et la justice enleva son bandeau
Et donc après cette traversée, d’une dizaine de jours, nous arrivons dans le port de Portagène. Mes compagnons de voyages Mosnas le premier m’indique que leurs pérégrinations ont commencé ici. Dame Mélinoé et sa suite sont originaires du pays – la Paponie. Elle décide de nous loger dans la confortable « Auberge de la voile de rêve ». On y dort bien, mais la nourriture n’y est pas fameuse et dépend fortement de la marée. Pendant que mes compagnons se reposent, je cherche un moyen d’apprendre à cuisiner tout ce qui vient de la mer. Le cuisinier de l’aubergiste fini par me céder, plus ou moins sous le manteau – car il a peur d’être pris pour un haut-rêvant – ces notes de cuisine qu’il a sobrement intitulé :« Manière d’accommoder la pêche du jour ».
Le soir dans l’ombre de ma chambre, accompagné de Mélope, je profite des “yeux de la justice” – deux superbes bijoux, l’un en or l’autre en argent, pour me rapprocher des dragons et visiter les terres médianes du rêve. Un voyage fort instructif, mais assez fatiguant. Repoussant les avances de Mélope, que je ne trouve pas vilaine malgré les lacérations profondes sur son visage, car je suis vraiment fatigué. Je m’endors, et me réveille assez vite à cause d’un cauchemar. J’arrive à me rendormir et à passer une bonne nuit. Au matin, je me réveille avec deux envies très fortes, la première est de manger du poisson, la deuxième est bien plus incongrue, j’ai envie d’entendre un âne braire. Je me précipite donc à la cuisine pour commander un plat à base de poisson – le cuisinier est dépité il n’a pas de produit frais les pécheurs n’étant pas encore rentrés. Il me prépare une délicieuse tourte au loup, qui calmera ma faim. Mes compagnons n’ont pas l’air d’apprécier ce plat à sa juste valeur.
Nous prenons ensuite la route à cheval et en carriole vers la ville de Argelantih. Notre cliente ayant arrangé les relais de chevaux sur toute la longueur du trajet, et nous ne mettons que deux jours pour y parvenir. Encore une fois les choses sont luxueuses, nous descendons à l’auberge de « la Croix Papone », un établissement auquel je mets la note de **** sur un total possible de 5. L’aubergiste nous sert une viande en sauce, qui fond entre le palais et la langue, avec un petit gout à la fois acide et sucré. Bref une tuerie. Depuis notre arrivée en Paponie, mes compagnons, et même le taciturne Landeric, sont inquiets. C’est comme s’ils avaient eu maille à partir avec la justice locale. Ils débâtent longuement de la conduite à tenir pour remettre au potentat local, les fameux « yeux de la justice », sans finir en prison.
Finalement nous suivrons l’avis de notre client, allez à une audience de justice publique, y montrer les yeux. Cela fonctionne assez bien, nous finissons même invité par le roi à rester au château. Le Haut-rêve redevient légal, et on m’a trouvé un volume assez sympa sur la cuisine. Dans deux jours il y aura une fête en notre honneur, car nous avons ramené les yeux (comparé a mes compagnons, je n’ai pas fait grand-chose mais c’est bien plaisant). On nous parle même d’être récompensé d’une croix papone, j’ai hâte.
Modifié par Usulfromdune
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