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[Chroniques] Nos aventures en Magnamund


Chrysalid

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Bon, ça fait un moment que je voulais vous partager nos aventures dans l'univers de LOUP SOLITAIRE. Pour l'instant, on n'a pas encore fait grand chose (l'équipe semble plus motivée par Pathfinder), mais c'est un début.

La première aventure date de 214. J'étais joueur et non MJ.

L'Île des Morts (18-avr-14 / 1-nov-14)

Lorelei, Chat Silencieux et Itinérys

Depuis plusieurs années, une secte maléfique appelée Regio Mortis sévissait dans tout le Magnamund. Bien sûr, les forces de la lumière et l'alliance des royaumes était parvenu, au fil des ans, à réduire un à un chacun de leur membres au silence. Néanmoins, à l'aube du nouveau millénaire selon le calendrier de la Pierre de Lune, des rumeurs firent état d'un ultime survivant. Et d'après ces mêmes rumeurs, il y avait de fortes chances pour que ce dernier veuille s'en prendre à l'érudit Huldrak, un vieil homme au savoir conséquent qui avait joué un rôle déterminant dans la chute de Regio Mortis.

C'est ainsi qu'au cours du mois de mois d'Ehwas, en l'an 4999, trois agents furent dépêchés auprès de l'érudit afin de le protéger de toute représaille :

Lorelei, une petite femme de 17 ans tout juste, représentait la Guilde de l’Étoile de Cristal.

Chat Silencieux, un homme de 26 ans, était envoyé par le Monastère Kaï.

Itinérys Naiwa, quant à elle, était une jeune Guerrière Telchos.

Arrivés sur les lieux tandis que la nuit était déjà tombée, les trois alliés de fortune commencèrent par détailler les lieux : un village portuaire au bord de la mer, une falaise qui s'élevait vers les hauteurs, au sommet duquel se tenait le manoir d'Huldrak, et une île à quelque distance, environnée par un étrange brouillard verdâtre. Sans prendre le temps de se rendre au village, ils allèrent frapper à la porte de la propriété d'Huldrak. Étonnamment, celui-ci ne crut pas à leur histoire de protection et leur ferma la porte au nez !

Vexés autant que décontenancés, les trois agents discutèrent de la marche à suivre tout en profitant de la vue. Et bien que le soleil fut alors couché, constatèrent que la brume verte étendait un bras menaçant vers les côtes, alors même que le vent soufflait dans la direction opposée ! Intrigués, tous trois prirent le chemin du village pour voir ce qui s'y passait. En effet, la brume luminescente en avait envahi les rues, et peu à peu, des cris commençaient à résonner dans ses rues désertes. Se désintéressant de ce phénomène à priori sans danger, Chat Silencieux proposa avant tout de remonter imposer leur protection au vieil Huldrak. Mais lorsque des silhouettes titubantes commencèrent à apparaître dans le brouillard, ils comprirent que celui-ci avait réveillé les SQUELETTES du cimetière. Dégainant leurs armes et préparant quelques sorts, les trois agents allèrent prêter main forte au village en tranchant quelques têtes de morts-vivants.

Ceci fait, tous trois remontèrent au manoir pour faire prendre conscience au vieil homme de la nature du problème. Et lorsque celui-ci constata les faits, ils accepta de les accueillir chez lui pour une entrevue. L'échange qui s'en suivit leur apprit certaines choses sur les forces ennemies, et il était évident que le dernier membre, un certain Marghal, avait décidé de s'en prendre à Huldrak par la voie de la magie. Mais de quelle magie s'agissait-il ? Et d'où pouvait-elle provenir ?

La conversation ne dura pas longtemps, car ils devaient prendre une décision rapide. Et très vite, ils optèrent pour une attaque de front : si effectivement le fameux Marghal se trouvait sur l'île toute proche, alors il s'agirait d’affréter un navire et de s'y rendre sans plus tarder. Ce qu'ils firent.

Après un petit trajet en mer le long du bras de brouillard verdâtre, les trois aventuriers finirent par arriver en vue de l'Île des Morts où semblait régner un genre d'activité. En effet, ils aperçurent quelques lumières pâles et des mouvements ici et là. Mais ils eurent guère le temps de se se concentrer sur ce qui les attendait que déjà, un groupe de morts-vivants émergeait des flots pour s'attaquer au frêle esquif. Le combat fut rude, car ils devaient se battre et défendre leurs vies tout en maintenant l'embarcation en équilibre. Les ZOMBIES étaient puissants, et Lorelei fut la première à tomber. Investissant toute leur énergie dans la défense, Naiwa et Chat Silencieux parvinrent à repousser les monstres tout en atteignant la rive, où les attendaient d'autres morts-vivants, qui erraient autour d'un autel ancien sur lequel brûlaient de petites chandelles. Et au milieu de celles-ci s'élevaient la silhouette d'un invocateur : MARGHAL. Sans attendre plus longtemps, Naiwa se jeta au combat contre les squelettes et autres zombies, essayant tant bien que mal de dégager la voie pour que Chat Silencieux puisse se lancer contre Marghal, qu'il affronta en combat singulier. Mais l'ennemi, manifestement affaibli par ses invocations successives, ne résista pas longtemps contre la lame du Seigneur Kaï, qui finit par avoir raison de lui.

Dès lors qu'il fut tué, toute l'activité maléfique cessa alentours, et ils purent enfin s'occuper de soigner Lorelei, avant de retourner au manoir où ils furent, cette fois, bien mieux accueillis par le vieil homme. Il y avait fort à parier qu'il ferait un bon allié pour les affrontements futurs...

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Pour ma première aventure LOUP SOLITAIRE en tant que MJ, j'ai adapté un scénario D&D issu d'un vieux magazine. Finalement, il a été un peu plus long que prévu, mais a permis l'apparition de plusieurs joueurs. Du coup, ce n'est pas 1% du Loup Solitaire, mais replacé dans le contexte du Sommerlund, ça passe impec.

La Fin de Galtor (21-mai-16 / 4-juin-6 / 25-juin-16 / 23-juil-16)

Lorelei, Faucon Errant, Héra et Serpent Mystérieux

Quelques mois après sa mission autour de la secte de Regio Mortis, Lorelei se rendit au Monastère Kaï pour y porter un message que la Confrérie de l’Étoile de Cristal avait reçu dernièrement : Hartil, un petit village du Ruanon, au sud du Sommerlund, était sous le coup d'un racket permanent depuis quelques mois, aussi les gens de Hartil s'étaient-ils adressés directement aux protecteurs du Sommerlund.

Les Maîtres du Monastère en discutèrent entre eux, échangèrent avec Lorelei, et décidèrent finalement d'y envoyer l'un des leurs, qui accompagnerait la jeune Sœur de l’Étoile de Cristal. Instinctivement, elle pensa à Chat Silencieux, déjà rencontré au cours de sa première mission, mais ils annoncèrent le nom de Faucon Errant, un jeune postulant qui avait encore tout à apprendre.

Aussi Lorelei et Faucon Errant quittèrent le Monastère, prenant les routes commerciales jusqu'à Holmgard, et poursuivant vers le sud à travers la Passe de Moytura. Le temps était doux et la saison tranquille, alors le trajet se passa passé sans encombres.

Au bout de quelques jours, approchant de la frontière nord du Ruanon, ils bifurquèrent vers l'ouest et s'enfoncèrent dans les collines, sur un petit chemin de terre peu usité. Ils finirent par arriver dans un petit village désert, tous volets fermés, où les accueillit un homme d'âge moyen appelé Sagar. C'était le chef de ce village – de ce hameau plutôt – et il leur raconta que depuis plusieurs mois, son village était racketté par une bande de monstres qui exigeaient des impôts toujours plus élevés. Or, n'ayant bientôt plus les moyens de payer, ils envisageaient d'abandonner leurs maisons pour trouver refuge ailleurs – les monstres trouveraient alors le village désert et le racket cesserait une bonne fois pour toutes. Mais avant cela, il fallait essayer de s'en débarrasser par la grâce d'Ishir et le courage de Kaï.

Au cours de la conversation, les volets se rouvrirent et le hameau reprit vie peu à peu – en effet, effrayés par les raids réguliers qu'ils subissaient, ils avaient appris à s'enfermer chez eux à l'approche de tout inconnu.

La première idée des deux héros fut d'attendre la venue prochaine des 'monstres' pour leur donner un accueil qu'ils n'oublieraient pas. Aussi, Lorelei se cacha-t-elle dans une maison, juste derrière une fenêtre, tandis que Faucon Errant, déguisé en paysan, se plaça avec une table juste à l'entrée du village, sur la route d'où venaient les racketteurs habituellement.

Et leur attente ne fut pas déçue. Conformément aux promesses de Sagar, les 'monstres' arrivèrent aux alentours de 22h3, et pour tout dire... il s'agissait de Gloks. Cinq Gloks pour être précis – d'une peau grise et vêtus en tout et pour tout de pièces d'armures éparses mais n'affichant aucun uniforme en particulier. Ceux-ci marquèrent un temps d'arrêt en voyant un paysan les attendre assis à une table au beau milieu de la route. Ils s'avancèrent lentement, sabre au clair, s'attendant à tout moment à une mauvaise surprise. Lorsqu'ils furent à quelques mètres de lui, ils lui demandèrent qui il était et ce qu'il faisait là. Et c'est tout naturellement qu'il répondit « Bonjour, je m'appelle Faucon Errant... » avant de se mordre les lèvres, comprenant qu'il venait de griller sa couverture à lui tout seul. Les Gloks remarquèrent aussitôt qu'il s'agissait là d'un nom de Seigneur Kaï, et les négociations tournèrent court avant même d'avoir commencé. Sans attendre, il jeta au sol la bougie qui se trouvait sur la table, et une longue traînée d'huile préalablement versée au sol s'enflamma autour des Gloks, blessant la plupart d'entre eux. Aussitôt, Lorelei envoya une Impulsion Électrique à l'un d'entre eux, tandis que le Seigneur Kaï engageait le combat. Ensuite, la Sœur de l’Étoile de Cristal piégea le groupe à l'aide d'un Coup de Filet, mais son filet magique s'enflamma et tua la plupart des Gloks déjà blessé plus tôt. Le Seigneur Kaï affronta seul à seul le dernier des Gloks qui lui porta un violent coup de sabre dans les côtes. Comprenant qu'il n'avait pas encore l'expérience nécessaire pour vaincre un Glok seul, il prit la fuite, et se contenta de faire le tour de la maison même dans laquelle Lorelei s'était cachée. Lorsqu'il revint sur la route principale, le Glok toujours à ses trousses, il n'eut qu'à attendre que sa coéquipière lance une nouvelle Impulsion Électrique pour achever le monstre, et mettre fin à la menace immédiate.

Les créatures mortes, Sagar se manifesta à nouveau, éperdu de reconnaissance, tandis que la Magicienne et le Seigneur Kaï pansaient les blessures de ce dernier. Le Bourgmestre leur raconta que l'affaire n'était néanmoins pas terminée, car le groupe de Gloks était à la base au moins deux fois plus nombreux, et que leur vengeance serait immédiate si leurs confrères ne rentraient pas cette nui-même. Il mentionna aussi l'enlèvement d'une jeune fille du village la veille au soir qui ne pouvait être due qu'à ces créature répugnantes. Alors Lorelei et Faucon Errant prirent la route sans attendre, en direction du repaire des racketteurs...

Héra était une jeune apprentie-chevalier protectrice du Sommerlund. Formée à l'art de la guerre depuis sa plus tendre enfance, elle savait manier l'arme et porter l'armure. Mais jusqu'à présent, tandis qu'elle arborait fièrement ses 22 Fehangor (printemps), elle n'avait jamais fait ses preuves sur le terrain – jusqu'à maintenant du moins. Car les autorités de Holmgard avaient reçu une demande d'aide de la part d'un petit village du royaume du Ruanon, situé au sud du Sommerlund. Il y était question d'un racket régulier sur tout le village de la part d'un groupe de créatures depuis quelques mois déjà, et de l'absence de réponse des autorités du Ruanon.

Comprenant qu'il s'agissait là d'une petite affaire à confier à un chevalier ayant besoin de faire ses preuves, c'est à Héra qu'il fut demandé de se rendre sur place pour s'occuper de ce cas.

C'est ainsi qu'elle prit la route à pieds, traversant le royaume vers le sud, puis rejoignant les Terres Sauvages par la Passe de Moytura. Enfin, après quelques jours de marche sans encombre, elle finit par arriver aux frontières du royaume de Ruanon – d'où elle n'eut aucun problème à rejoindre le petit village de Hartil. Là, elle apprit qu'elle n'était pas la première, et que deux autres émissaires du Sommerlund étaient déjà présents pour prendre l'affaire en charge. Alors, plutôt que de se présenter à eux, elle préféra les observer de loin, afin d'admirer l'élite à l’œuvre. En effet, un Seigneur Kaï et une magicienne de l’Étoile de Cristal œuvrant de concert contre un ennemi commun, cela promettait bien des surprises ! Et des surprises, Héra en eut bel et bien, mais probablement pas du genre de celles qu'elle attendait. En effet, un Seigneur Kaï qui se grime en paysan pour accueillir des malfrats et qui parvient à griller sa couverture dès sa première phrase, c'est inattendu. Le combat qui s'engagea ensuite fut tout aussi inattendu, mais vit la victoire des deux héros contre une bande de Gloks. Enfin, lorsque ceux-ci quittèrent le village en s'engageant dans l'obscurité de la nuit déjà bien avancée, Héra décida de les rattraper. Elle se présenta à eux, honorée de côtoyer en personne deux membres de l'élite summerlundoise. Acceptant ce renfort arrivé à point nommé, ils poursuivirent tous trois leur route jusqu'à une palissade de bois encerclant une petite maisonnée. Rien de surprenant, hormis peut-être les deux têtes de femmes fichées sur des piques près de l'entrée – aucun doute, c'était bien là l'antre des Gloks, dont un membre patrouillait nonchalamment sur un chemin de ronde.

Désireuse d'employer sa magie pour leur permettre à tous d'escalader la palissade, Loreleï tenta d'invoquer un filet magique... qui échoua. Alors ils tentèrent de trouver une autre entrée, comme ce petit trou sous la palissade qui permettait le passage d'un mince filet d'eau jusqu'au lac. Agile et fluette, Héra se glissa par l'orifice, elle fut la seule à y parvenir, et se rendit discrètement à la maison. Hélas, le Glok qui patrouillait la repéra et vint à sa rencontre, tout en armes – elle le tua d'un coup d'un seul, violent et précis ! Puis elle vint ouvrir le portail avant qu'un autre Glok ne vint l'attaquer à son tour. Il fut vite défait, mais non sans avoir pu porter quelques coups.

La visite de la maison qui s'ensuivit leur permit d'affronter d'autres Gloks – et de disperser les derniers en mettant le feu à l'écurie. Mais tandis que ceux-ci tentaient de rattraper les chevaux affolés, les héros s'intéressèrent à une porte demeurée fermée à clef jusque là. Et c'est un Glok plus âgé qui vint leur ouvrir – probablement leur chef. Lorsqu'il se retrouva face à des héros du Sommerlund, il n'eut pas le temps de refermer sa porte que déjà, le combat avait commencé. Très vite, Héra et Loreleï se débarrassèrent de lui, leur laissant la voie libre à son bureau dans lequel se trouvaient sans doute leur butin et quelques informations.

Hélas, nul butin ne traînait dans ses affaires. Quant aux informations, les seules qu'ils auraient pu tirer de cet endroit étaient inscrites en Giak, et nul ne lisait le Giak... Cependant, ils remarquèrent aussi que le coffre était étonnamment lourd, bien qu'il ne contenait que des vêtements. Le phénomène était sans doute dû au fait qu'il était en réalité cloué au sol, et qu'il cachait sous un double-fond un trou vers des profondeurs sombres et chargées d’humidité...

Serpent Mystérieux était un jeune Seigneur Kaï prometteur auquel ses maîtres envisageaient de bientôt lui confier des missions sur le terrain. A ce stade de sa progression, il devait parfois s'acquitter de petites missions de messager, afin d'amener un parchemin ici ou là dans diverses contrées proches et non-dangereuses. Or, il se trouvait à ce moment-là aux alentours de Ruanon, où il avait été chargé de remettre un message important au compte.

Au cours de son voyage de retour, il entendit parler d'un village où avaient lieu quelques problèmes – il y aurait même déjà un Seigneur Kaï sur les lieux. Curieux plus que de nature, il s'y rendit et y parvint au beau milieu de la nuit. En fait, il n'eut même pas besoin de se renseigner auprès d'un des rares paysans qui traînaient dehors encore à cette heure, qu'aussitôt, on lui désigna la direction que ses prédécesseurs avaient empruntée un peu plus tôt dans la nuit. D'un bon pas, il se rendit sur les lieux et finit par arriver en vue d'un feu dont la lueur se repérait de loin – sur place, il vit qu'une bande de gloks couraient après des chevaux tandis que d'autres s'affairaient à éteindre le feu dans l'écurie.

