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Discrimination positive


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Posté(e)

Recopie d'un message en mail, histoire de ne plus spammer outre mesure nos BAL.

Salut,

pour le coup, je suis d'accord avec Villepin : « la discrimination positive, ça ne marche pas ». Ça crée du ressentiment.

L'exemple le plus proche d'une discimination positive dans la durée en France, c'est la surmédiatisation de tout ce qui a trait aux Juifs (souvent des profanations de cimetières, certes). Résultat, l'antisémitisme moderne, qui est un ras-le-bol des personnes qui aimeraient juste qu'on leur foute la paix avec les Juifs.

Ce n'est pas de la discrimination positive: la discrimination positive est une politique publique affichée et officielle, créant des inégalités de droit (règles de quota) pour arriver à une (quasi)égalité de fait.

Ce que je voulais (maladroitement) dire, c'est qu'au vu de l'impact de la discrimination positive officieuse, je m'inquiète de ce que donnerai une discrimination positive officielle.

très partagé sur les vertus d'une telle politique. Quand Villepin (un des seuls hommes de droite que j'apprécie) dit que ça ne marche pas, est-ce pour la France (où ça n'existe pas vraiment) ou aux EU?

EU

Chez les États-Uniens, ça marche mais ça a des effets pervers: maintenant ce sont les blancs qui se sentent discriminés, lorsque certains d'entre eux sont mis à l'écart pour l'entrée aux universités par exemple. Et puis c'est un sacré coup de poing dans la tronche de la méritocratie: le critère premier n'étant pas le mérite, mais l'appartenance à une minorité ou à une catégorie sociale défavorisée (ce critère est plus accepté que le critère ethnique d'ailleurs).

C'est surtout le coup de poing qui me gêne (le retour de baton sur les Blancs, moins). Heureusement que le critère social l'emporte sur l'ethnique, il reste donc quelque chose à sauver.

Pour la surmédiatisation de l'Holocauste (qui ne concerne pas que le peuple juif, soit-dit en passant): je parlerais plutôt de sous-médiatisation des autres génocides, en particulier le génocide noir.

Chaque fois qu'on me parle des Juifs, je dis : et les Arméniens ? Et les Tziganes ? Et les pogroms soviétiques ? Et l'Afrique ? Et sachez que le pire génocide de l'Histoire, c'est les Mongols contre les Chinois.

  • le génocide juif est plus récent, et s'est traduit par un record inégalé selon un rapport temps/quantité de morts. Autant de morts en si peu de temps, cela marque une mémoire collective.
  • cela a eu lieu sur les territoires européens, au contraire du génocide noir.
  • il y a des images filmées et des photos, qui marquent aussi.
  • cela faisait l'objet d'une véritable doctrine très structurée et acceptée par une partie du peuple allemand.

Pour le génocide noir, c'est bien plus complexe, quoique tout autant abject.

Il est vrai que la densité et l'industrialisation sont exceptionnelles.

En fait, il ne faut pas opposer les génocides: le génocide juif doit servir à toutes les mémoires, c'est une leçon universelle qui soit servir à dénoncer tous les génocides, de tous les peuples. Le problème est que beaucoup ne le voient pas comme ça, y compris des juifs qui voient ça par le petit bout de la lorgnette.

Tu as très bien résumé la chose ! Si tu n'étais pas déjà en haut, tu remonterais dans mon estime 🙂

Je ne crois pas trop aux histoires de lobbying juif, du moins pas en France. Je me méfie généralement des théories du complot, ou des trucs dans le genre.
*soupir* Cause fréquente de dispute avec ma mère.

Moi non plus. Ce n'est pas la faute aux Juifs, mais surtout la faute aux medias, qui ont trouvé dans la question juive un bon client (les francs-maçons aussi, mais ça paye moins).

En revanche, ce qui est plausible, c'est qu'on parle moins du génocide noir, parce que cela serait une critique du passé colonial de la France, ce que certains ont du mal à accepter (voir le débat sur les effets prétendument "positifs" de la colonisation). Alors que le génocide juif a comme effet principal de critiquer des régimes qui n'existent plus.

Effectivement ! Je te sens cynique (mais juste).

David, qui se mettra à lire Le Capital de Marx quand il aura terminé La Richesse des nations de Smith.

Posté(e)
C'est un mix de tout ça très souvent: derrière d'apparentes querelles religieuses se cachent d'autres motivations qui n'ont rien à voir avec la foi. Remarque que je fais la distinction entre la foi et la religion (qui est la forme organisée et institutionnalisée de la foi). C'est cette seconde le fond du problème, pas la première.

