temps ! Peu à peu, le moral se ternit à bord, mais le capitaine tenait bon, suivant les ordres de Tobiah sans discuter. Finalement, les intuitions du Mage les poussèrent à aller au "centre" de la zone de chasse du monstre en vue d'y trouver quelque chose. Très vite, alors que le jour déclinait, ils repérèrent un bouquiet d'arbre au sommet duquel flottaient les restes déchirés d'une bannière de l'Armée du Nord. Tobiah et Mordrum descendirent à terre pour découvrir les restes pourrissants d'une escouade entière de soldats visiblement massacrés. Ils trouvèrent une silhouette vêtue d'une robe bleue, Lorelei à n'en pas douter, mais elle ne portait aucun arc... Cependant, un cadavre en armure de chevalier était allongé juste à côté d'elle. Et soudain, Tobiah sentit sa gorge se nouer, il comprit qu'ils devaient quitter les lieux immédiatement. C'est à cet instant que la pile de cadavre se souleva, révélant une tête énorme de loup au regard démoniaque et aux crocs interminables ! Pris de panique, le nain eut tout juste le temps d'attraper le cadavre en armure d'une main, et l'échelle de corde de l'autre, que le loup bondissait dans sa direction, lui portant un violent coup de mâchoire. Enfin, la Nef prenait de l'altitude, metant le nain hors de portée. Blessé, il se hissa avec le corps jusqu'au pont où tous purent voir que celui-ci arborait effectivement un arc aux aspects étranges : l'Arc de Majilune...

La bête, qui était plus imposante qu'un cheval et dont le dos arborait d'énormes protubérances cristalines, tournait et tournait encore autour du navire, espérant pouvoir sauter assez haut pour l'atteindre, mais en vain. Tobiah fournit les flèches, et Mordrum visa la bête. La flèche fila à travers l'obscurité et se ficha dans les flancs du monstre qui hurla de douleur ! Victoire, la créature était sensible à cette arme ! Il tira une seconde fois et la bête s'enfuit.

Il était hors de question de la laisser filer, aussi Chat Silencieux et Tobiah descendirent à terre avec une lanterne pour pister ses traces. Ils marchèrent dans les terres désertes jusqu'à un défilé rocheux où les traces dispraissaient. Et puis soudain, des hurlements de terreur et des bruits de fracas leur parvinrent de la Nef, qui les avait suivis. La créature, manifestement intelligente, les avait trainés dans un défilé rocheux afin de pouvoir bondir depuis son sommet jusque sur la Nef où il tua consciencieusement un matelot après l'autre. Le capitaine mit Elwing à l'abri et tenta de résister à son tour à la bête. Le temps que les aventuriers ne remontent l'échelle de corde, il avait été blessé par les crocs de la bête maudite. Enfin, les quatre aventuriers furent réunis autour du monstre, et un combat titanesque s'ensuivit. L'arc brilla, les flèches filèrent, les décharges du Mage crépitèrent et les éclairs de la Sœur flamboyèrent. Chaque coup blessa le monstre qui hurlait d'une douleur dont il ne semblait pas habitué. Seule la lame du Kaï ne parvenait à percer son cuir épais. Mordrum fut blessé à nouveau par les crocs glacés du monstre et il ne dut sa survie qu'à une potion de laumspur. Et enfin, après avoir reçu un ultime coup de bâton crépitant d'énergie, dans lequel Tobiah avait insuflé toute sa volonté, le loup énorme tomba en arrière en poussant un glapissement étranglé. Son énorme corps tremblotta un instant, puis il s'immobilisa en pousant son dernier soupir...

Le Dogue des Tourments était mort, ainsi que la moitié de l'équipage de la Nef. Le capitaine Morgan était blessé et il ne remarcherait probablement plus jamais. Mais la bête était morte. Lorsque l'armée du Sommerlund arriva, renfort tardif mené par Geroyn, ils constatèrent la victoire des quatre héros.

Les terres étaient enfin libérées de l'influence maléfique du Dogue, l'Armée du Nord pouvait abandonner le blocage et se préparer à accueillir l'envahisseur. Une chose était sûre, le royaume n'oublierait pas les noms des héros qui avaient permis cette victoire !