Profitant de la confusion, il se glissa derrière la maison, tua un glok, et parvint à y pénétrer pour voir ce qui s'y passait – une rapide visite lui permit de rencontrer deux émissaires du Sommerlund : Lorelei et Héra devant l'ouverture d'un souterrain, un glok mort à leurs pieds.

Les présentations faites, tous descendirent dans le tunnel, où ils durent affronter une salle nantie d'un sort de silence, un piège à arbalète qui ne se déclencha pas, une galerie de grands squelettes qui ne s'activèrent pas... et une crypte dédiée à une divinité du mal qu'ils ne reconnurent pas (les écrits étant tous en giak). Finalement, un passage dérobé derrière une tenture les mena sous la cascade... et à leur point de départ.

Cette petite visite souterraine les intrigua, mais ils trouvèrent aussi quelques fioles de respiration aquatique, suggérant la présence de quelque chose au fond du lac. Hélas, ils étaient passablement tous blessés et un retour au village ne fut pas de trop pour se remettre – au moins partiellement – de leurs blessures.

De retour au repaire des gloks le lendemain au soir, ils burent la potion et s'enfoncèrent sous la surface du lac, où ils trouvèrent l'entrée d'une caverne menant à une salle circulaire à l'air libre. Mais ils furent aussitôt attaqués par un calamar géant, dérangé dans sa tranquillité...

Après être venus à bout de la pieuvre qui les menaçait, les trois aventuriers avancèrent jusqu'à un mur où s'ouvrit un passage hexagonal donnant sur un couloir de pierre blanche dont les murs irradiaient d'une lumière presqu'aveuglante. Ils remarquèrent très vite que leurs traces de pas boueuses étaient rapidement absorbées par les murs, et que les lieux demeuraient immaculés quoi qu'ils fassent.

Quelques pièces rapidement explorées étaient vides, d'autres contenaient des armes ou des vêtements de Gloks.

Puis, derrière une tenture noire ornée d'un liseré doré, ils se trouvèrent face à une énigme : un disque de cuivre poli au centre d'un mur, mais point de sortie. A droite se trouvait une petite salle avec la statue d'un guerrier contemplant un tableau représentant un chevalier – à gauche se trouvait quasiment la même salle, avec une statue de guerrier contemplant le tableau d'un chevalier. Seule véritable différente, chaque tableau était le reflet de l'autre, de façon à ce qu'ils semblent se regarder l'un l'autre à travers les murs. Hélas, à chaque fois que les aventuriers demeuraient trop longtemps dans une pièce à fouiller et chercher des indices, ils provoquaient l'éveil lent et saccadé de la statue – qui invariablement reprenait sa place une fois qu'ils étaient retournés dans le couloir.

Une investigation plus poussée leur permit de constater que les socles des statues pouvaient se tourner. Lors, les tournant toutes les deux de façon à ce qu'ils puissent se voir mutuellement, ils provoquèrent quelque chose : les yeux des statues projetèrent des rayons de lumière qui, se croisant au niveau du disque de cuivre, firent apparaître un passage caché.

Ce nouveau couloir les mena dans une crypte sombre dont les murs noirs semblaient absorber toute la lumière des nombreuses bougies allumées là. Un gisant était représenté, que Lorelei identifia comme étant Galtor, un ancien seigneur du Sommerlund-sud, puissant mais à la triste réputation. Il avait jadis su s'entourer de personnages tout aussi mauvais que lui. A sa mort, ses proches avaient rasé son château pour y construire une crypte en son hommage, mais la légende qui le concernait ne précisait ni l'époque où il avait vécu, ni l'emplacement exact de ladite crypte, jusque là du moins.

De leur emplacement, ils entendirent des voix de Gloks en haut d'une volée de marches. Manifestement, ils étaient 3 et s'adressaient à un seigneur qui les terrifiaient. Aussitôt, les trois aventuriers se demandèrent s'ils n'étaient pas accompagnés d'un Maître des Ténèbres... Lorsque les trois créatures quittèrent les lieux, traversant la crypte de Galtor sans remarquer les héros, dissimulés par l'obscurité surnaturelle qui régnait dans la pièce, Lorelei, Héra et Serpent Mystérieux montèrent l'escalier pour se retrouver dans une grande salle ronde, tout aussi ancienne que le reste du souterrain... où un guerrier en armure terrifiante avait manifestement élu domicile au vu du mobilier qui y avait été ajouté. En outre, un étrange... cerveau sous un dôme de verre au centre de la pièce. Pour finir, une grande tenture représentant le symbole de Vashna, le seigneur mort en 3799, était tendue contre le mur du fond.

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Après s'être rapidement concertés, Héra et Serpent Mystérieux se jetèrent sur le cerveau pour l'occire rapidement, mais ils ne parvinrent qu'à l'éveiller – l'horreur les saisit lorsque l'organe déploya de grandes ailes de cuir et des tentacules effrayantes, et parvint à leur rendre leurs coups.

Lorelei, quant à elle, lança une Impulsion Électrique au guerrier – qui s'avéra évidemment être un DRAKKARIM – mais il lui en aurait fallu bien plus pour l'achever.

Une fois le cerveau – un REJETON DES CRYPTES en vérité – occis, les trois héros joignirent leurs forces et parvinrent à tuer le guerrier sans qu'aucun mot ne soit échangé avec lui.

En fouillant ses affaires, ils trouvèrent son livre de compte correspondant aux différents rackets de ces derniers mois, ainsi qu'aux punitions (exécutions) qu'il avait dû imposer pour faire plier les villageois, mais aucun courrier d'aucun correspondant, ce qui suggérait le fait que celui-ci opérait seul. Ils récupérèrent son trésor, caché dans le socle du cerveau.

Enfin, avant de quitter les lieux, ils ouvrirent le tombeau de Galtor, pour constater que son crâne avait été ouvert. C'était donc bien son cerveau qui, d'une façon ou d'une autre, avait servi à créer le Rejeton.

La menace enfin écartée, ils rentrèrent au village de Hartil pour leur rendre leur or, où ils furent évidemment célébrés en héros...

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Voilà, enfin une aventure officielle (mais bon, des scénars pour Loup Solitaire en VF, y en a pas des masses).

Complot, Poudre Noire et Trahison(14-jan-17 / 7-juil-17)

Lorelei, Serpent Mystérieux et Héra

Blessés durement après leur dernière aventure, les trois envoyés du nord furent guéris par les villageois de Hartil, éperdus de reconnaissance. Une fois remis sur pied, ils prirent la route de Ruanon pour voir si tout s'y passait bien – mais la cité minière ne déplorait aucun incident particulier, ni de la Vassagonie à l'est, ni des Royaumes des Ténèbres à l'ouest, par delà les montagnes de Durncrag. Alors ils décidèrent de s'en retourner vers le nord pour réintégrer chacun leurs castes respectives, lorsqu'un marchand, assis sur son chariot sur le bord de la route, les aperçut et les accosta. Il s'appelait Dassinar ou « Dass », et il devait livrer un chargement de bière de Bor à Toran avant que les fêtes de Maesmarn n'arrivent, c'est à dire d'ici un mois. Or, il avait été molesté par des brigands – ainsi que l'attestaient les quelques ecchymoses sur son visage – qui l'avaient délesté de son or. Par conséquent, il ne pouvait se payer les gardes du corps nécessaires pour traverser le Pays Sauvage...

Reconnaissant là leur devoir, les trois héros acceptèrent de faire route avec lui... quand bien même le pauvre cheval peinant à tirer cette lourde cargaison.

Et cette aide ne fut pas des plus futiles, car 5 jours après leur départ de Ruanon, ils se firent attaquer par une bande de brigands qui les canardèrent de leurs arbalètes avant de leur tomber dessus avec leurs épées. Mais ils comprirent rapidement qu'ils avaient fait une erreur, car Héra, Chevalier du Sommerlund, Serpent Mystérieux le Seigneur Kaï et Lorelei la Sœur de l’Étoile de Cristal les défirent pour le compte, étendant deux d'entre eux et paralysant le troisième. Comprenant qu'il était perdu, le quatrième s'enfuit en courant.

Le jour suivant, alors qu'ils approchaient de la passe de Moytura, ils aperçurent un cercle de vautours volant à l'est. Intrigués, et malgré les protestations de Dass, tous trois s'enfoncèrent dans les collines pour enquêter. Et ils y découvrirent un cheval mort, entouré de vêtements et affaires diverses. Ils eurent à peine le temps d'étudier les lieux qu'un cri retentit à quelque distance de là : « Koga nart gaj ! ». C'était une voix de glock, et soudain, un homme en robe bleue déchirée déboula vers eux en hurlant à l'aide, bientôt poursuivi par pas moins de 7 soldats glocks en costume pourpre. Aussitôt sur leurs gardes, les trois héros les canardèrent à distance, de carreaux ou de sorts, avant de les affronter, arme en main. Évidemment, ils ne présentèrent pas de difficulté particulière, bien qu'au corps-à-corps, ils parvinrent à blesser le Seigneur Kaï et la magicienne.

Le nouveau venu avait les vêtements déchirés et le corps couvert de blessures en tous genres, dont une sur le bras gauche à l'aspect écœurant. Il s'appelait Faludar, et il était un mage de l’Étoile de Cristal, comme Lorelei mais d'une plus ancienne génération, jadis envoyé à Kaag, dans les Royaumes des Ténèbres, pour y effectuer une mission d'infiltration/espionnage. Hélas, il fut découvert et enfermé, puis longuement torturé par ses tortionnaires. Son calvaire avait duré plusieurs mois, jusqu'à ce qu'il parvienne à s'enfuir tout récemment. Il était parvenu à passer les monts Durncrag, mais une troupe de glocks du régiment des Tranche-Gorges l'avait suivi jusque là.

Enfin sauvé après une année entière de tortures, il devait se rendre à Toran au plus tôt pour y rencontrer les autorités de la Guilde de l’Étoile de Cristal.

Seul élément étrange : Faludar sembla surpris de voir Dassinar, mais il expliqua qu'il ne s'attendait pas à voir trois hautes autorités du Sommerlund servir de gardes du corps à un simple marchand. Mais Serpent Mystérieux et Lorelei se demandèrent si Faludar ne connaissait pas le marchand suite à son passage en territoire ennemi. Dass serait-il un espion des Maîtres des Ténèbres ? Et si c'était le cas, pourquoi Faludar le protégerait-il ?

Deux semaines passèrent, interminables avec la lenteur du chariot. Les blessures, bénignes, de Dass s'étaient résorbées, tandis que celles, plus profondes de Faludar avaient commencé à guérir – seule l'entaille de son bras gauche semblait persister malgré les soins du Seigneur Kaï qui n'y comprenait rien. Lorsqu'enfin, ils parvinrent en vue de la majestueuse cité d'Holmgard. Après une rapide fouille des chariots par les gardes à l'entrée de la ville, dont l'un d'entre eux semblait connaître Dass, le marchand les convia dans une bonne auberge-relais « Le Repos du Marchand ».

Durant les quelques heures qu'ils passèrent dans la capitale, les héros espionnèrent Faludar et Dass, en qui ils ne savaient plus trop s'ils devaient faire confiance. C'est à ce moment qu'un débat eut lieu entre les héros, Lorelei insistant pour ouvrir les tonneaux et en connaître le contenu. Mais le Seigneur Kaï préféra n'en rien faire, Héra leur apprenant qu'un tonneau ouvert l'était définitivement. De fait, leur investigation risquait de rendre la bière invendable. Avant la tombée de la nuit, le Seigneur Kaï alla interroger un guérisseur au sujet de la blessure de Faludar, mais celui-ci ne put que lui confirmer ce qu'il savait déjà : cette plaie n'était pas naturelle.

Héra se rendit au château pour faire son rapport sur les derniers évènements, suite à quoi elle reçut comme récompense un puissant destrier sur lequel elle se pavana désormais, fière de sa réussite. Pendant ce temps, le Seigneur Kaï et la magicienne espionnèrent l'air de rien Dass et Faludar, assis au comptoir de l'auberge-relais, mais rien ne trahit une éventuelle corruption. Lors, le lendemain, ils reprirent leur route à travers les collines verdoyantes du Sommerlund-nord.

Les jours s'écoulèrent encore, lorsqu'un nouvel évènement survint dans une autre auberge-relais. Au beau milieu de la nuit, des voleurs s'introduisirent dans l'écurie pour y voler des tonneaux ainsi que des caisses d'un chariot voisin. Ayant remarqué le bruit, Serpent Mystérieux descendit voir en croisant Faludar, nerveux, qui avait lui aussi entendu l'infraction. Arrivés en bas, le Seigneur Kaï somma les voleurs de stopper leur larcin. Mais comme il ne portait pas son uniforme, ils se contentèrent de lui rire au nez en dégainant leurs poignards. Un combat rapide s'engagea, au cours duquel Faludar, hystérique, les bombarda d'impulsions électriques. Lorsque le premier tomba, mort, les trois autres prirent peur et s'enfuirent en courant. Le jeune Kaï ne put s'empêcher de trouver les réactions du mage un tantinet excessives.

Puis le lendemain eut lieu leur dernier jour de route, au cours duquel ils se séparèrent. Héra et Lorelei se rendirent à Toran en avance pour soi-disant préparer la route, tandis que Serpent Mystérieux continuerait à accompagner le mage et le marchand. Hélas, trois fois hélas, la tempête se déchaîna ce jour-là, des cordes violentes tombant du ciel et détrempant la route, au point qu'il leur fallut décharger le chariot pour le désembourber, et attendre la fin de l'averse. Mais l'incident avait valu au Seigneur Kaï, qui ne s'en était pas sorti indemne, le surnom de « Serpent Boueux ».

Arrivées à Toran, et à la Guilde de l’Étoile de Cristal, elles furent accueillies par la jeune sœur Allana qui les mena auprès de Malindo, un ancien qui avait connu Faludar – que tout le monde avait cru mort depuis des mois. Elles lui racontèrent leur mésaventures et le piège qu'elles soupçonnaient. Malindo leur promit de prendre quelques mesures préventives.

Lorsque Dass, Faludar et Serpent Mystérieux arrivèrent enfin à Toran, le marchand leur donna à tous rendez-vous à l'auberge du Bras du Baron où ils fêteraient la fin de leur périple. Mais avant tout, il devait apporter la cargaison au Vieux Dragon. En attendant, les trois héros accompagnèrent Faludar à la Guilde où il fut reçu par un cercle d'anciens. Il leur raconta brièvement son aventure puis une chambre fut mise à sa disposition car il fatiguait.

L'affaire terminée, les trois héros se rendirent au Bras du Baron pour trinquer avec Dass, mais celui-ci ne s'y trouvait pas. Ils y restèrent près d'une heure à boire et deviser, mais Dass ne revenait pas de sa transaction. Alors, intrigués, ils se rendirent au Vieux Dragon, où ils découvrirent son corps mort au milieu des débris dans la ruelle près de l'arrière cour. Apparemment, quelqu'un lui avait perforé le torse à l'épée...

En étudiant la ruelle, Lorelei et Héra trouvèrent quelques petits éclats de bois contre le pavé – un tonneau avait dû tomber du chariot. En outre, ils ne baignaient pas dans une flaque de bière de Bor, mais étaient environnés d'une épaisse poudre noire. En interrogeant les membres du Vieux Dragon, dont le chef de cuisine et la Matriarche Theli, ils apprirent que Dassinar leur livrait des tonneaux de bière tous les ans, et que cette année n'était pas différente. Par contre, qui volerait des tonneaux de bière ? Hélas, cette poudre noire n'augurait rien de bon : les tonneaux n'avaient jamais contenu la moindre once d'alcool. C'est bel et bien de la poudre à canon que le convoi avait transporté depuis le sud du royaume !

La situation se précisait : Dassinar avait transporté de la poudre sans que ses motivations ne soient clairement établies. Mais quelqu'un l'avait tué et avait volé les tonneaux. Pourquoi ?

Hélas, cela ne laissait présumer que d'une chose : un tueur avait volé des tonneaux de poudre un soir de fête nationale ? Une seule conclusion vint à l'esprit des deux Héroïnes : un attentat se préparait pour ce soir même ! Mais quel objectif était visé ? La forteresse du Baron ? La tombe d'Aigle du Soleil ? La Tour de l’Étoile de Cristal ? Ou peut-être le siège d'une grosse compagnie commerciale locale ?

Prises par le temps, elles filèrent à la Guilde pour parler à Faludar – bien qu'étant lui-même suspect, celui-ci avait peut-être des choses à leur apprendre sur Dass. Mais en arrivant à la chambre du mage déchu, en compagnie d'Allana, ils constatèrent que celle-ci était vide. En filant dans les couloirs de la Guilde, ils tombèrent sur un groupe de mages prêts à aller faire la fête, dont Malindo. Mais il leur apprit que son vieil ami Faludar avait été bien affecté par son séjour en territoire ennemi, il ne l'avait plus guère reconnu durant leur entretien. Mais lorsqu'il apprit que le marchand était mort et que des tonneaux de poudre étaient entre les mains d'un assassin en cette soirée de Maesmarn, il les accompagna à la porte de l'école, où un garde leur apprit qu'il avait croisé Faludar en train de courir vers les cuisines comme un dératé.