Prend l'exemple du syndicalisme. Dans les entreprises, c'est très sympa, on essaie de s'aider. On monte en charge (bureau régional, national) et ça devient le bordel (c'est d'ailleurs pour ça que le syndicalisme aujourd'hui va si mal en France : les syndicats ne pensaient plus qu'à leur petit pouvoir dans les années 7 - bien fait pour leur gueule). Pareil pour les groupements politiques, les associations… Dès qu'il y a de l'importance, c'est le bordel. Les religions ne sont pas différentes en ce sens. Les anachorètes ou les religions mineures (je ne parle pas des sectes) ne sont pas bien dangereuses (sauf si leur convictions elles-mêmes le sont).

Moralité vieille comme Hésiode : ce n'est pas l'objet qui est dangereux, c'est la tentation qu'amène le pouvoir qu'il confère.

Une forme de cercle vertueux. Mais la discrimination positive ne peut être qu'une solution provisoire, à retirer une fois que les problèmes sont réglés.

Ça me rappelle furieusement le communisme : la dictature du prolétariat, chez Marx, devait être un moment de transition qui devait être dépassé.

Voyez-vous où je veux en venir ?

En tout cas ceux qui le font se foutent peut-être sur le fond de la cause, je vois ça comme un bon prétexte pour eux pour faire du cassage. Ceux qui souffrent vraiment ne font pas ça.

Oui, je pense aussi. J'avais un super billet sur mon blogue à ce sujet, mais impossible de le retrouver.

On leur propose: soit d'être footballeur, soit d'être rappeur, soit d'être chômeur.

J'adore 🙂

Quand j'étais surveillant, j'ai assisté en direct à la déchéance d'un jeune Maghrébin au collège. Il venait sérieux, bien sapé. À la fin de l'année, il avait un couteau sur lui et je ne me souviens plus s'il ne dealait pas aussi. J'ai fais ce que je pouvais, c'est-à-dire pas grand chose. J'en avais les larmes aux yeux.

Posté(e)

David, qui se mettra à Le Capital de Marx quand il aura terminé La Richesse des nations d'Adams.

Smith tu veux dire (Adam Smith). 😊

Si tu trouvais Adam Smith hard à lire, attends de lire du Marx non vulgarisé!

Marx est un génie, que tu sois d'accord avec ses opinions politiques ou pas. Ses analyses scientifico-historiques: difficile de ne pas adhérer. ( je distingue le Marx scientifique et le Marx philosophe).

Ça me rappelle furieusement le communisme : la dictature du prolétariat, chez Marx, devait être un moment de transition qui devait être dépassé.

La dictature du prolétariat n'a jamais existé. C'était la dictature de ceux qui prétendaient représenter le prolétariat.

Et je mets même en cause le concept de prolétariat qui, aujourd'hui en tout cas, ne signifie plus rien. C'est une simplification outrancière de la réalité sociale.

Les intérêts des gens sont complexes, contingents, voire fuyants. Un jour on a les mêmes, un jour non. Même parmi les classes les plus défavorisées.

Un sondage intéressant de ce point de vue: les chômeurs sont plus enclins à voter Sarkozy que les autres. Surprenant au premier abord,non?

Posté(e)

Marx est un génie, que tu sois d'accord avec ses opinions politiques ou pas. Ses analyses scientifico-historiques: difficile de ne pas adhérer. ( je distingue le Marx scientifique et le Marx philosophe).

J'ai entendu beaucoup de bien de Marx, ce pourquoi je veux le lire. Mais pour ses analyses, par pour l'apologie du parti communiste (ce pourquoi j'ai parlé du Capital, mais pas du Manifeste du Parti communiste)

La dictature du prolétariat n'a jamais existé. C'était la dictature de ceux qui prétendaient représenter le prolétariat.

Et je mets même en cause le concept de prolétariat qui, aujourd'hui en tout cas, ne signifie plus rien. C'est une simplification outrancière de la réalité sociale.

Un communiste de ma connaissance avait je crois bien résumé les choses : le prolétariat, aujourd'hui, ce n'est plus les ouvriers mais les employés du tertiaire.

Un sondage intéressant de ce point de vue: les chômeurs sont plus enclins à voter Sarkozy que les autres. Surprenant au premier abord,non?

Effectivement. J'imagine que c'est du même ordre que la plus forte propension à voter FN dans les campagnes où il n'y a pas d'Arabes que dans les villes où il y en a. De la différence entre la réalité perçue et la réalité vécue.

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