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Voici l'épilogue de notre campagne, avec un compte-rendu de la bataille qui suivit les dernières aventures de Tobiah, Elwing et Mordrum…

La bataille de Fort Clanor

(26/4/2)

 

Gebo, 51 PL • 7 jours

Durant les jours qui suivirent la mort du Dogue des Tourments, les troupes de l'Armée du Nord furent redistribuées en face des différents accès qui traversaient les Monts Durncrag, principalement dans la Passe de Denagon, mais aussi la Passe des Ombres, la Passe des Thundras et celle de Kurzanaar. L'Armée du Nord et cette du Sud furent ainsi équitablement réparties et purent mettre en place une puissante défense que nulle armée ne parviendrait à traverser, tant que la bravoure des hommes ne faiblirait pas. Bien évidemment, de nombreuses unités de Chevaliers Protecteurs du Sommerlund vinrent renforcer les rangs des soldats, ainsi que des Membres de la Confrérie de Toran, et évidemment un grand nombre de Seigneurs Kaï de tous les grades.

Conformément aux indications données par les éclaireurs postés dans les Monts Durncrag, qui avaient aperçus de nombreux mouvements de troupes à l'ouest, et aux avertissements de Tobiah, Mordrum et Elwing, les armées des Maîtres des Ténèbres apparurent dans toutes les passes montagneuses, arborant le drapeau menaçant du Maître des Ténèbres Slûtar, seigneur de Kaag. Bien entendu, c'est dans la Passe de Denagon, l'accès le plus vaste et le plus direct menant à Holmgard, que se présenta l'armada la plus importante. Une multitude de Glocks se déversa sur les plaines au nord du Mont Zilanas, dirigés par une escouade de Drakkarim lourdement armés, et soutenus par quelques Gourgaz aux armes puissantes. De plus, au nord se présentèrent quelques rangs de squelettes animés par la magie la plus noire. Mais pire encore, lorsque les soldats du Fort Clanor virent leurs ennemis d'assez près, ils constatèrent que les rangs d'infanterie étaient aussi occupés par des humains, très probablement des habitants des royaumes voisins d'Ogia, enlevés par les esclavagistes et revendus aux Seigneurs des Ténèbres qui étaient passés maîtres dans l'art de l'endoctrinement et du lavage de cerveau.

Dès que les ennemis furent à portée de flèches, les archers lancèrent dans les airs des nuées de traits mortels qui fauchèrent la plupart des glocks et des humains endoctrinés. Et l'infanterie du Sommerlund s'élança sur la plaine à son tour. Les épées s'entrechoquèrent violemment, les lances traversèrent les corps et les soldats hurlèrent en tombant, l'un après l'autre. Dans les deux camps, les flèches tiraient en tous sens, visant telle ou telle unité. Trop occupés à exterminer les soldats d'infanterie, les armées des ténèbres ignorèrent les archers dissimulés derrière les lours créneaux du Fort, préférant concentrer leurs efforts sur les unités au sol. Très vite, au plus fort de la bataille, l'on vit s'enfuir quelques glocks et humains endoctrinés, terrorisés à l'idée d'être tués à leur tour.

Au nord de la plaine, les squelettes avançaient rapidement, et ils atteindraient le Fort en peu de temps, mais ils furent repérés par l'unité des Seigneurs Kaï qui, très vite, leur décochèrent quelques traits. Lorsque les morts-vivants les atteignirent, leurs effectifs avaient déjà été réduits de moitié. Hélas, les envoyés du Monastère, trop concentrés sur leurs ennemis osseux, n'avaient pas remarqué une troupe de glocks qui arriva par le sud – ils furent pris en embuscade et durent concentrer leurs derniers efforts pour abattre autant d'ennemis qu'ils pouvaient avant de succomber eux-mêmes. Puis les squelettes poursuivirent leur route vers le Fort.