Vers les cuisines ?

Avant de suivre cette piste, elles se rendirent à grands pas vers la porte de derrière pour voir d'autres gardes – sait-on jamais, des fois que Faludar ait quitté le bâtiment dans l'intervalle – mais elles découvrirent surtout une porte ouverte, pas de garde... et un chariot vide. Celui-là même qui avait fait le voyage depuis le sud avec des barils de poudre. L'affaire se précisait : Faludar, pour on ne sait quelle raison, avait comploté pour faire monter ces barils jusqu'à Toran, où il avait l'intention de faire exploser la Tour de la Guilde ! C'était peut-être même lui (ou un de ses sbires) qui avait tué Dassinar, ce dernier n'avait peut-être même rien eu à voir avec toute cette affaire...

Sans perdre un instant, elles descendirent aux cuisines où une forte activité régnait. En effet, la fête allait bientôt avoir lieu dans les locaux de la Tour, et le chef de cuisine se rebiffa, leur demandant de quitter les lieux au plus vite ! Mais Darios, un jeune commis séduit par les deux aventurières, leur prestance, leurs pouvoirs, etc. leur avoua qu'un mage à l'apparence peu engageante avait traversé la cuisine un peu plus tôt vers la cave en compagnie de quelques soldats. En outre, elles remarquèrent très vite qu'un soldat de la tour gardait justement l'entrée de la cave, probablement envoûté.

Après avoir assommé le chef de cuisine qui s'interposait avec un peu trop d'insistance, elles s'adressèrent au garde, qui leur demanda de quitter les lieux. Il porta la main à son épée en insistant à son tour, mais Lorelei eut un réflexe et l'enferma dans un Filet magique. Il tomba au sol, immobilisé.

Puis elles descendirent dans la cave où toutes les victuailles étaient entreposées. Mais dans le fond, sous une arche, se tenait Faludar au milieu d'un amoncellement de barils, et protégé par trois gardes. Dès qu'il les aperçut, Faludar monta sur un tonneau, une torche à la main, et s'écria : « Il est l'heure de nettoyer le Magnamund de cette soi-disant confrérie ! Ils ne peuvent pas sauver un des leurs des griffes des Maîtres des Ténèbres ? Comment peuvent-ils envisager de sauver tout le Sommerlund ? J'ai souffert des peines insurmontables pour eux ! Sont-ils venus pour moi ? Non ! Laissez-les mourir ! ». Et il lâcha la torche qui tomba directement sur un chemin de poudre.

Sans attendre une seule seconde, Héra leva son arbalète et tira sur Faludar, qui tomba de son tonneau, tandis que Lorelei tenta d'invoquer un sort puissant sur l'ensemble de leurs ennemis, en vain. Alors le combat commença. La magicienne se retrouva à combattre deux gardes pendant que Héra en combattait un seul. Le temps que le mage renégat se relève, elle avait tué son adversaire et se jetait sur la flamme qui avançait lentement pour disperser la poudre et écarter tout danger. De son côté, Lorelei déplora quelques coups d'épée, mais parvint à empêtrer dans ses Filets chacun de ses adversaires... ainsi que Faludar avant qu'il n'ait pu faire la moindre action.

Le danger écarté, Malindo et Allana arrivèrent enfin, bientôt suivi par toute une escouade de gardes. Faludar fut mis aux arrêts et la fête put enfin battre son plein. Au cours de la cérémonie qui suivit, Héra et Lorelei furent présentés à toute l'assemblée, et le doyen de l'école demanda que leurs noms soient désormais connus de tous. Puis il offrit son pendentif étoilé à la jeune novice en récompense de sa bravoure.

Hélas, le lendemain, les deux héroïnes furent convoquées par un cercle d'anciens qui souhaitèrent tout savoir de Faludar. La conclusion du concile fut que le mage renégat n'avait pas pu agir seul, et que les Maîtres des Ténèbres étaient certainement derrière ses agissements. Une expédition devrait être menée sous peu en territoire ennemi, mais ceci serait une autre histoire...

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Allez hop, on commence une petite campagne...

La Lune Sanglante se lève : Traque sous la Lune (9-juin-18)

Lorelei et Héra

Après la dernière affaire qui impliqua les aventuriers dans une histoire de complot, les mois qui suivirent furent plus calmes. A l'instar des habitants de la population sommerlundoise, Lorelei eut à nouveau l'impression de vivre dans un pays en paix, et la menace des Seigneur du Mal sembla s'être éloignée pour un temps. Hélas, la paix était un luxe que les héros du royaume ne pouvaient raisonnablement s'offrir, et une nouvelle alerte survint.

Tout commença calmement, lorsque Lorelei, un urkadag (jeudi) 1er jera de l'an 51, fut convoquée par les anciens de la Guilde de l’Étoile de Cristal. Ils lui confièrent la mission d'aller à la rencontre de Andus, un Agent de l’Étoile actuellement en route vers Toran. Apparemment, il était en possession d'informations, et il était de la plus haute importance qu'il atteigne la Guilde au plus vite. La jeune apprentie n'était guère motivée par les missions qu'elle recevait depuis ces derniers mois, et celle-ci n'était pas différente. Mais elle se fit une raison, car c'était pour elle le seul moyen de progresser dans cette caste.

Lors elle prit la route après quelques préparatifs, et, accompagnée de son chien Zipp, elle quitta le port de Toran dans le courant de la journée. Hélas, la nuit qui suivit fut des plus effrayantes. Car cette nuit-là, la Lune Sanglante s'était levée. Le visage d'Ishir était rouge et baignait le pays dans une ambiance pesante et silencieuse. On racontait que durant ces nuits, les inconscients qui osaient s'aventurer au-dehors disparaissaient à jamais. Simple superstition ? Bien qu'elle ne fit aucune mauvaise rencontre durant cette première nuit, elle eut un sommeil compliqué avec l'impression imminente d'une catastrophe à venir...

Le 1er jera, à Holmgard, Héra la jeune aspirante-chevalier s'occupait de son matériel dans la cour de la garnison, lorsqu'elle sentit quelque chose dans l'air qui ne présageait rien de bon. Les gens étaient nerveux autour d'elle, les animaux s'étaient tus et un silence étrange semblait s'imposer partout. Comprenant que la Lune Sanglante serait bientôt levée, ainsi que cela arrivait deux fois dans l'année, elle décida de partir faire une ronde dans le royaume afin de se rendre utile autant que possible. Elle ferra son cheval Epona, puis, sans trop savoir pourquoi, elle s'engagea sur la route du nord.

Le lendemain, fehdag (vendredi) 2 jera au soir, les deux aventurières s'engagèrent dans la forêt de Fehmarn, qui leur parut bien plus froide que d'habitude, Lorelei venant du nord et Héra du sud. Elles remarquèrent très vite la présence d'un grand nombre de corbeaux – ou plutôt d'une nuée de corbeaux – dont les croassements portaient sur de grandes distances. En investissant les lieux, lanternes en mains, elles finirent par se repérer l'une l'autre. Mais leurs retrouvailles furent tellement perturbées par les cris des corbeaux qu'elles décidèrent d'aller voir ce qui se passait. Et elles repérèrent rapidement un corps allongé sur le bas-côté. Horriblement mutilé, celui-ci avait de plus été à moitié dévoré par les oiseaux. Cela n'empêcha pas toutefois Lorelei de reconnaître Andus, l'homme qu'elle était chargée de retrouver....

En étudiant le corps, elles apprirent qu'il était mort depuis une demi-heure, puis remarquèrent qu'il avait été tué suite à une horrible griffure à la jambe, par laquelle il s'était pratiquement vidé de son sang. Cependant, loin d'être naturelle, ladite blessure semblait brûlée mais non cautérisée, elle portait des marques de gel en plus de dégager une odeur de pourrissement... En fouillant les affaires d'Andus, elles trouvèrent un petit livre relié dans lequel l'Agent avait écrit des pages de texte... codé.

En explorant les environs, elles remarquèrent un peu plus loin le cadavre d'un cheval mort depuis une bonne heure. Son torses avait subi une attaque si violente que ses côtes avaient pratiquement jailli de son corps. Il avait manifestement été tué par la même créature qui avait tué Andus. A proximité de celui-ci, Héra ramassa le manche ouvragé et orné de pierreries d'une dague dont la lame avait été cassée.

Lorelei et Héra se concertèrent sur la suite des évènements, puis elles décidèrent de ramener le corps d'Andus à Toran au plus vite. Elles le chargèrent sur le cheval de la guerrière, et s'engagèrent sur la route du nord. C'est à ce moment-là qu'un hurlement terrifiant déchira le silence de la nuit, et dans l'instant, la silhouette d'un énorme quadrupède apparut tout près de leur position. Très vite, un monstre aux griffes blanches fumantes et à la mâchoire tâchée de sang se jeta sur les deux aventurières. Terrifiée, Héra se figea sur place tandis que Lorelei lança un sort... que le monstre évita prestement. Puis le combat s'engagea – mais il s'avéra vite inégal, car le monstre frappait vite et fort et les aventurières ne parvenaient à l'atteindre. Alors Lorelei lui jeta un Filet qui emprisonna le monstre... mais celui-ci dégageait une telle force qu'il se libérerait en peu de temps. Avec regrets, les deux femmes abandonnèrent le corps d'Andus et grimpèrent toutes deux sur le cheval pour fuir les lieux à grand galop.

Après quelques heures de chevauchée en direction du nord, elles finirent par arriver en vue d'un campement, dont les occupants les accueillirent avec bienveillance...

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  • Grand argentier

C’est gé-nial !

Merci pour ce partage, j’adore !

Et je crois remarquer au passage le set du mobilier du magicien de chez Fenryll, si je ne m’abuse 🙂

Bon choix ! Le mien attend depuis de longues années que je me remette à peindre le kit de la maison du magicien, je ne désespère pas !

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C’est gé-nial !

Merci pour ce partage, j’adore !

À ce point ? Tant mieux alors 🙂 Et sinon, on sent bien l'univers de Loup Solitaire ? C'est une de mes principales préoccupations, j'essaie toujours de faire en sorte que mes joueurs et lecteurs retrouvent bien l'univers concerné.

Et je crois remarquer au passage le set du mobilier du magicien de chez Fenryll, si je ne m’abuse 🙂

Bon choix ! Le mien attend depuis de longues années que je me remette à peindre le kit de la maison du magicien, je ne désespère pas !

Dans la salle ronde ? C'est plutôt le vieux mobilier de Hero Quest. Par contre, il me semble bien qu'on a le kit dont tu parles, mais comme toi, il attend d'être peint depuis des éons (et avec les gosses, ça risque d'être encore très long...).

Bref, je crois que ce début de campagne a bien plu, à suivre donc...

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Ah oui exact, c'est Heroquest. La différence est ténue, je ne les pensais pas aussi proches.

Ils font la même taille, mais ils restent relativement différents - les HeroQuest sont en carton/plastique, avec un moulage assez basique, là où Fenryll propose un travail de qualité fourmillant de détails. Mais bon, il faudra que je les compare, pièces en main.

Oui, moi en tout cas, j'ai été plongé dans l'ambiance de l'univers 🙂

Tant mieux, c'est mon objectif de MJ 😁

C'est le problème quand on maîtrise plusieurs JdR de même nature. J'ai pas moins d'une petite dizaine de JdR Fantasy, alors je dois bien accentuer leurs personnalités spécifiques afin de bien les différencier dans l'esprit de mes joueurs. Sinon tout se ressemble et on perd l'intérêt de jouer dans tel ou tel univers...

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  • Grand argentier

Ils font la même taille, mais ils restent relativement différents - les HeroQuest sont en carton/plastique, avec un moulage assez basique, là où Fenryll propose un travail de qualité fourmillant de détails. Mais bon, il faudra que je les compare, pièces en main.

Oui, je me suis mal exprimé, je connais les deux, mais de loin, je l'ai pris pour celui de Fenryll. Le fait que j'ai eu le mien (en cours de peinture depuis une dizaine d'années) entre les mains il y a quelques jours a dû jouer 😇

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La Lune Sanglante se lève : Toran (29-juin-18)

Héra et Lorelei

Épuisées par leur fuite dans les bois, Lorelei, Héra et leurs animaux Zipp et Epona furent accueillis à bras ouverts par les membres de la Compagnie Marchande des Terres du Nord. Maître Haign et Dame Feira, les deux époux qui dirigeait la caravane, s'inquiétèrent de ce qui pouvait bien effrayer une Sœur de l’Étoile de Cristal et une Chevaleresse du Sommerlund, et la description du monstre inconnu, si elle captiva l'auditoire, l'effraya tout autant. Seuls Tien et Thomas, les deux garçons du couple, ne prirent pas la mesure du danger. Cependant, les guerriers embauchés pour protéger l'expédition, les « Faucons » – Malloc, Bunsel, Gurran, Faenar et Tallan – organisèrent des rondes un peu plus serrées, assurant la sécurité de tous. Ainsi rassurées, les deux aventurières s'accordèrent un repos bien mérité.

Toutefois, quelques heures plus tard, Héra s'éveilla sans trop savoir pourquoi. Elle se leva, prit une torche, et commença à se promener dans le camp désert. Il faisait toujours nuit, et un silence inquiétant régnait. Se rendant auprès des chevaux, elle découvrit avec horreur le corps de Tallan baignant dans son sang – la bête était ici ! Sans attendre un instant, elle réveilla Lorelei et se rendit à la tente de Malloc, derrière laquelle elle remarqua le second garde de faction, Faenar, mort lui aussi. L'alerte fut donnée, et tous de se préparer à un départ précipité.

Les deux cochers Kansen et Ullar accrochèrent les chevaux tandis que Maître Haign et sa famille commencèrent à charger les chariots avec les denrées les plus importantes. Héra eut à peine le temps de glisser sa chemise de maille que déjà, la silhouette du monstre apparaissait au sud de la clairière. La suite fut la preuve de la violence inouïe dont la créature était capable. En quelques seconde, elle s’abattit sur le groupe, mais la Chevaleresse du Sommerlund avait pris les devant en ordonnant au groupe de serrer les rangs. Lorelei, quant à elle, était parvenue à empêtrer le monstre dans un Filet magique. Hélas, tandis que tous le tailladaient de toutes parts, il déchira les faucons l'un après l'autre – d'abord Gurran, puis Bunsel.

Lorsque les chariots furent chargés, la famille s'enfuit aussi vite qu'ils le pouvaient. Derrière eux, Lorelei, Héra et Malloc tentaient autant que possible de retarder la bête. Mais ils avaient bien tous conscience que leurs armes étaient impuissantes. Lorsque Malloc, dans un effort ultime, frappa la bête dans les flancs, il parvint à mettre en évidence une blessure qu'Héra repéra aussitôt – celle-ci n'était pas de leur fait, et un morceau de lame dépassait. La lame d'Andus ?

Puis le chef des Faucons se fit étriper à son tour, et les deux aventurières décidèrent de prendre la fuite. La Sœur de l’Étoile de Cristal l'empêtra dans un nouveau Filet, mais il parvint à s'en dépêtrer aussitôt.

Elle se retrouvèrent seules contre l'abomination. Mais, sachant qu'elles étaient le dernier rempart entre celle-ci et les civils, elle n'avaient d'autre choix que de lui faire barrage. Héra se campa derrière son bouclier, que la bête taillada avec violence, et Lorelei lui décocha un éclair, qui sembla la faire profondément souffrir. Elle se tortilla de douleur, hurla à la lune... puis s'enfuit dans la forêt.

Figées, haletantes et couvertes de blessures, les aventurières ne comprirent pas ce qui s'était passé. Le monstre s'était enfui après avoir provoqué mort et carnage... L'éclair lui avait-il fait du mal ?

Sans trop attendre, elles récupérèrent Zipp qui s'était caché, montèrent sur Epona et se lancèrent au grand galop vers le nord. Au passage, elles rassurèrent Maître Haign et sa famille, qui leur assurèrent avoir une dette envers elles, puis elles mirent le cap vers Toran, où un rapport à la Guilde des Magiciens était urgent.

Elles parvinrent à la cité portuaire le 3 jera, après quelques heures d'une chevauchée ininterrompue, elles se rendirent à l'école de magie sans attendre. Là, elles furent reçues par le Conseiller Ayrendon, Gardien des Tomes à la Guilde, le n°2 de la hiérarchie en personne. Celui-ci apprit avec consternation la mort d'Andus, et fut incapable de traduire le journal de l'agent. Cependant, les dernières pages n'étaient pas codées – il y était fait mention d'un Monstre d'Enfer, et d'un rituel noir destiné à créer un « Dogue des Tourments » détaillé sur un parchemin. Hélas trois fois hélas, non seulement Ayrendon n'avait jamais entendu parler de Dogue des Tourments, mais il était nécessaire de retrouver ce parchemin, évoqué dans les écrits d'Andus. Il était fort probable que celui-ci avait été caché dans ses vêtements...

