C’est vrai que tu es un provocateur.
C’est vrai aussi que c’est une vraie question.
C’est vrai que je vais te faire une réponse objective.
On se ressemble un peu. J’ai acheté RdD à sa sortie en 1985 et ai sombré dans le gris rêve rôlistique de 2000 à 2021. J’avais donné tous mes JdR sauf Rêve de Dragon, un joyau narratif et une perle de système, à l’époque.
J’ai hésité à acheter à investir dans la v3, si belle mais si proche de la v2 dans le fond.
Je n’ai plus le goût des calculs ni même des lancers de dés mais toujours l’envie viscérale de faire découvrir ce jeu.
Alors aujourd’hui, chez moi, devient haut-rêvant celui qui sera autonome dans son voyage dans les TMR. Mais aussi pour la cuisine, la musique ou l’alchimie, les joueurs doivent être autonomes sinon le Gardien explose.
Les règles dites lourdes (famine/sustentation, fatigue, ethylisme) servent à ajouter du cadre (=éviter le n’importe quoi) lorsqu’on focalise sur des scènes spécifiques c’est-à-dire qui arrivent rarement mais demandent un ralentissement du temps pour mieux nous capte rdonc soit tu as des fiches que tu ressors à l’occasion, soit tu les connais par coeur soit tu brodes sur ce qui te reste en mémoire.
Oui, il y a quelques faiblesses scénaristiques inévitables vu la production mais l’esprit du créateur, à mon avis, c’était donner du grain à moudre pour favoriser l’improvisation. Donc RdD prend sa saveur quand on brode, on surpique et on incruste. Chez moi ça fait entre 50 et 90 % de la partie. Denis Gerfaud donne des pistes géniales, des personnages truculents, archétypaux donc indémodables. Est-ce que la Bible vieillit, est-ce que le Comte de Monte-Cristo vieillissent ? En tout cas, il y a toujours des inconditionnels pour les dépoussiérer ou pour les sacraliser avec un balai dans le …, à chacun de choisir.
Je trouvais le système de combat un peu longuet en 85 déjà. Aujourd’hui, j’ai adapté une adaptation du brillant système Brygandine de James Tornade (cf discussion sur le FB RdD) ( et il y a diverses variantes proposées pour la magie dans les fils Scriptarium) : seuls les joueurs lancent des dés, le dégâts sont déduits directement du lancer pour toucher, un des opposants touche systématiquement. De toute façon, les combats ne sont pas monnaie courante.
J’ai maintenant des afficionados de 17-18 ans et ai fait des initiations JdR à des jeunes femmes de 20-22 ans qui ont adoré l’esprit car sans paraphraser le Ratier, c’est la narration, les rebondissements, les liens que tu aides à créer entre les personnages mais aussi entre les joueuses qui créent le plaisir de jouer ensemble. Et si tu ajoutes une intoxication alimentaire aux salsimirs, un nécromancien qui se chope l’acrève car il a oublié de se rhabiller quand il s’est remétamorphosé en humain, tout le monde jubile quelleque soit la règle utilisée.
Et utilise des prétirés si besoin, il n’y a que les vieux joueurs qui jouent toujours le même personnage. La contrainte sur la personnalité des personnages aide à varier le jeu, d’ailleurs.
Bref, tu es prêt, jeune zyglutier, tu sais que tu vas retomber dedans, de toute façon.