Au sud de la plaine, les Chevaliers Protecteurs du Sommerlund, juchés sur leurs puissants destriers, avaient fendu la foule au grand galop, écrasant nombre d'unités ennemies dans leur passage. Leur bravoure leur donnait une force que nul ne pouvait rêver posséder, au point qu'ils frappaient encore et encore sans jamais faiblir, ignorant les tirs des archers et les coups des lances qui les prenaient pour cibles. Hélas, un tir de catapulte, provenant de loin à l'ouest, tomba en plein milieu de leur formation et tua nombre d'entre eux. Sans faiblir, ils poursuivirent leur mortelle chevauchée. Enfin, ils arrivèrent à la hauteur des Gourgaz, et pressèrent leurs chevaux.

Mais c'est au nord que tout allait se jouer. En effet, de nombreux glocks et squelettes avaient réussi à passer les défenses du Sommerlund, et ils longeaient à présent les murs du Fort. Il fallait à tout prix les empêcher d'arriver à l'est du bâtiment, car alors, nul ne pourrait plus leur barrer la route de Holmgard (bien que la capitale était elle-même lourdement protégée). Alors tous les archers postés sur les hauteurs du Fort se rassemblèrent le long du mur nord et commencèrent à canarder les ennemis en contrebas, espérant les tuer jusqu'au dernier. Peu à peu, les glocks tombèrent à mesure de leur progression, ainsi que quelques squelettes. Mais alors que quelques rares survivants s'apprêtaient à atteindre les limites orientales du Fort, les deux porteurs de hache qui en gardaient l'entrée quittèrent leur poste pour les prendre en mêlée. Bien qu'ils finirent par être tués eux-mêmes, ils permirent aux archers de finir le travail et d'empêcher quiconque de quitter la zone qui était sous leur protection.

Sur le champ de bataille à l'ouest du Fort, la plupart des combattants étaient à terre. Il n'y avait plus guère de soldats d'un camp ou de l'autre mais quelques unités particulières subsistaient. Les Chevaliers du Sommerlund avaient littéralement massacré les Gourgaz avant de presser la charge contre les guerriers Drakkarim, exterminant presque toute l'unité en une seule salve. Mais l'un d'eux subsistait, et il frappait encore et encore, résistant à toutes leurs attaques.

Derrière lui, un puissant Seigneur de Guerre s'avançait, c'était le Général Gamorr. Il était entouré d'une garde de squelettes et équipé d'une arme étrange dont il usait et abusait en tirant sur quiconque l'approchait de trop près. Finalement, le dernier Drakkar tomba, et c'est à l'ombre d'une catapulte désormais inutile que se déroula l'ultime combat. Les Chevaliers abattirent les squelettes l'un après l'autre, subissant dans le même temps des attaques de quelques survivants équipés de piques, et du Général Gamorr avec son arme étrange. Mais les derniers Chevaliers vinrent à bout de chacun d'entre eux, au point que le Général, voyant la victoire lui échapper, tenta de prendre la fuite, en vain. Ils le tuèrent, mettant fin à la menace, et à la bataille.

Partout dans le royaume, l'envahisseur avait été repoussé, s'attendant probablement à une défense réduite par la présence du Dogue des Tourments. Le Sommerlund avait survécu une nouvelle fois.

Enfin, le calme revint dans le royaume...

Épilogue :

Bien entendu, l'arme étrange utilisée par le Général Gamorr était le canon volé à Bor. Après que toute cette histoire eut prit fin, l'objet fut remis à Mordrum Dur-de-la-Choppe qui n'imaginait pas le retrouver ici. Il devait à présent retourner à Bor pour le rendre à ses responsables, mais, après tout, rien ne l'obligeait à rentrer tout de suite...

Elwing reçut félicitations et remerciements de la part de sa Confrérie, pour qui elle avait réussi une mission qui allait bien au-delà de ses ordres d'origine. Elle craignait par contre de recevoir à l'avenir des missions encore plus dangereuses.

Chat Silencieux avait fait preuve de sa valeur malgré son caractère quelque peu tumultueux. S'il lui restait encore beaucoup à faire avant que ses maîtres ne parviennent à oublier son passé plein de rage, il avait posé les bases d'un avenir meilleur.

Quant à Tobiah, sa présence finit par être acceptée à Toran où, même auprès des Maîtres de la Guilde, il n'était plus un indésirable...

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