Aussi, dès le lendemain Kaidag 4 Jera, et avec le support d'Ayrendon, Lorelei et Héra retournèrent dans la forêt pour récupérer le cadavre de l'Agent. Le voyage se déroula sans encombres, même si l'ambiance paraissait s'être encore refroidie, avec un petit arrêt à l'auberge de Prébois. Et en effet, elles trouvèrent le parchemin caché dans sa cape. Elles furent de retour à la cité au matin du Mentdag 5 jera. Or, l'étude dudit parchemin permit à Ayrendon de faire le rapprochement avec des Démons des Glaces, des créatures aujourd'hui disparues, qui avaient été exterminés par le peuple éteint des Suukons, dont une crypte avait été découverte dans les Monts Durncrag. Il serait sans doute avisé de s'y rendre pour en apprendre un peu plus sur ce monstre errant...

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La Lune Sanglante se lève : La Crypte des Suukons (18-août-18)

Héra et Lorelei

Le voyage les occupa deux jours, au cours desquels Héra et Lorelei se reposèrent tant bien que mal de leur dernière longue nuit de voyage. Bien que la Route des Morts soit très ancienne et passablement difficile à suivre, le cheval faisait tout le travail, laissant à ses deux occupantes le loisir de se reposer tant bien que mal. L'ambiance, néanmoins, les inquiétait de plus en plus. Nul insecte n'emplissait l'air de son vrombissement. Nul animal ne se faisait voir dans les buissons. Les lieux étaient déserts et silencieux, au point que les pas lourds d'Epona semblaient assourdissants.

Dans le courant de la matinée, leur attention fut attirée par la carcasse ensanglantée d'un animal sur le bas côté, dont le corps avait été si cruellement déchiqueté qu'il était impossible de déterminer à quelle espèce il appartenait. La suite de la journée ne leur fit aucune autre surprise.

Mais durant la nuit qui suivit, Lorelei fit un étrange rêve, peut-être un cauchemar, qui la réveilla le lendemain matin, avant le lever du soleil. Le seul souvenir qu'elle en conserva fut une impression d'étouffement, d'être enterrée vivante. Cela lui laissa un sentiment étrange pour le reste de la journée, comme si cela l'avait vidée de toute énergie. Elle ne prononça pas un mot durant le petit déjeuner, au grand étonnement de sa compagne d'aventure, et demeura maussade durant le reste du trajet.

Après quelques heures de route, ils furent agressés par un énorme ours noir à l’œil fou, dont les griffes étaient couvertes de sang, et dont le torse était percé d'une cruelle blessure. Redoutant de l'affronter, elles fuirent assez vite pour le distancer, puis firent un large détour pour éviter toute confrontation.

Au soir du liodag, elles atteignirent les contreforts de la montagne qu'elles commencèrent à fouiller. L'entrée de la crypte, d'après leurs informations, devait se trouver dans les environs. Elles mirent une bonne heure, voire même deux, à explorer la zone. Hélas, entre une chevaleresse versée dans l'étiquette et l'héraldique, et une sœur de l’Étoile de Cristal aux nombreuses connaissances théoriques, aucune n'était vraiment à son aise sur le terrain, et encore moins en pleine nature ! Elles parvinrent toutefois à découvrir l'entrée de la crypte, cachée sous une épaisse végétation, dont la porte de métal semblait avoir résisté à l'épreuve du temps. Héra la fit sauter d'un coup d'épaule, et toutes deux de découvrir une petite chambre funéraire, dont le sarcophage ne contenait que quelques reste poussiéreux. En étudiant les bas-reliefs, Lorelei put rapprocher les Suukons avec une caste d'êtres légendaires, les Majdar. Mais qu'étaient-ils venus faire ici, en Sommerlund ?

Déçue de ne rien trouver de plus, Héra poussa le sarcophage, ce qui révéla un escalier s'enfonçant dans les profondeurs. Emplies d'un espoir nouveau, elles laissèrent là leurs animaux et s'y engagèrent sans plus tarder.

Le couloir sombre, dans lequel dansèrent les ombres des deux aventurières, eut un étrange effet sur Lorelei qui, de plus en plus enfoncée dans une profonde dépression, décida de faire demi-tour. Elle s'assit sur une marche de l'escalier et commença à manger une ration. Héra, quant à elle, parvint à un couloir transversal où s'élevait une lourde porte de bronze finement décorée. Autour, sur les murs, des centaines d'anciens étaient représentés, les yeux argentés, et semblaient suivre la chevaleresse du regard.

Délaissant la lourde porte, qu'elle ne parvenait à ouvrir, elle s'engagea dans un autre couloir, avant d'être bientôt rejointe par Lorelei, toujours maussade. Dans une nouvelle chambre funéraire, elles furent attaquées par un mort-vivant à l'imposant sabre à deux mains. Peu désireuses de l'affronter, elles fuirent les lieux, et remontèrent jusque dans la première chambre ! Enfin, après une durée indéterminée, elles redescendirent pour constater que le gardien était parti – probablement avait il repris sa position d'origine.

Plus loin, un autre couloir les mena à une pièce large, dont les décorations représentaient une cité immense aux décorations d'un autre monde. Ici, 6 gardiens protégeaient une porte. Lorsque les deux envoyées du Sommerlund s'approchèrent, trois d'entre eux s'activèrent et tentèrent de les tuer, mais l'épée de Héra et les sorts de Lorelei eurent tôt fait de les détruire. Les trois autres gardiens restèrent figés, ou presque, quand bien même la chevaleresse décida de les détruire l'un après l'autre sans qu'ils ne se défendent aucunement.

Finalement, Lorelei et Héra arrivèrent dans une dernière chambre funéraire, dans laquelle elles trouvèrent un corps en poussière depuis des siècles, portant une armure et tenant contre lui un arc précieux. Or, en s'emparant de l'arme, la sœur de l’Étoile de Cristal sembla éprouver des remords à dépouiller cet antique chevalier. Hélas, en poussant le couvercle du sarcophage un peu trop loin, Héra le fit tomber, ce qui cassa certaines des curieuses fioles qui parsemaient le sol de la salle... et libérant par le fait un gaz toxique. Sans prendre le temps de fouiller plus avant, les deux exploratrices quittèrent les lieux en catastrophe.

Cet arc étrange, qui semblait témoigner d'une technologie et/ou d'une matière inconnue, devait absolument être ramené à la Guilde pour être expertisé. Et tout en remontant vers la surface, Héra répondit aux scrupules de son alliée en lui proposant de ramener l'arc à la crypte sitôt vaincu le Dogue des Tourments...

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La Lune Sanglante se lève : Dernier Sang (15-sept-18)

Lorelei et Héra

Lorsque Lorelei et Héra quittèrent la crypte des Suukons, elles remarquèrent à quel point le paysage autour d'elles était rouge. L’œil d'Ishir, qui les fixait depuis les hauteurs du ciel noir, diffusait une lumière de sang qui donnait aux terres alentours un aspect de fin du monde – c'était la dernière nuit de la Lune Sanglante. Cela était-il en rapport avec le Dogue ? Serait-il encore possible de le vaincre après cette nuit particulière ?

Avec l'arc en leur possession, les deux aventurières décidèrent de prendre immédiatement la route de Toran, afin de le ramener à la Guilde et de le faire expertiser. Hélas, peu après leur départ de la vallée encaissée, elles découvrirent des traces de passage récent, et des taches de sang ici et là : le Dogue était dans les parages... Plus elles avançaient, plus elles remarquaient des traces visibles. Finalement, elles tombèrent sur une clairière au centre de laquelle gisait un véritable charnier ! Des corps démembrés, des organes arrachés et d'effroyables quantités de sang leur firent comprendre que le monstre s'était servi pendant qu'elles exploraient la crypte. En outre, un drapeau du Sommerlund émergeait de cet écœurant amoncellement. Ni la magicienne ni la chevaleresse ne comprit ce que cette patrouille était venu faire ici, dans ces terres sauvages loin de toute civilisation. Autant par respect pour les morts que par appréhensions personnelles, elles décidèrent de les laisser où ils étaient sans y toucher et de reprendre la route sans délai.

Hélas, peu après, elles finirent par tomber dans une embuscade que leur avait tendu le démon, lorsqu'elles entendirent son hurlement résonner à quelques mètres seulement derrières elles... Échangeant des regards effrayés, elles comprirent qu'elles ne pourraient probablement jamais atteindre Toran. Car désormais, c'était elles que la bête traquait... Sans plus attendre, Lorelei lança un sort de Filet sur la créature, leur permettant de fuir au grand galop. Hélas, elles l'avaient déjà vu se libérer d'un tel sort quelques jours plus tôt, et savaient qu'il ne resterait pas empêtré très longtemps. Et en effet, après quelques minutes, le hurlement de la bête se fit à nouveau entendre. En désespoir de cause, elles essayèrent de manipuler l'arc trouvé dans la crypte, mais sans flèche, celui-ci s'avéra inutile...

Alors elles décidèrent de se séparer. La chevaleresse aida la magicienne à grimper dans un arbre où elle serait – à priori – en sécurité, puis elle-même sauta sur son fier destrier pour fuir à toute vitesse, toujours en direction de Toran. Lorsque le Dogue parut à l'horizon, la sœur de l’Étoile de Cristal lui décocha un éclair qui le fit crier de douleur, mais l'animal fut très vite de nouveau sur ses pattes pour prendre Héra en chasse à toute vitesse. En quelques instants, la magicienne se retrouva seule (presque seule, si l'on prend en compte son chien caché dans un fourré tout proche), à s'interroger sur les options qui s'offraient à elle.

Héra filait à toute vitesse, l'arc en bandoulière, espérant rejoindre Toran en quelques heures si elle poussait son cheval suffisamment fort. A un moment, elle sut qu'elle était prise en chasse par le chien de l'enfer mais, débarrassé du poids de Lorelei, Epona pouvait galoper à toute vitesse, aussi parvinrent-elles à distancer la bête... qui finit par abandonner, avant de revenir sur ses pas.

De son côté, Lorelei repensa au charnier, ne comprenant toujours pas ce que cette patrouille était venue faire là. Comme elle ne sentait plus la présence du monstre dans les parages, elle quitta son perchoir et tenta de retrouver la clairière ensanglantée. Elle y parvint au bout d'un petit moment en trébuchant sur les corps. Hélas, elle entendit bientôt le pas lourd de la bête qui était revenu pour elle, guidé par son odorat exceptionnel. Et bientôt, elle sentit presque le souffle rauque et brûlant de la bête s'approcher d'elle. Elle fut prise de panique et tenta de se cacher dans les cadavres, mais c'était peine perdue. Le monstre la retrouva facilement, et ne fit d'elle qu'une bouchée...

Après avoir chevauché toute la nuit, Héra se demanda si elle n'avait pas fait une erreur en laissant Lorelei derrière elle. La bête était partie et manifestement se trouvait loin de là. Alors la chevaleresse fit demi-tour et partit en quête de son amie. Après quelques heures de route, elle finit par revenir là où elle l'avait laissée, mais l'arbre était inoccupé. Elle continua à explorer les environs et finit par retrouver la clairière rouge, où elle retrouva avec tristesse le corps de son amie. La mort dans l'âme, elle la récupéra et la hissa sur la croupe de son cheval – et où était passé le chien de Lorelei ?

Enfin, elle reprit la route vers Toran. Et alors que les kilomètres défilaient et que le jour déclinait, elle finit peu à peu par comprendre qu'elle avait certainement fait une erreur en faisant demi-tour, car il devint très vite évident qu'elle n'était plus seule. En effet, des bruits ici et là lui firent comprendre qu'elle était prise en chasse. Et c'est sans surprise qu'elle vit apparaître le monstre sur son chemin, dès lors que la nuit tomba. L'innommable créature semblait plus vive et plus grosse qu'à leur précédente rencontre. Les étranges cristaux bleus avaient poussé et émettaient à présent une inquiétante lueur bleutée. Bien sûr, la chevaleresse tenta de se défendre tant bien que mal contre les violents assauts de la bête, mais celle-ci abattait ses défenses sans mal, et c'est sans mal qu'elle lui déchira les entrailles, malgré l'immense volonté de la guerrière...

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Tant de mets, tant de larmes...

Mordrum et Faucon Errant, maîtrisé par Chrysalid (18/1/2)

Jera 51 PL

Le temps était clément, et le soleil envahissait peu à peu les contrées du Magnamund Septentrional. Dans les terres libres de Talestria, comme partout ailleurs, le monde avait repris vie tandis que le printemps s'était étendu sur les plaines et les collines. Du moins, presque partout.

C'était au soir d'Ishdag, le 17e jour du mois de Jera, dans le petit village d'Urtin. Ici, sur la frontière occidentale de Talestria, il n'était pas rare de croiser des nains Drodarin, originaires du royaume voisin de Bor. Et ce soir n'était pas différent. En effet, dans la grand'salle de l'auberge Chez Jekal, un nain mettait l'ambiance. À l'image de ses compatriotes, celui-ci parlait fort, réclamait qu'on remplisse sa chope en permanence, et il n'hésitait pas à chanter et à rire tout seul. Et curieusement, cela ne semblait pas déranger les autochtones de passage.

Depuis le fond de la salle, assis dans un coin d'ombre, un homme vêtu de la cape verte des Seigneurs Kaï observait la scène sans mot dire. La présence de ce nain ne l'avait nullement choqué, si ce n'était par ses manières. Par contre, il avait été surpris de voir son arme : le drodarin portait un fusil de Bor, le genre d'objet que l'on ne trouvait qu'entre les mains des Artilleurs Nains, des individus fort prisés comme soldats ou mercenaires, et qui savaient généralement bien vendre leurs services.

À un moment, un homme en armure portant les armoiries du territoire, une chèvre blanche sur une étoffe rouge, se présenta dans l'auberge et remarqua aussitôt le nain. A la grande surprise du Seigneur Kaï, le chevalier invita l'Artilleur à un grand repas qui était donné au manoir de Dame Aleris, seigneuresse de ces terres. L'échange ne manqua pas de faire rire le gardien du Sommerlund, au cours duquel il apprit le nom du Drodarin. Celui-ci affirma fièrement s'appeler Mordrum Dur-de-la-Choppe, et il accepta évidemment l'invitation.

La présence de ce chevalier à l'étoffe rouge au milieu de la salle de la petite auberge mit en évidence quelque chose que le Seigneur Kaï n'avait pas remarqué tout de suite : les paysans alentours avaient tous le teint grisâtre, les traits tirés et le visage marqué par une morosité presque palpable. Pauvreté ? Dépression post-hivernale ? Maladie peut-être ? Ou simplement l'effet d'un appauvrissement de plus en plus lourd que les seigneurs faisaient peser sur leurs sujet ? Un fléau qui ne pouvait hélas pas être vaincu par les armes ou la diplomatie...

Puis, très vite, le Seigneur Kaï se leva car il estimait avoir passé assez de temps en ces lieux, et quitta l'auberge. Il fut très vite rattrapé par le chevalier qui avait reconnu sa cape verte, qui lui fit la même invitation. Faucon Errant, tel était som nom, accepta, bien qu'il ne sut pas trop pourquoi.

Le soir même, Mordrum et Faucon Errant se retrouvèrent dans la grande salle du banquet de Dame Aleris, une jeune femme à la blonde chevelure et au regard chargé d'arrogance, qui siégeait en bout de table, surplombée par un immense tableau d'elle-même.

Les invités, des nobles au visage enfarinés, semblaient venir des localités alentours. Ayant revêtu leurs plus beaux atours afin de s'impressionner mutuellement, ceux-ci passèrent la soirée à échanger d'affligeantes banalités, tenant parfois des propos méprisants envers les paysans grâce auxquels ils vivaient. Evidemment, cela mit le nain hors de lui. Incapable de tenir sa langue, il invectiva publiquement l'auteur de ces insultes au points que le silence s'installa dans la salle. C'est Dame Aleris qui mit fin à la querelle, assurant que nul ne voulait offenser ainsi le Nain. Le seul qui ne semblait pas de cet avis était Faucon Errant lui-même. En effet, le Seigneur Kaï, au-delà de sa réserve habituelle, semblait se gausser des manières et de l'hygiène du Drodarin, au point qu'il ne cessait de l'appeler Merdum Poque-du-Derche. En retour, le nain le baptisa Pigeon Pédant, et une querelle incessante sembla s'installer entre eux.

Bien entendu, les conversations revinrent à la normale suite à l'intervention de l'hôtesse des lieux.

Quoi qu'il en soit, s'il avait mangé un peu de viande et beaucoup de pommes-de-terre, cet échange lui avait littéralement coupé l'appétit. Curieusement, le Seigneur Kaï ne toucha que peu aux plats, préférant se nourir de graines que profiter du fastueux repas qui s'offrait à lui.

La soirée se poursuivit, entre les conversations vides de sens des nobles réunis et les questions dont ils pressaient les deux étrangers à la moindre occasion. Finalement, au milieu de la nuit, certaines personnes allèrent se coucher. Des serviteurs vinrent même indiquer à Mordrum et à Faucon Errant que leurs chambres les attendaient ─ à leur grande surprise d'ailleurs, car aucun d'entre eux ne s'attendait à dormir ici. Par contre, le nain refusa et préféra retourner à l'auberge, emportant avec lui une épaule de veau qu'il donna à Jekal pour ses clients.

Quant à lui, le Seigneur Kaï profita de l'invitation et alla se coucher dans la chambre à l'étage qui avait été mise à sa disposition.

La nuit qui suivit, par contre, ne fut pas de tout repos. En effet, ils furent saisis de terribles cauchemars, revivant la scène du banquet au travers d'un étrange voile de brume. Mais cette fois-ci, les invités étaient des monstres aux crocs acérés, et le tableau de la Dame était peint avec du sang. En outre, les plats étaient remplis de membres et d'organes humains... Tous deux s'éveillèrent en nage, tremblant sous l'effet de ces visions d'horreur. Sans attendre, ils rassemblèrent leurs affaires et quitta les lieux. De son côté, le nain croisa un paysan tirant son cheval, mais l'animal paniqua à l'approche de Mordrum... plus loin, divers animaux s'enfuirent à son approche, hurlant de terreur. Inquiet, le nain essaya de voir son reflet dans l'eau d'une auge, mais il n'y remarqua rien de notable. Faucon Errant le rejoignit à cet instant, et ils constatèrent qu'ils avaient fait le même cauchemar. Pire encore, celui-ci semblait avoir eu un effet sur eux, car les animaux les fuyaient ! Mais... cela faisait-il la même chose aux humains ? Ils se rendirent Chez Jekal où ils demandèrent à l'aubergiste s'il se sentait mal en leur présence. Mais celui-ci, s'il tenta de n'en rien laisser paraître, se trouva bel et bien mal à l'aise en leur présente. Le nain ne remarqua rien, mais le Seigneur Kaï ne fut pas dupe. Il attrapa Jekal par le col et le plaqua contre une table en réitérant la question, hurlant pour bien se faire comprendre : pourquoi avait-il peur d'eux ? Mais cette réaction le fit paniquer et crier de terreur qu'il l'ignorait lui-même. Il répéta par trois fois qu'il ne savait pas quoi leur répondre ; surpris lui-même par une telle réaction, Mordrum dégaina son fusil et le colla sous le menton du sommerlundois, qui ne se démonta pas. Il voulait savoir pourquoi Jekal avait peur d'eux. Il lui fallut quelques instants pour réaliser que l'aubergiste ne mentait pas, il ignorait réellement pourquoi il avait peur d'eux. Alors il le lâcha et quitta l'auberge.

Ils discutèrent longuement de ce qui leur était arrivé, et arrivèrent à la conclusion que, pour une raison ou une autre, ils avaient été maudits. Une malédiction pesait sur eux, qui avait un effet sur leur entourage. Il n'y avait là qu'une seule chose à faire : retourner au Manoir de Dame Aleris.

Les gardes, qui les reconnurent, les laissèrent entrer dans la cour du bâtiment, qu'ils purent alors observer à loisir. Outre le fournil à la disposition des paysans, ils remarquèrent une chapelle d'Ishir, accolée au Manoir. Mais ils furent saisi d'effroi en réalisant que malgré tous leurs efforts, ils ne pouvaient entrer dans son enceinte ! Alors ils toquèrent, et c'est un prêtre appelé Cham qui se présenta à eux. Comme Mordrum lui raconta directement ce qui leur arrivait, Cham accepta de leur parler et les emmena se promener dans les environs, loin des oreilles indiscrètes. Là, il leur raconta comment Dame Aléris, depuis bien des années, était devenue... différente. Quelque chose l'avait transformée. Depuis, elle faisait enlever les enfants du village et des environs, et nul ne les revoyait jamais. A ces mots, Mordrum, jusque là inquiet, se mortifia. Elle faisait enlever des enfants... pour en faire quoi ? Les images de son cauchemar remontèrent et il ne put s'empêcher d'avoir des visions cannibales. Horrifié, il lui demanda pourquoi les prêtres de sa chapelle n'avaient rien fait. Il exigea des explications. Mais Cham lui raconta que, bien des années plus tôt, les prêtres de la chapelle avait agi, bien décidé à brûler cette sorcière infanticide... mais le bûcher n'avait jamais pris. Le feu avait obstinément refusé de s'allumer ! Or, le prêtre responsable d'alors avait été assailli d'une vision, Talestria en ruines, des morts partout, des corbeaux dévorant les cadavres, etc. Il avait compris que si du mal devait être fait à Dame Aleris, les conséquences sur toute la nation pourraient être catastrophiques ! Alors les prêtres avait juré de ne jamais attenter à la sécurité de la Dame, protégeant par le fait la sécurité du royaume. Que valaient quelques vies contre toute une nation ? Cet échange mit le nain dans une colère noire, mais il voulut en savoir plus. Et apprit que Dame Aleris avait changé après que son époux lui eut offert un immense tableau d'elle-même.

Or, ce tableau se trouvait dans la salle de banquets...

Après avoir pris congé du prêtre d'Ishir, ils discutèrent de la marche à suivre. Il fut question de tuer Aleris malgré la prophétie annoncée, mais l'idée du tableau restait une option valable. En espérant que le tableau soit effectivement responsable dela maléfiction. Mais avant cela, ils s'arrêtèrent quelques instants dans la cour, s'asseyant dans un coin pour réfléchir. Faucon Errant en profita pour méditer. Il réalisa alors qu'il ne ressentait plus la présence de Kaï à ses côtés...

Très vite, les deux compères de fortune entrèrentdans le Manoir. Les gardes, qui les avaient déjà vu la veille, les laissèrent entrer. Ils montèrent à l'étage, jusque dans la salle des banquets que le cuisinier et ses commis étaient encore en train de ranger.

Et le tableau était là, surplombant toute la salle de son immensité. Or, ils eurent tout loisir de l'étudier, et constatèrent que la Dame y était représentée entourée d'archétypes de personnages, pauvres, riches, etc. Elle-même semblait respirer le bonheur et la générosité. Tout l'inverse de ce qu'elle était la veille, en somme. Ils repérèrent aussi la signature de son auteur : Noskel 4971. 4971... PL ? Ce tableau avait 3 ans ? Et qui était ce Noskel qui peignait des tableaux maudits ?

Après avoir attendu que la salle se vide des commis, ils versèrent de l'huile sur la toile et l'embrasèrent sans tarder. Enfin, ils s'enfuirent par un petit salon. Mais le feu s'embrasa très vite et l'alerte fut donnée. Il fallut échanger quelques coups avec un garde mais la fuite par une fenêtre leur fut salutaire.

Plus loin, dans les champs alentours, ils assistèrent à l'embrasement de tout le Manoir. Lorsque la voix de la Dame Aleris commença à hurler et que sa silhouette apparut à une fenêtre du dernier étage, Mordrum revint en courant. Il put seulement entendre dans ses paroles "Qu'ai-je fait ?" répété à maintes reprises, puis elle sauta dans le vide.

Le Seigneur Kaï et l'Artilleur de Bor ne pouvaient plus rien faire, ils quittèrent donc les lieux au plus vite.

Par la suite, ils réalisèrent que la malédiction avait bel et bien été levée. Mais à quel prix ? Le destin de Talestria devait-il sombrer à l'image de la prophétie ?...

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Ne noyez pas mon cognac ! - adapté depuis un scénario pour Warhammer issu du Casus Belli (v1) #88

Mordrum, maîtrisé par Chrysalid (1/2/2)

 

Jera, 51 PL

Au lendemain de sa dernière aventure, le nain Mordrum Dur-de-la-Choppe avait quitté le Seigneur Kaï – avec un certain soulagement, il fallait avouer – sans pour autant réussir à se débarrasser des images traumatisantes de son séjour à Urtin. Il passa ainsi plusieurs jours à l'arrière des chariots de paysans qui acceptèrent de l'emmener avec eux. Et peu à peu, il approcha des Tentarias, cette immense faille qui séparait le continent en deux parties.

Gloave, Kadorp, Ilna... les villages s'enchaînaient sans que le nain se demande véritablement où il se rendait. Puis un jour, il fut sorti de sa torpeur par des cris provenant des bois tout proches. "À l'aide !" criait-on. Aussitôt, Mordrum demanda à son chauffeur de s'arrêter. Le paysan tira les rênes et se tourna vers son passager, lui expliquant qu'il ne pouvait trop attendre. De plus, il lui déconseilla de se rendre dans ces bois car l'aubergiste à Ilna avait évoqué la présence de brigands dans les environs. En effet, le nain se souvint d'avoir entendu cela la veille. Mais cela importait peu, il devait savoir qui appelait ainsi. Il descendit du chariot et s'enfonça dans les bois, le fusil chargé. Il tomba alors sur un homme attaché à un arbre. Bienportant, celui-ci avait les vêtements abîmés et il semblait avoir subi quelque agression. En voyant le nain approcher, l'inconnu le supplia de le libérer, car il avait été attaqué par des maladrins qui l'avaient dépouillé jusqu'au dernier sou. Comprenant qu'il ne risquait pas grand chose avec ce personnage, Mordrum le libéra d'un coup de hache et le ramena jusqu'à la route, où tous deux grimpèrent à bord du chariot. L'inconnu s'appelait Grotius et il était drapier à Garthen. Hélas, il n'avait plus le moindre argent sur lui, et en appela à la pitié du nain pour l'aider à rejoindre la capitale de Talestria, où il pourrait le rembourser jusqu'à la dernière pièce, et même plus encore.

Le soir-même, les voyageurs arrivèrent à Porila, situé sur les rives du détroit du même nom, dans le prolongement de la rivière Swarle. Là, dans une auberge de moyenne tenue, Mordrum eut bien du mal à payer repas et chambre pour deux personnes, mais l'idée d'une récompense substancielle suffit à le faire plier.

Dans les jours qui suivirent, ils passèrent par Ramsdor, qui leur permit de passer sur l'autre rive, puis par Hengharn, Harzan, Lohsor et enfin Garthen, grande ville de pierre entourée par les détroits d'Astra et d'Edye, qu'ils atteignirent au soir du kaidag. Cet endroit regorgrait de populace et de commerces. Les mouettes volaient au-dessus des toîts et les marins allaient et venaient en tous sens. À la surprise du nain, Grotius l'emmena à l'auberge du Lion Borgne où il le présenta au patron, un certain Rijn Van Aarpen, au physique maigre et à la barbe drue. À sa grande surprise, celui-ci lui donna les clés de sa meilleure chambre où il pourrait se reposer de ce long trajet.

Après une nuit irréprochable, Mordrum eut enfin le loisir de rencontrer le 'vrai' Grotius. Vêtu d'une riche robe bleue rehaussée de broderies de fil d'or, le riche négociant venait rembourser le nain de toute ses dettes du trajet, plus une allonge de 2 lunes. En outre, le marchand proposa à l'artilleur une nouvelle mission, si celui-ci souhaitait gagner un peu d'argent. Il s'agissait de retrouver l'un de ses amis, un magicien du nom de Carlsen, qui semblait avoir disparu depuis quelques jours. Ainsi armé de trois adresses, le nain commença à arpenter la ville en long et en large à la recherche de ce magicien. De prime abord, il alla voir à son adresse où il fut accueilli avec agressivité par une logeuse alcoolique qui lui répondit que non, elle n'avait pas vu Grotius depuis près de 2 semaines et qu'elle en avait marre que tout le monde vienne l'interroger à ce sujet. Pensant qu'il ne pourrait rien apprendre de plus, il se dirigea vers l'académie de magie où il rencontra un sous-secrétaire adjoint tout aussi désagréable que la logeuse. Celui-ci lui confirma que Carlsen avait disparu et lui apprit en outre qu'il avait deux ans d'impayés de cotisation. Cette remarque surprit Mordrum qui ne comprenait pas le concept de "cotisation", une taxe qui semblait consister à faire payer du vide.Ceci dit, le sous-secrétaire lui apprit aussi que Carlsen n'était nullement magicien mais herboriste, ce qui était sensiblement différent. Hélas, il ignorait où se trouvait le disparu.

A l'auberge des Loups de Mer, un bouge infâme regorgeant des pires ivrognes de la ville, la subtilité naturelle du nain faillit provoquer une bagarre de taverne mais il parvint à éviter les blessures inutiles en y mettant un terme rapidement. Hélas, entre les injures et les blagues grasses, il comprit que personne ne pouvait le renseigner sur l'emplacement actuel de l'herboriste.

De retour à la guilde de magie, il insista assez pour que le sous-secrétaire évoque le seul ami de Carlsen dont il avait connaissance, un certain Varkaï, mage à la réputation douteuse et à l'accent prononcé. Mais cette nouvelle rencontre se révéla moins infructueuse que les précédentes. D'une part, le fameux Varkaï était plutôt sympathique et sembla réellement attristé d'apprendre la disparition de son ami, et d'autre part il n'était pas véritablement mage mais plutôt voyant. Et cette capacité lui permit d'interroger sa boule de cristal pour tenter de localiser Carlsen. Il vit alors comment l'herboriste avait été enlevé par des hommes quelques jours plus tôt, qui l'avaient séquestré dans les sous-sols de ce qui semblait être une taverne. En constatant ce don de voyange, le nain se dit qu'il pourrait peut-être en avoir besoin pour une autre affaire...

Alors il retourna à son adresse, où il demanda à sa logeuse de lui laisser accès à l'appartement de Carlsen. Il y passa toute l'après-midi à la recherche de la moindre information qui pourrait l'aider. Finalement, après avoir passé des heures entières à fouiller ses bocaux, ses papiers et ses affaires personnelles, il finit par repérer une mention griffonnée au coin d'une feuille, où il était question d'une affaire avec l'auberge du Naufragé Heureux...

Le soir-même, Mordrum avait trouvé l'auberge en question. Entourée de bâtiments, elle donnait directement sur la rivière Trusk, ce qui pouvait donner des idées au nain. La nuit était bien avancée, il y entra et mangea, but et but encore. Les heures passant, la clientèle se fit de plus en plus rare. Enfin, au beau milieu de la nuit, le nain entama avec le patron une discussion au cours de laquelle il vanta ses mérites de mercenaires capable de remplir toutes sortes de tâches contre monnaie sonnante et trébuchante, comme par exemple attraper des mauvais payeurs, accomplir des missions de confiance ou encore enfermer des fripouilles dans les caves, etc. Sans rien répondre, ledit patron se détourna et retourna à son comptoir, aussitôt suivi par le nain qui mit la main sur son fusil. L'aubergiste fit un signe à un homme attablé au fond, qui se leva d'un bond en dégainant son épée. Presque sans se retourner, Mordrum l'abbattit et revint vers l'aubergiste, paniqué. Celui-ci alors lui avoua avoir enfermé Carlsen dans la cave, puis il s'enfuit.

Les sous-sols humides du Naufragé Heureux n'étaient pas bien grands, et l'artilleur dut tirer sur un second garde – qui avoua ne pas être assez payé pour risquer la mort dans un tel travail. Blessé à l'épaule, celui-ci s'enfuit à son tour. Et c'est là que reposait Carlsen, enfermé dans une salle humide avec pour seule source de lumière une petite fenêtre horizontale trop haute pour être atteindre. Ensemble, tous deux quittèrent les lieux sans être inquiétés le moins du monde.

Le lendemain, liodag le 27e jour du mois, un conseil se tint à l'auberge du Lion Borgne entre Grotius, Van Aarpen et Carlsen, auquel fut convié Mordrum. Les trois compères avouèrent au nain qu'ils étaient sur un projet d'importance : il s'agissait de récupérer un trésor contenu au fond d'un navire qui avait coulé à quelque distance de Garthen. Hélas, leurs concurrents se trouvaient déjà sur place depuis plusieurs jours, aussi n'avaient-ils pas de temps à perdre. Et le nain fut consterné lorsqu'ils lui demandèrent de plonger ! Oui, il était le seul homme sur lequel ils avaient pu mettre la main dans un temps aussi court – si seulement Grotius n'était pas tombé dans une embuscade... Mordrum, qui n'aimait pas l'eau, refusa tout net. Il refusa d'autant plus qu'ils lui proposèrent 5% du trésor récupéré. Il parvint à négocier 1%. Finalement, lorsqu'il comprit que nul membre de l'équipage ne descendrait avec lui et qu'il serait seul à faire la descente, il réussit à négocier 15%.

Un navire fut affrêté et tout le monde partit vers l'horizon. Le lendemain dans la journée, ils arrivèrent en vue du bateau des concurrents. Carlsen s'esclaffa en constatant que ceux-ci utilisaient une cloche pour faire descendre leurs récupérateurs. Lui, en bon herboriste, donna à Mordrum un peu de sabito, une plante sêchée et réduite en poudre qui, une fois ingérée sous la forme de pilule bleue, lui permettrait de respirer sous l'eau. C'est à ce moment-là que le nain choisit de leur avouer, avec un immense sourire, qu'il ne savait pas nager. Le capitaine Van Aarpen le traita de marin d'eau douce et vint l'équiper de gueuses de plomb, des pièces de métail dont il se séparerait lorsqu'il devrait remonter. Dans l'intervalle, Grotius avait étudié leurs concurrents, et réalisé que ceux-ci venaient seulement de commencer leur récupération malgré leur avance – il était fort probable qu'ils aient passé quelques jours à localiser l'épave.

Puis le nain plongea, se concentrant sur ses 15%, seule et unique raison de sa descente. Il vit le navire brisé au fond de l'eau. La cloche des plongeurs s'était posée sur la moitié arrière. Le nain approcha de la brèche et vit de nombreux tonneaux et tout autant de caisses entassées. Et un plongeur vint en récupérer une et la remonta jusqu'à sa cloche de métal. Avec un sourire, Mordrum alla couper la corde afin qu'ils soient coincés au fond, puis il se rendit dans la soute à son tour pour attacher des bouées de liège aux tonneaux et en faire remonter autant que possible. Il dut affronter un calamar qui y avait élu domicile, mais celui-ci, dès sa première blessure, éjecta un nuage d'encre opaque et profita de la confusion du nain pour disparaître.

La voie était libre désormais, le nain récupéra alors le maximum de tonneaux et de caisses qu'il put, avant de retourner auprès de la cloche de métal pour aider ses occupants à rattacher leur corde ; après tout, il ne leur voulait aucun mal. Il voulait juste les caisses.

Lorsqu'il remonta, il constata que les deux navires s'était considérablement rapprochés. Il eut juste le temps de grimper à bord lorsque les deux bâtiment s'entrechoquèrent, et les marins des deux camps se jettèrent violemment l'un sur l'autre, sabre au clair ! De son côté, le nain dut abbattre un adversaire qui se jettait sur lui avant de s'enfuir dans les coursives, mais il finit par recevoir une blessure qui lui fit perdre conscience pour le compte...

Lorsqu'il revint à lui, le combat était terminé. Carlsen venait de lui administrer un peu de laumspur pour le remettre sur pied; Il lui apprit que les hostilités avaient pris fin lorsque les responsables des deux camps avaient décidé de négocier plutôt que de s'entretuer. Et en effet, Grotius se trouvait actuellement sur le bâtiment adverse, conversant tranquillement avec le capitaire nain.

C'est à ce moment que Mordrum apprit l'impensable : toutes les caisses et tonneaux ne contenaient que des alcools, vins et autres spiritueux en tous genres... mais qu'allait-il faire, lui qui voyageait, des caisses et tonneaux qu'il avait gagné dans l'entreprise ? Avec colère, il fit comprendre à ses employeurs qu'il exigeait la valeur de cet alcool en pièces sonnantes et trébuchantes, et rien d'autre ! Il réclama 1 lunes pour son travail ! Fut-il entendu ? Ses revendications furent-elles respectées? Cela est une autre histoire...

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Le Chevalier Maudit

Chat Silencieux et Tobiah (8-fév-2)

 

Ansus, 5 PL

Alors que l'été prenait fin dans le royaume de Sommerlund, le Seigneur Kaï Chat Silencieux, jeune novice du fameux Monastère, arrivait aux frontières de la petite ville de Chamblay, dans les vastes prairies des Marches du Sud. Alentours, des champs de blé s'étendaient à perte de vue.

Peu avant midi, il parvint à l'auberge de la Choppe qui Flotte où il rencontra son contact, un riche notable appartenant à la famille de Chamblay qui possédait ces terres. L'homme lui raconta que depuis peu, les paysans qui s'occupaient des champs à l'ouest avaient repéré quelques glocks errants. Il n'y en avait jamais plus de 2 ou 3 ensemble, mais leurs apparitions répétées avaient tendance à les rendre nerveux – outre le fait qu'une ingérence des Maître des Ténèbres dans une région aussi centrale était passablement inquiétante. Quoiqu'il en soit, il fallait enquêter, et agir. D'après les premières observations, il devaient s'être établis aux alentours du Pic de la Haute Tour.

Lorsque le Seigneur de Chamblay le quitta, le jeune Seigneur Kaï fut abordé par un homme étrange, portant une robe longue à la façon des magiciens, mais il ne ressemblait en rien aux membres de la Confrérie de l'Étoile de Cristal. Celui-ci se présenta sous le nom de Tobiah, Magicien du Dessi en voyage actuellement dans le Sommerlund. Que faisait-il dans la région, si loin de chez lui ? La seule chose qu'il avoua est que c'est son intuition qui l'avait poussé à venir se présenter à lui afin de lui apporter son aide. De prime abord, Chat Silencieux le dévisagea sans rien répondre. Le nouveau venu avait les traits d'une grande élégance, le teint mat, et ses longs cheveux noirs lui donnaient un air sombre qui ne devaient sans doute pas laisser les dames indifférentes. Lorsqu'enfin il prit la parole, ce fut pour lui demander quelle était son expérience du terrain, mais celle-ci était quasiment nulle. Tobiah lui avoua même être plus versé dans les Arts Anciens de la Prophétie plutôt que dans ceux du combat. Le jeune Seigneur Kaï accepta que celui-ci l'accompagne, pour peu qu'il reste prudent. Car affronter des glocks tout en protégeant un jeune sans expérience pourrait s'avérer plus dangereux que providentiel. Lorsque Chat Silencieux prononça le mot "jeune", Tobiah lui annonça qu'il avait en réalité 72 ans. Surpris, son interlocuteur se souvint que les Magiciens du Dessi étaient les descendants des Mages Anciens, et que la magie coulait dans leurs veines à l'état presque brut. Aussi leur anatomie s'en trouvait-elle affecté, de même que leur vieillissement. En outre, Tobiah avait l'intuition qu'il serait plus qu'utile pour cette mission.

Après avoir pris un repas aux frais du Seigneur de Chamblay, les deux compagnons quittèrent la ville en traversant les champs à l'ouest. Ils marchèrent longuement à travers bois, longeant une vaste zone de tumulus témoignant d'une ancienne bataille, jusqu'à ce que les collines ralentissent leur marche, puis les sentiers rocailleux qui menaient vers les hauteurs montagneuses.

Peu à peu, le ciel s'était chargé de lourds nuages noirs, et une tempête semblait même s'approcher depuis l'autre versant. Puis le vent se manifesta, puis la pluis commença à tomber. Et à mesure que le soir progressait, le temps se faisait plus violent, au point même que la pluie fit place à la grèle. Déçus de devoir s'arrêter si près du but, les deux compères se réfugièrent dans une anfractuosité trouvée au hasard, et durent même s'enfoncer dans l'ombre alors que le vent et la grèle envahissaient de plus en plus la caverne.

Puis le destin sembla s'en mêler, car ils arrivèrent au fond de la grotte, qui n'était autre... qu'une porte de pierre. Aucun motif ne la couvrait, ni aucune mention permettant de savoir à quoi ils avaient à faire, mais il s'agissait de toute évidence d'une lourde porte de pierre fabriquée de main d'homme dans un lointain passé.

Ils la poussèrent ensemble et accédèrent à une salle avec trois portes, tout aussi manufacturées que l'entrée, mais ne portant toujours aucune mention ni moindre bas-relief.

Puis un violent coup de tonnerre fit vibrer toute la montagne au point que les 3 portes de pierre se fracassèrent au sol. A peine remis de leur surprise, les deux explorateurs virent une nuée de rats s'échapper des profondeurs du couloir central pour fuir par l'entrée – à part quatre rats plus gros qui décidèrent de s'attaquer aux deux intrus. À leur grande surprise, le Seigneur Kaï ne réussit à tuer qu'une seul de son épée tandis que son compère du Dessi en tua 3 avec son bâton.

Le couloir de gauche les mena à un caveau occupé par un unique sarcophage. Mais à leur grande surprise, son occupant se leva en un grincement et vint agresser les intrus. Chat Silencieux se vit obligé de le réduire au silence éternel avec sa fidèle épée.

Le couloir de gauche donna sur une salle occupée par un coffre unique, qui s'avéra piégé. Malgré ses précautions, Chat Silencieux ne put éviter qu'une aiguille ne vienne se planter dans sa chair. Fort heureusement, le poison, si poison il y avait eu, s'avéra inactif. Depuis combien de temps cette installation existait-elle ? Le coffre renfermait quelques richesses dont les aventuriers s'emparèrent.

Finalement, ils se rendirent dans le couloir central qui les mena à une pièce un peu plus grande comportant des tables et des instruments en tous genres qu'ils ne purent identifier, ainsi qu'une corde tombant du plafond. C'est alors que 3 glocks firent leur apparition ! Aussitôt, Chat Silencieux vint faire rempart de son corps pour protéger le Magicien, alors même que celui-ci sortait son arc pour lui prêter main forte. Le combat fut bref, et l'échange de coups tapissa les murs de sang. Un glock tomba sous les coups des deux explorateurs, puis un second. Lorsque le 3e rendit l'âme à son tour, l'épée à travers le gosier, le Seigneur Kaï dut déplorer de nombreuses blessures, et il se serait volontiers soigné s'il avait choisi la Discipline appropriée.

Dans la salle suivante, ils durent affronter une énorme araignée qui en avait envahi tout l'espace de ses toiles. Étonnamment, le Seigneur Kaï réussit à la tuer d'un coup d'un seul. Dans son antre, ils repérèrent quelques cadavres entoilés manifestement depuis longtemps.

Finalement, dans la dernière salle, ils trouvèrent un chevalier en armure allongé sur une table de pierre. Avec surprise, ils le virent s'asseoir et venir sur eux, armes en mains. Mais celui-ci, manifestement mort et embaumé depuis très longtemps, portait l'armure d'un chevalier du Sommerlund. Bien que mort, cela n'en faisait pas un ennemi ! Pourquoi les attaquait-il ? Que lui avaient fait les glocks ? En étudiant brièvement les motifs apparaissant sur son armure, Chat silencieux comprit qu'il s'agissait d'un chevalier ayant jadis participé à une ancienne bataille contre l'envahisseur vassagonien, quelques 6 ans plus tôt. Il leva alors une main impérieuse et lui ordonna de baisser ses armes car la bataille était depuis longtemps terminée, et surtout parce qu'ils n'étaient pas ennemis ! Mais le mort continuait d'avancer lentement, une lance dans une main, et une étoile du matin ébrêchée dans l'autre. Et, curieusement, il tentait toujours de frapper de son arme abîmée sans y parvenir vraiment, comme s'il résistait à une volonté extérieure à la sienne qui lui imposait de les attaquer. Alors Chat Silencieux et Tobiah comprirent : le chevalier voulait être abbatu, unique moyen de le débarrasser de la malédiction qui lui avait été imposée. Hélas, c'était trop tard, car sa dernière attaque frappa violemment le Seigneur Kaï contre son bouclier avec une force telle qu'il le projeta contre un mur – le jeune homme à la cape verte sombre dans l'inconscience.

De son côté, le Magicien du Dessi commença à le canarder de ses flèches tout en reculant, jusqu'à ce qu'il ne parvienne à l'abattre enfin. Le corps maudit tomba en une longue plainte qui ressembla à un soulagement...

Enfin, Tobiah vint prodiguer quelques soins à son compagnon d'aventure puis, tandis que ce dernier se reposait, il entreprit d'explorer le reste des lieux. En retournant dans la pièce centrale, il grimpa le long de la corde pour arriver en surface, dans les ruines d'une ancienne tour, probablement la fameuse Haute Tour, qui avait selon toute probabilité le même âge que l'intallation souterraine. Ici, il trouva les restes d'un campement glock, mais aucune trace d'un autre ennemi en vue. Il y avait fort à parier que les trois ennemis tués plus tôt étaient les seuls ayant osé venir si loin dans le Sommerlund, la menace était donc bien écartée. Enfin, il redescendit et prit quelque repos aux côtés de son compagnon, qui finalement reprit conscience après quelques heures d'un repos bien mérité.

Lorsque tous deux quittèrent les lieux, le Seigneur Kaï dut bien admettre que la présence à ses côtés de Tobiah, mené par sa seule intuition, s'était avérée absolument nécessaire dans la résolution de cette affaire...

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  • Grand Sorcier

Ca me donne envie de rejouer, comme souvent quand je te lis !

Ils marchèrent longuement à travers bois, longeant une vaste zone de tumulus témoignant d'une ancienne bataille, jusqu'à ce que les collines ralentissent leur marche, puis les sentiers rocailleux qui menaient vers les hauteurs montagneuses.
Cool ce genre de petits détails ! 😉
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Ca me donne envie de rejouer, comme souvent quand je te lis !
Ils marchèrent longuement à travers bois, longeant une vaste zone de tumulus témoignant d'une ancienne bataille, jusqu'à ce que les collines ralentissent leur marche, puis les sentiers rocailleux qui menaient vers les hauteurs montagneuses.
Cool ce genre de petits détails ! 😉

Merci merci ^^

Pour la petite histoire, mon équipe comporte essentiellement deux joueuses (dont ma chérie). Elles participaient depuis le début, jusqu'à la mort de leurs personnages Héra et Lorelei, comme tu as pu certainement le lire. On a repris récemment la saga où elles incarnent cette fois-ci Mordrum et Tobiah.

La dernière aventure, Le Chevalier Maudit, c'est ma chérie qui nous l'a maîtrisée - c'est sa première incursion dans ce monde comme MJ, où elle a adapté un scénar D&D en piochant quelques éléments dans le cadre du Sommerlund. Mais c'est un monde qu'elle connaît mal alors on discutait régulièrement pendant la partie des éléments de contexte.

Les petits détails dont tu fais référence, c'est moi qui les ai ajoutés en écrivant le résumé de l'aventure au lendemain de la séance de jeu, et c'est même TOI qui m'a parlé des Hauts Tumulus dans le post "Wheaton" (j'en ignorais l'existence auparavant). Je rajoute souvent ce genre de détails pour améliorer la connexion d'une aventure avec son contexte original. Ça ne contredit pas la séance de jeu, et ça peut améliorer ma connaissance du monde (ainsi que celle des joueurs qui relisent leurs aventures). C'est pour ça que je viens parfois vous embêter avec mes questions 😁

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Nouvel épisode dans les aventures de Mordrum Dur-de-la-Choppe, un scénario de Fantasy générique issu d'un Casus Belli v1 (originellement destiné à GURPS).

Les regrets du comte Arnulf

Mordrum, maîtrisé par Chrysalid (15/2/2)

 

Hagalas, 51 PL • 11 jours

Après avoir navigué pendant près d'une semaine à bord de l'Abondance, un navire marchand voguant vers le nord, le nain Mordrum fit escale à un minuscule port de pèche situé sur la rivière Phoen et appartenant au domaine de Sharr. Bien que situé sur les terres de Talestria, l'endroit était frontalier avec le Palmyrion et l'Eldenora. Ici, le nain ne vit que des marins aller et venir pour décharger caisses et tonneaux. Heureux d'enfin quitter le bateau, il partit en quête d'une taverne où se changer les idées et interroger les autochtones sur la suite de sa route. En effet, Mordrum s'était rendu ici suite aux prédictions que lui avaient faites Varkaï, le voyant de Garthen, qui lui avait conseillé de se rendre au nord, "à la frontière des trois terres", s'il souhaitait retrouver Noskel, le mystérieux peintre qui avait réalisé le tableau à l'origine de la chute de la Maison Aleris, à Urtin. Malgré cela, il se demandait s'il avait vraiment envie de retrouver ce personnage étant donné les horreurs dont il avait été responsable... Néanmoins, la question ne se posait guère, car Noskel ou pas, Mordrum devait se rendre vers le nord de toutes façons...

Dans la taverne du Poisson Grincheux, le tavernier lui raconta que Galtin n'était qu'un site de passage et de stockage, et qu'il pourrait avoir toutes les informations dont il avait besoin en se rendant à Kerlin, chef-lieu de Sharr à quelques kilomètres de là. Alors le nain s'exécuta, et il monta la colline qui le mena à un petit village assez morne, dont les habitants lui parurent faibles et mal nourris, mêlés à une population de soldats marqués par une profonde inquiétude. Bien entendu, il voulut en savoir plus dès lors qu'il trouva l'auberge locale, le Loup Pendu. Là, quelques soldats lui racontèrent qu'ils venaient de terminer une longue bataille contre l'envahisseur de la cité d'Ogia, les terribles esclavagistes du nord qui s'en prenaient souvent aux régions environnantes. Cela faisait pas moins de 8 ans que le conflit avait commencé, les soldats rêvant de rentrer chez eux pour retrouver leurs familles.

Et soudain, un homme particulièrement voyant fit son apparition au beau milieu de la morosité ambiante. Vêtu d'un costume coloré taillé sur mesure, portant cheveux longs et bouc taillé au millimètre, l'individu était manifestement un nobliau bien connu des habitants qui s'écartaient sur son passage. Le personnage était précédé par une jeune fille qui n'avait pas 2 ans, et avec qui il venait de partager un moment de grande intimité d'après leurs attitudes. En outre, le nain remarqua qu'elle devait certainement être enceinte. Le nobliau quitta les lieux à grandes enjambées. Mordrum interrogea les soldats qui lui racontèrent que Conrad était son nom, et qu'il fréquentait souvent Lucinda, la fille de l'aubergiste, qui vendait ses charmes à qui en voulait. Et Conrad était l'un de ses clients les plus réguliers ; bien sûr, l'enfant qu'elle portait était certainement le sien. Mordrum découvrait peu à peu les mœurs des humains, et il en éprouvait une répulsion grandissante.

Finalement, il prit une chambre et alla s'installer en espérant profiter d'une bonne nuit loin de tout. Hélas, il fut réveillé au bout de quelques heures par les cris de jouissance de Lucinda et Conrad, depuis la chambre voisine, ne manquaient pas de discrétion. Le nain frappa violemment contre le mur en leur intimant l'ordre de se calmer.

Le lendemain, au matin d'Urkadag, le 6e jour du mois d'Hagalas, Mordrum fut abordé par le fameux Conrad qu'il haïssait déjà. Le nobliau et lui échangèrent sur les mœurs des humains et sur la fille de l'aubergiste, mais Conrad n'en avait cure. Il semblait avoir d'autres préoccupations que cette péronnelle, et même l'état de santé des paysans de Sharr ne lui posait pas de problème particulier, alors que lui-même semblait bien nourri et en parfaite santé. Non, en réalité, il était venu voir le nain pour lui demander son aide. En effet, son oncle le Comte Arnulf était mourant et, ayant perdu tous ses fils lors des batailles de ces dernières années, il désirait grandement retrouver sa fille Aliénor, 14 ans à l'époque, qu'il avait lui-même bannie du domaine 2 ans plus tôt car elle avait fauté avec un palefrenier. Or, il ignorait ce qu'était devenue la jeune fille depuis lors. Ne voulant pas que les choses se sachent, il serait providentiel que Mordrum, parfaitement étranger à la région, mène les recherches. Le nain parvint à négocier en échange de son aide un droit de chasser sur les terres du domaine, afin de fournir un peu de viande aux habitants qui n'avaient vraiment pas bonne mine – sans compter que l'aubergiste semblait ne plus avoir beaucoup de réserves, probablement une conséquence directe de la guerre qui avait fait rage un peu plus au nord. Ainsi fut-il décidé. Néanmoins, le nain se demanda ce que le fameux Conrad pouvait bien gagner dans cette affaire... Le personnage lui semblait parfois assez peu crédible... Serait-il intéressé par le titre de Comte lorsque le moment serait venu ?

Suivant les instructions, Mordrum descendit jusqu'à la ferme de la vieille Mathilda, qui avait été jadis la nourrice d'Aliénor. Au cours de la conversation, le nain apprit qu'Aliénor avait été très amoureuse de Simon, ledit palefrenier. Mais la colère du comte avait tonné comme l'orage, et le jeune homme avait été battu, ligoté et jeté dans le fleuve. Quant à Aliénor, qu'était-elle devenue ? Il faudrait interroger Simon à ce sujet – en effet, la vieille femme était aidée dans sa tâche par l'une de ses filles ainsi que par un jeune homme de 23 ans appelé comme le palefrenier. La coïncidence était trop grosse. Serait-il le fils d'Aliénor ? Impossible, il était trop âgé. Par contre, celui-ci proposa de demander à sa mère, Marianne, qui vivait dans le Bois Noir au nord. Elle-même devait avoir eu vent de cette histoire. Quant à Conrad, Mathilda prit sa défense car il avait toujours été bon avec elle. Certes, il avait essuyé un refus jadis quand il avait demandé la main d'Aliénor, mais il avait très bien réagi lorsque l'incartade avec le palefrenier avait été découverte. Par contre, le revirement du vieux Comte surprit la vieille nourrice qui sembla assez incrédule.

Tout le reste du jour, Mordrum et Simon travaillèrent aux champs, et en échange, le jeune homme le mènerait à sa mère plus rapidement. Finalement, il arriva un évènement imprévu. Le soir même, alors que tous mangeaient au coin du feu, un jeune homme débarqua, paniqué. Il s'agissait d'Albin, le frère de Simon, qui réclamait de l'aide car sa mère était tombée gravement malade. Bien qu'il possédait quelques maigres pouvoirs magiques, le jeune Albin ne pouvait rien contre la maladie. Aussitôt, Mordrum et Simon se précipitèrent dans le Bois Noir pour prêter main forte alors même qu'Albin courait au village pour trouver l'herboriste du village.

Mordrum arriva alors dans le vieux Manoir où vivaient Marianne, Albin, Simon et leur jeune sœur Aletha. Hélas, le nain n'avait aucune expérience en médecine et il ne put leur apporter aucune aide. Il enquêta néanmoins, et apprit qur tous avaient été adoptés par Kartharogne, la sorcière qui jadis vivait ici. Il découvrit aussi qu'Albin et Aletha étaient des jumeaux de 18 ans, et que leur "frêre" Simon avait en réalité été adopté – Marianne l'ayant trouvé errant sur la plage suite à un naufrage, alors qu'il avait juste 6 ans. Et oui, c'est elle-même qui l'avait ainsi baptisé car il n'avait aucun souvenir de sa vie d'avant. Peu à peu, le nain commença à comprendre que Marianne, exilée dans une forêt quelques 2 ans plus tôt et recueillie par une sorcière, était très certainement la fameuse Aliénor qu'il recherchait.

Au beau milieu de la nuit, Albin arriva enfin avec l'herboriste à ses côtés. Celui-ci diagnostiqua une pneumonie et rassura son entourage en leur indiquant le traitement à suivre pour la mettre sur la voie de la guérison.

Le jour suivant, Mordrum quitta la petite famille et décida de se rendre au château du Comte Arnulf, puis il se ravisa. Il avait quelques précisions à demander à Mathilda, aussi rejoignit-il la vieille ferme. Le drodarin se mortifia lorsqu'il tomba sur les cadavres de la vieille nourrice et de sa fille, toutes deux poignardées et baignant dans leur sang. Celui-ci était partiellement coagulé, le double-meurtre avait dû avoir lieu quelques heures auparavent – il n'y avait pas une minute à perdre ! Il retourna alors au manoir au plus vite, traversant collines et forêts sans faiblir. À son grand soulagement, il retrouva la famille en bonne santé, et décida alors de leur raconter toute l'histoire. Il réunit les 3 enfants dans la salle du repas et leur raconta que leur mère Marianne était sans le moindre doute la fameuse Aliénor, ce qui faisait d'Albin et d'Aletha des héritiers directs d'Arnulf. Il leur raconta aussi que tous ici étaient en danger, et qu'il leur faudrait monter une garde constante, ce qu'ils firent.

Au cours de la journée, le nain profita d'un moment où Marianne reprit conscience pour lui poser quelques questions. Elle fut très surprise de l'étendue de ses connaissances sur la question, et sembla également incrédule lorsqu'il évoqua le désir du Comte de la retrouver. Enfin, lorsqu'il lui posa LA question, elle lui avoua qu'elle avait bel et bien porté le nom d'Aliénor dans une autre vie. Cela confirma qu'elle et ses enfants étaient en grand danger, car il soupçonnait Conrad d'avoir tué Mathilda et sa fille. Marianne/Aliénor et ses enfants étaient les suivants, à n'en pas douter.

Rien ne se passa de tout le jour. Par contre, une fois la nuit tombée, un étranger – un sbire de Conrad très probablement – s'introduisit dans le manoir, et commença à distribuer des coups de poignards à tout le monde. Albin tomban, puis Aletha. Le temps que Mordrum n'arrive, Simon fut blessé à son tour. Alors le nain tira avec son fusil de Bor et toucha l'intrus à l'épaule. Ils échangèrent ensuite des coups de poignard et de hache – le nain subit quelques coups assez graves mais il finit par planter sa hache dans la tête de l'assassin.

Fort heureusement, l'incident n'avait fait aucune victime, mais tous nécessitaient des soins urgents...

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Suite et fin du scénario dans la région de Sharr. Pour la scène finale dans le cimetière, j'avoue m'être directement inspiré du passage avec Roark, dans le tome 6 : La Pierre de la Sagesse 😁

Les regrets du comte Arnulf (II)

Mordrum, maîtrisé par Chrysalid (22/2/2)

Hagalas, 51 PL • 5 jours

Le lendemain, après avoir passé une nuit fort peu confortable dans le couloir du manoir, montant la garde et dormant à moitié, le nain rassembla tout son courage pour se lever et faire une tournée d'inspection. Le corps de l'assassin se trouvait toujours là où ils l'avaient laissé la veille, les trois jeunes étaient toujours allongés dans leurs lits, blessés, tandis que la mère, Marianne/Aliénor, semblait se remettre lentement grâce au traitement.

Albin accepta de se lever pour accompagner Mordrum jusqu'à l'entrée lorsque celui-ci les quitta – il devait barricader la porte derrière lui et boucler tous les volets afin que la moindre intrusion fut toute de suite remarquée. Le nain répugnait à les abandonner ainsi sans protection alors qu'ils étaient tous diminués, mais il n'avait pas le choix s'il souhaitait progresser dans cette affaire.

Il se rendit ainsi au château qu'il trouva en fort mauvais état. Le passage d'un conflit récent l'avait laissé abîmé et à moitié brûlé, seul le donjon où vivait le Comte était encore debout. Là, le nain put rencontrer un homme du nom de Borogon, le capitaine de la garde avec qui il eut un long entretien. Le nain lui raconta tout ce qui s'était passé depuis son arrivée, depuis sa rencontre avec l'arrogant Conrad, et son enquête pour rencontrer quelqu'un qu'il ne nomma pas. Borogon comprit très vite de qui il s'agissait car il avait été présent lors des évènements, quelques 2 ans plus tôt. Il prévint immédiatement son interlocuteur que son nom ne devait en aucun cas être prononcé en ces murs, car cela pouvait le mener directement au cachot. Non, il n'avait pas entendu dire que le Comte Arnulf souhaitait retrouver sa fille et il serait fort surpris que cela fut réel. Il suggéra à Mordrum de laisser tomber cette affaire qui ne pourrait lui apporter que des ennuis. Il sembla néanmoins peiné en apprenant la mort de Mathilda, qu'il avait vaguement connue jadis, ainsi que de sa fille. Outre cela, il fut contrarié qu'un meurtre ait eu lieu sur les terres de son seigneur envers qui il semblait avoir une loyauté sans faille. Néanmoins, il lui refusa une entretien avec le Comte Arnulf car il savait comment cela se terminerait.

Envahi de pensées contradictoires au sujet de cette affaire compliquée, il remonta la colline jusqu'au village où il passa la soirée au Loup Pendu, avant d'aller se coucher, espérant que la nuit lui porterait conseil. Mordrum n'avait pas l'habitude de ces imbroglios tels qu'on ne pouvait en trouver que chez les humains.

Le lendemain, une nouvelle semaine commençait pour le village, avec Kaidag (lundi) pluvieux. Pour l'heure, le nain savait que la fille du Comte et ses enfants couraient un grave danger, mais il n'avait aucune preuve contre Conrad, hormis la forte présomption que par-dessus tout il désirait le pouvoir, au point d'envoyer un assassin sur les traces de sa cousine, depuis 2 ans bannie. Il devait admettre que toute cette affaire commençait à le fatiguer sérieusement ! Il se rendit au château pour annoncer à Borogon qu'il suivrait ses conseils, et qu'il abandonnait l'enquête. Il demanda à voir Conrad pour lui annoncer sa défaite, mais Borogon lui répondit que le jeune noble avait quitté le château tôt ce matin, sans préciser évidemment où il se rendait... Intrigué, Mordrum quitta le château et rejoignit le Bois Noir, où il eut le soulagement de retrouver la petite famille intacte. Ils n'avaient manifestement pas reçu la moindre visite depuis l'assassin de l'avant-veille. Tous discutèrent longuement de la possibilité de quitter les lieux pour se mettre en sécurité loin de là – après tout, Albin avait beau être l'héritier légitime du Comte, celui-ci ne s'intéressait pas au pouvoir. Espérant que cela suffirait à les mettre en sureté, le nain les quitta finalement.

Après avoir marché quelques kilomètres, il finit par tomber dans une embuscade. Trois sbires armés de poignards l'encerclèrent, alors même que Conrad apparut, sans surprise. Le nobliau le remercia d'avoir trouvé Aliénor, qu'il ne manquerait pas de tuer une fois le nain occi. Mordrum n'hésita pas un instant et dégaina son fusil d'un geste et tira sur Conrad qui tomba en arrière. Dans la seconde, les trois sbires l'attaquaient, lui portant plusieurs douloureuses blessures. Mordrum comprit qu'il n'aurait pas le dessus et décida de s'enfuir alors même que Conrad se relevait en le maudissant. Le drodarin, poussé par son adrénaline, parvint à surmonter de nombreux obstacles et finit par arriver dans un vieux cimetière abandonné, envahi par la végétation. Il trouva très vite une cachette et attendit en rechargeant son arme. Un premier sbire arriva qui repéra vite le nain. Puis un second. Lorsque le 3e survint à son tour, le nain venait d'achever son premier adversaire. Lorsqu'il réussit à tuer son second opposant, il n'était plus du tout en état de combattre qui que ce soit. Alors Conrad arriva. Tout en se lançant dans un véritable monologue de méchant, il exhiba une amulette et commença à psalmodier une incantation aux accents inconnus, mais dont la seule mention lui fit froid dans le dos. À cet instant, tout le cimetière sembla s'animer. Des mains griffues et des crânes vides émergèrent de la terre, les stèles s'afaissèrent et des pierres tombales se brisèrent. Le 3e sbire se figea, en proie à la terreur la plus glaciale. Mordrum leva son arme et tira sur Conrad qui tomba en arrière. Mais alors qu'il tentait de se relever, les mains griffues l'attrapèrent, et il hurla de terreur. A son tour, le 3e sbire fut attrapé par des morts-vivants. Le nain, quant à lui s'enfuit à toutes jambes. Il fut bien tenté d'attraper l'amulette de Conrad, qui s'agitait entre les mains des non-morts, mais la peur l'en empêcha. Il disparut à toutes jambes dans la forêt, poursuivi par les hurlements des imprudents qui se faisaient massacrer dans le vieux cimetière... Combien de temps détalla-t-il ainsi dans les bois, en proie à la terreur ? Il lui fallut atteindre la rivière pour reprendre ses esprits. Il retourna à l'auberge du Loup Pendu pour espérer y prendre quelque repos, mais la scène de cauchemar ne le quitta pas pour autant.

Le lendemain, le 1e jour du mois d'Hagalas, il retourna voir Borogon pour lui raconter tout ce qui s'était passé depuis la veille, puis il réclama une audience avec le Comte. Enfin, il put rencontrer le vieil homme blessé. Pendant longtemps, il tenta de lui raconter son histoire en évitant de parler de 'la personne dont on taira le nom', jusqu'à ce qu'Arnulf, fatigué de toutes ces énigmes, finisse par comprendre qu'il s'agissait d'Aliénor, la 'catin' qu'il avait bannie 2 ans plus tôt. Il se mit alors dans une colère noire et fit mettre Mordrum au cachot – ce que Borogon fit lui-même, car il l'avait prévenu maintes fois avant. Mais Mordrum en profita surtout pour y prendre quelque repos.

Après une nuit derrière les barreaux, le capitaine de la garde escorta lui-même le drodarin jusqu'au port où il espérait bien le voir quitter le Comté de Shaar de ses propres yeux. Mais pendant le trajet, Mordrum lui parla d'Aliénor et de ses deux enfants légitimes. Dont un garçon. Comme le Comte n'avait plus d'héritier, peut-être serait-il intéressant de rencontrer ce jeune homme, un bon garçon à n'en pas douter. Borogon accepta d'aller les voir à l'occasion.

Mais alors que Mordrum montait à bord d'un navire en partance vers le nord, il se dit que l'histoire entre Arnulf et Aliénor n'était peut-être pas tout à fait terminée...

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Le mystère d'Yrsonor

Chat Silencieux, Tobiah et Elwing (29-fév-2)

Uras, 5 PL

À l'issue de leur aventure dans les environs de Chamblay, Chat Silencieux et Tobiah étaient repartis vers le nord. Le Seigneur Kaï s'en était retourné vers son Monastère tandis que le Mage du Dessi se contenta de l'accompagner afin de découvrir la prestigieuse institution qui formait les fameux héros du Sommerlund. Et s'il fut heureux de visiter le bâtiment, il trouva néanmoins l'endroit un peu plus frustre que ce à quoi il s'était attendu. À quoi s'était-il attendu d'ailleurs ? Mais les Seigneurs Kaï, les professeurs comme les aspirants, lui firent bon accueil et lui réservèrent une place dans leurs rangs, le temps de son séjour. Pendant ce temps, il logea dans l'une des chambres des visiteurs. Il eut tout loisir de voir les jeunes participer à un entraînement constant, tant à des séances de méditation qu'à un travail physique requérant concentration et sérieux. Il croisa parfois Chat Silencieux, mais ne parvint pas vraiment à "briser le mur". En effet, le jeune homme semblait enfermé dans un mur d'indifférence, voire de colère, dont il ne l'avait pratiquement jamais vu sortir. Et pour tout dire, durant tout son séjour, il ne lui vit même aucun ami dans les rangs des Seigneurs Kaï.

Puis un jour, au cours du mois d'Urus, Tobiah remarqua une frêle silhouette en robe bleue traverser le réfectoire, affichant un visage délicat, une chevelure cendrée parfaitement entretenue et une robe tirée à quatre épingles. Plutôt habitué à ne voir que des gens en costume vert portant arme et capuche, il s'approcha de la jeune femme et tous deux commencèrent à deviser comme s'ils se connaissaient déjà, naturellement rapprochés par leur marginalité. La nouvelle venue, qui ne devait pas avoir plus de 15 ou 16 ans, s'appelait Elwing et appartenait à la Confrérie de l'Étoile de Cristal. Elle était de passage au Monastère Kaï pour y effectuer une livraison, mais ne pouvait en repartir car une tempête s'était levée au-dehors.

Une procession d'élèves envahit le hall à cet instant, parmi eux le fameux Chat Silencieux qui vint échanger quelques paroles avec Tobiah. Presqu'ironique, il lui demanda ce que son intuition lui avait soufflé ce matin, puis il se tourna vers la jeune femme avec qui la conversation ne fut pas beaucoup plus longue. Il y fut question de la tentative d'attentat qui avait eue lieu à Toran quelques mois plus tôt, et qui avait été déjouée par une de ses connaissances, une sœur de l'Étoile de Cristal appelée Lorelei. Ces quelques mots échangés suffirent à ce qu'Elwing le trouve odieux, voire hautain. Tous trois furent interrompus par un jeune homme nerveux, Belette Furtive, qui apprit à Chat Silencieux que Maître Corbeau de Neige souhaitait lui parler dans son bureau. Sans ciller, le jeune homme s'engagea aussitôt dans les couloirs sans demander de détails, aussitôt suivi par Tobiah qui avait l'intuition que les choses allaient enfin bouger, et par Elwing elle-même que le Mage du Dessi tirait par le bras car il sentait qu'elle devait les accompagner.

Dans la Tour du Soleil, tous trois eurent ainsi l'occasion de rencontrer le Maître Kaï qui fut surpris de voir arriver trois personnes alors même qu'il n'en avait convoqué qu'une seule. Comme il connaissait Chat Silencieux, il fut surpris de le voir accompagné d'amis. Le novice lui répondit clairement que Tobiah était un allié efficace (mais non un ami), et qu'il ne connaissait pas Elwing (d'ailleurs, que faisait-elle ici ?). Mais Corbeau de Neige continua à les désigner sous le nom d'amis.

Au cours de l'entretien, il leur parla du village d'Yrsonor, situé à 45 kilomètres au nord du Monastère. Or, le seigneur du domaine avait fait construire une aile à son châtelet, qui s'était effondrée sur les ouvriers pas plus tard que la veille au soir ! Il leur fallait se rendre sur place au plus vite pour apporter leur aide au sauvetage des victimes. Tobiah et Elwing comprirent que Corbeau de Neige leur demandait de participer à l'effort de mission, Chat Silencieux fut plus mesuré sur la question.

Tous montèrent à bord d'un chariot qui fut mis à leur disposition, que le conducteur poussa sur la route afin qu'ils arrivent rapidement à destination, bravant la tempête qui s'était considérablement rafraichie depuis ce matin.

Le village d'Yrsonor était situé dans les hauteurs des montagnes de Durncrag, avec une belle vue sur les plaines et forêts alentours. Il était entouré de pâturages et la culture de la laine de mouton semblait être sa principale activité. A ce titre, la taverne locale, qui appartenait à un tenancier du nom de Sanus, s'appelait La Pelote de Laine. Lorsqu'ils y entrèrent pour se renseigner, c'est la petite Elwing qui prit la parole, représentant l'équipe de sauveteurs envoyés par le Monastère Kaï. Sanus fut plus que surpris lorsqu'il jaugea la frêle et délicate jeune femme qui s'adressait à lui, mais la présence à ses côtés d'un Seigneur Kaï taciturne le rassura quelque peu. Le tavernier leur indiqua la route et, sur l'impulsion d'un Chat Silencieux toujours aussi impénétrable, tous trois de s'y rendre sans prendre le temps de s'accorder un repos. Mais la situation requerrait une intervention immédiate, le repos attendrait.

Plus haut, ils virent ainsi le chantier au sein duquel évoluaient des ouvrier, pelles et pioches à la main. Alors même que Chat Silencieux s'engageait aussitôt dans une exploration de la zone, Tobiah et Elwing allèrent parler à Sionas, propriétaire des lieux et magiciens à ses heures, qui leur fit une rapide visite et leur apprit qu'il avait perdu environ 1 hommes dans le drame survenu la veille au soir. Il évoqua aussi la présence d'un curieux phénomène local qui semblait avoir un effet indésirable sur la magie.

Les trois envoyés du Monastère se joignirent aussitôt aux équipes de sauvetage et, ne négligeant par leurs efforts, les heures passants, parvinrent à en retrouver un, puis un second, puis finalement tous les ouvriers manquants. Hélas, seul un petit nombre d'entre eux avaient survécu à l'effondrement. Par contre, ils firent une découverte qui les inquiéta : tous les corps portaient des marques de morsures que nul ne parvint à identifier. En outre, il y avait de nombreux tunnels de faible diamètre un peu partout dans la zone. Quel genre de créatures avait bien pu provoquer cela ?

Les trois envoyés du Monastère poursuivirent leurs investigations jusque tard dans la nuit et finirent par dégager un passage vers un tunnel assez grand pour s'y glisser, lorsque la fatigue les terrassa enfin. Ils se firent un abri dans la tour, allumant un feu pour se réchauffer en espérant pouvoir dormir malgré les conditions.

Ils furent tous trois réveillés le lendemain matin par l'arrivée massive des ouvriers. Ils tentèrent bien de les dissuader de reprendre le travail, qu'ils craignaient de voir provoquer un autre éboulement, mais le maître d'œuvre les ignora proprement, leur reprochant même d'avoir allumé un feu "dans sa tour". Ce sinistre individu avait des délais à respecter, et la mort de quelques ouvriers ne semblait pas l'émouvoir plus que cela.

Sur cet échange houleux, les trois envoyés du Monastère s'approchèrent alors du trou qu'ils avaient mis au jour la veille au soir. Ils s'encordèrent, et Chat Silencieux prit la tête. Mais le passage restait étroit, et il eut bien du mal à avancer à quatre pattes, bouclier dans une main et lanterne dans l'autre, au point que finalement, Tobiah, moins chargé en équipement, finit par lui grimper sur le dos pour lui passer devant. Un peu plus loin, le passage s'élargit et leur permit de se redresser. Ils se détachèrent de la corde, qui n'allait pas plus loin, et poursuivirent leur investigation. Plus loin, ils finirent par tomber sur un véritable nid de créatures pour le moins effrayantes : il s'agissait d'une famille de VAZAGHS, littéralement des hommes-rats, qui leur fondirent dessus avec toute la rage possible. Les créatures, fort heureusement de petite taille, les attaquèrent en poussant des piaillements, ne pouvant se tenir nombreux dans ces tunnels réduits, ce qui donna un avantage aux deux compères.

Finalement, lorsqu'ils transpercèrent le dernier de leurs assaillants, le Seigneur Kaï s'engagea seul dans le tunnel à la rencontre du maître des lieux, en réalité la mère de la petite tribu. Chat Silencieux comprit trop tard que la créature, les yeux rouges et en proie à une colère légitime, allait tout mettre en oeuvre pour le massacrer. Il se défendit comme il le put alors qu'elle fondit sur lui, parant certaines de ses attaques et portant quelques coups d'épées lors des rares occasions qui s'offraient à lui, mais il se sentit largement surpassé. De son côté, Tobiah le canarda de flèches, et Elwing qui avait fini par les rejoindre, s'affaira à lui lancer tout ce qu'elle pouvait. Ainsi, Chat Silencieux vit passer une torche (qui manqua sa cible), une chaussure (qui manqua sa cible), une seconde chaussure (qui manqua sa cible) et enfin une cruche (qui manqua sa cible).

Finalement, lorsque le monstre pétri de haine porta son dernier coup au Seigneur Kaï, qui tomba inconscient, la petite femme en robe bleue fut à son tour prise de rage. Elle dépassa Tobiah et chargea pieds nus dans le couloir jusqu'au monstre sur lequel elle se jeta avec une telle force qu'elle le fit basculer en arrière. Déjà profondément blessé par l'épée de Chat Silencieux et les flèches de Tobiah, la bête fut vaincue.

Les deux mages trainèrent le Seigneur Kaï jusqu'au-dehors où la jeune fille lui prodigua quelques soins. En attendant qu'il reprenne conscience, Tobiah fit son rapport à Sionas.

Pour terminer avec cette intrigue, Elwing retourna dans les galeries pour y récupérer ses affaires, et c'est là, à la lumière vascillante de sa simple bougie, qu'elle repéra un courant d'air. Un passage caché ? Elle n'osa pas y toucher, de peur de découvrir ce qu'il y avait derrière, mais une fois mis au courant, Sionas n'hésita pas, quant à lui, à dégager la terre pour découvrir un couloir de pierre, inconnu jusque là, entièrement construit de main d'homme. Curieusement, il eut l'air plus fébrile que surpris...

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Cette séance est inspirée d'un scénario de Baron Zero, Dans la Forêt de Blanctronc pour D&D. Toutefois, l'histoire tourne court en plein milieu de l'action pour prendre une direction que je n'ai pas vue venir…

Attention aux dates, cette aventure n'est pas la suite du Mystère d'Yrsonor mais plutôt des Regrets du Comte Arnulf.

Dans la Forêt d'Oxalar : Un dernier repas chaud

Mordrum et Elwing, maîtrisé par Chrysalid (8/3/2)

 

Hagalas, 51 PL • 6 jours

Le navire voyagea à grande vitesse jusqu'à la cité de Briona, dans le Delden, qu'il atteignit au soir du 12 hagalas. Ici, les nombreux soldats et mercenaires embarqués descendirent pour rejoindre diverses affectations tandis que le nain Mordrum s'engagea aussitôt sur les routes. Il quitta la cité portuaire par la porte ouest et atteignit rapidement le village d'Aris où il croisa la route d'une caravane, dont les responsables Stanley et Kalmart embauchait des bras armés pour assurer leur défense. Hélas, tous les soldats de la région étaient réquisitionnés par les villes, et il ne restait que peu de personnel disponible pour ce genre de missions. Comme ils prenaient la même route, le nain décida de les accompagner. Durant la soirée, dans la salle principale de l'auberge du Buveur de Bière, Mordrum rencontra à son grand désespoir une jeune femme délicate à la magnifique robe bleue, aux cheveux richement apprêtés et au port de princesse. Elle s'appelait Elwing et était envoyée par la Guilde de l'Étoile de Cristal, dans le Sommerlund, pour enquêter sur les incursions glocks. Hélas, elle était manifestement issue d'une famille de la haute société et ne supportait guère les manières des paysans des environs ; sans même parler de celles du nain. Leurs premiers échanges furent houleux.

Le lendemain à la première heure, toute la caravane quitta le village en direction de l'ouest, accompagnée par Mordrum et Elwing. Le soir, ils atteignirent la cité talestrienne de Luukos où la jeune magicienne eut le bonheur de rencontrer deux nouveaux venus dans la procession. Maître Hrafn était un riche marchand à la mise impeccable et au noble charisme, et sa fille Elisabet était une jeune beauté à la longue chevelure rousse. Évidemment, Elwing trouva en eux de parfaits interlocuteurs, et tous trois passèrent la soirée à deviser de choses et d'autres. Bien entendu, lorsque la caravane quitta Luukos le lendemain, Elwing ne quitta pas ses nouveaux amis d'une semelle.

La première journée de voyage ne fut pas des plus faciles, car les chariots s'embourbaient régulièrement dans les chemins de terre, ce qui nécessitait des interventions musclées de la part de tous les hommes – Maître Hrafn et sa fille ne participaient pas à ces actions, de même qu'Elwing qui n'osait guère mettre les pieds dans la boue. Très vite, elle s'attira des regards de mépris de la part du groupe.

Le lendemain, dernier jour de la semaine, les voyageurs découvrirent un cadavre en lisière de la forêt d'Oxalar. Elwing reconnut là les morsures de loups maudits, ce qui ne manqua pas d'alerter les autres membres de la caravane : des loups maudits, ici ? Ces derniers temps, les glocks s'emblaient s'être tenus tranquilles dans la contrée... ce temps calme était-il terminé ? Dès cet instant, le voyage se poursuivit dans le silence, chacun restant sur ses gardes. De son côté, Elwing termina le voyage dans le silence. Son esprit vagabondait jusqu'au Sommerlund, où les préparatifs de la fête du Maesmarn devaient commencer à se mettre en place lentement...

Au soir du 3e jour de voyage, ils arrivèrent au Fort Garda, une tour de guet talestrienne où les miliciens leur firent payer une taxe. On leur raconta que le domaine d'Ogia étant proche, ils effectuaient une surveillance constante. Mais le faible nombre de leurs effectifs ne leur permettait hélas qu'une efficacité toute relative. Bien sûr, le convoi passerait la nuit ici. Au cours de la soirée, Stanley convoqua Mordrum pour lui demander de rester ici durant les prochains jours. En effet, Kalmart et lui devaient poursuivre leur voyage vers Zaman le lendemain, mais Maître Hrafn et sa fille devaient rester ici jusqu'à leur retour, et il souhaitait que le nain demeure pour les protéger. Cette demande sembla suspecte au point que le nain et Elwing en viennent à se poser des questions sur le père et sa fille. En effet, au cours du trajet, les deux nobles leur avaient parfois paru distants malgré leur sympathie apparente, comme s'ils cachaient quelque chose. Les deux aventuriers mirent leurs différences de côté pour entamer une enquête. De fait, au cours de la soirée, la jeune Elwing alla parler avec Elisabet, tentant une approche un peu plus directe qu'à son habitude, plutôt réservée. Mais la fille du marchand réagit fort négativement, ce qui mit fin à la conversation. Alors la jeune sommerlundoise se tourna vers le marchand à un moment où il se trouvait seul. Usant de sa magie d'Envoûtement pour le mettre dans de bonnes dispositions à son égard, elle tenta de lui faire un peu de charme pour qu'il lui raconte un peu son histoire, et à son grand dam, il lui avoua que malgré leur différence d'âge, il était tombé follement amoureux d'elle et ne rêvait que de faire son bonheur ! Il lui tint la main et tenta de l'embrasser à maintes reprises, étant devenur bien plus entre­prenant qu'elle ne l'avait escompté ! Caché derrière un fourré, Mordrum réalisé que leur plan allait peut-être un peu trop loin. Il s'interrogea ; devait-il intervenir ? Mais Elwing, bien que fort décontenancée par la tournure des évènements, en profitait pour lui poser des questions. Elle put ainsi apprendre que Maître Hrafn avait quelques problèmes de paiements avec un associé et qu'il devait se cacher quelques temps, histoire que les choses se tassent. Il reviendrait à la ville pour régler ces affaires dès que possible, mais dans l'immédiat, il se devait d'un minimum de discrétion. Enfin, la jeune mage parvint à se dégager et s'enfuit retrouver le nain.

Le lendemain, Mordrum et Elwing quittèrent la tour de Garda dès la 1re heure en direction de l'ouest. En effet, chacun d'eux était venu dans la contrée avec une mission bien spécifique, et la route que prenait la caravane ne les intéressait pas. En outre, ils n'avaient que faire de ce marchand et de sa fille et n'avaient aucun intérêt personnel à les protéger de quoi que ce soit. Ils souhaitaient rester ici, dans une région dangereuse, pour se mettre au vert ? Qu'à cela ne tienne, ils étaient au courant des dangers.

Des heures durant, le nain et la magicienne marchaient vers l'ouest. A deux reprises, ils durent se dissimuler dans les fourrés afin de se soustraire à la vue de deux escouades entières de glocks et d'hommes sauvages venant en sens inverse. Apparemment, ces groupes se rendaient en direction de Fort Garda. Allaient-ils attaquer ? Mais les deux voyageurs poursuivirent leur route jusqu'à Fort Varn, une nouvelle tour de guet, où ils furent accueillis par le capitaine Belkin et ses deux recrues...

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